Monoparentalité et travail, pas toujours faciles à concilier

Monoparentalité et travail, pas toujours faciles à concilier

ÉCONOMIE. Si avoir des enfants est souvent considéré comme un événement extraordinaire, pour certaines femmes cela peut constituer un frein à leur épanouissement sur le marché du travail…

D’après le Portrait statistique sur l’égalité homme-femme au Centre-du-Québec, publié par le Conseil du statut de la femme en mars 2016, «le taux d’emploi des femmes qui ont au moins un enfant de moins de 6 ans et qui vivent en couple (80,4 %) est supérieur à celui des femmes à la tête d’une famille monoparentale (66,1 %) dans la région», peut-on lire dans le document.

C’est une réalité que l’organisme drummondvillois Partance a pu observer sur le territoire. «Une femme monoparentale va être limitée dans sa disponibilité : elle ne pourra probablement pas travailler de soir ou de nuit et devra réduire ses heures supplémentaires pour s’occuper de ses enfants. Elles vont bien souvent accepter des emplois précaires, de jour à temps partiel», estime la coordonnatrice administrative de l’organisme, Julie René.

Partance a d’ailleurs évalué que la monoparentalité constitue le deuxième obstacle à l’intégration du marché du travail pour les jeunes mamans, tout de suite derrière le manque de confiance en soi. «Ça met des bâtons dans les roues», admet la coordonnatrice. 

Par conséquent, il est donc plus difficile pour une femme seule de se sortir de la pauvreté : «[…] 5,6 % des Centricoises vivant dans une famille ont un faible revenu, alors que c’est le cas de 24,4 % des femmes seules», est-il possible de lire dans le portrait statistique.

Même quand le congé parental est terminé, l’obstacle n’est pas surpassé. Après quelques années passées à la maison, le manque de confiance en ses capacités revient trop souvent au galop d’après la conseillère à l’emploi chez Partance, Chantal Lévesque.

«Si elles se font offrir le salaire minimum, même si elles ont les compétences, l’expérience et la formation pour avoir un salaire plus élevé, elles vont avoir tendance à l’accepter pour ne pas prendre le risque de ne pas avoir l’emploi», déplore-t-elle.  

Les solutions? La gratuité des services de garde et une plus grande flexibilité dans les horaires constitueraient un premier pas dans la bonne voie. «On sait que quand les garderies à 5 $ ont été instaurées, ça a entraîné un boum dans l’employabilité féminine. Si les garderies devenaient gratuites, c’est certain qu’on verrait un impact positif», estime Julie René, en ajoutant toutefois que ce n’est pas une solution-miracle et qu’il y a d’autres mesures à prendre.

Les intervenantes de Partance ciblent aussi la collaboration entre des organismes comme l’Envolée des mères, qui offre des loyers à prix modiques aux jeunes femmes souhaitant retourner sur les bancs d’école ou sur le marché du travail, et le leur.

«Pour arriver à une égalité homme-femme, ça passe beaucoup par l’autonomie financière», concluent les intervenantes de Partance, d’une seule voix. 

 

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