En mémoire de ces anges partis trop vite

En mémoire de ces anges partis trop vite
Les photos sont toujours prises de façon respectueuse.

PHOTOGRAPHIE. Un deuil n’est jamais facile à vivre. Quand le décès d’un bébé vient chambouler la vie des nouveaux parents, il existe peu de façons d’immortaliser le court passage de ce petit être sur cette terre. Portraits d’Étincelles, une fondation québécoise qui œuvre bénévolement, offre un service de photographe périnatal afin d’aider les familles endeuillées.

Le mouvement a vu le jour en 2007 à Victoriaville. Martine Gendron, photographe autodidacte et cofondatrice de l’organisme, est mandatée à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville.

«Aux États-Unis, il y a plus de 7000 bénévoles qui œuvrent comme photographe périnatal. Je le suis au Québec depuis 2011. Le service est offert gratuitement aux familles dont le bébé est décédé dans le premier mois de vie ou mort-né», a expliqué Mme Gendron.

La Fondation Portraits d’Étincelles espère pouvoir desservir tout le Québec dans un avenir rapproché. Au début, une dizaine de photographes étaient inscrits, mais au cours des 24 derniers mois, elle a atteint 150 bénévoles. Par contre, il manque de ressources à Drummondville.

«Le service est essentiel. Seulement depuis le début de l’année, nous avons eu 32 demandes dans les régions que nous desservons et ça, ce ne sont que ceux qui ont accepté le service», a précisé Martine Gendron.

Le déroulement

Lorsque le nourrison décède, c’est l’hôpital qui propose le service aux parents. Quand ils acceptent, un appel est fait au photographe qui se rend aussitôt que possible au chevet de la famille, à l’hôpital. Toujours de façon respectueuse et consciencieuse, les photos sont prises à la lumière ambiante.

«On fait tout en délicatesse et je mise beaucoup sur le dialogue pour rassurer les parents. Je parle au bébé. On ne force jamais la main des proches s’ils ne veulent pas être dans les photos. Les séances sont rapides, on entre et on sort discrètement. Ensuite, on traite les photos en noir et blanc avant de les livrer. Il faut aussi s’assurer que les parents sont prêts à recevoir les images, qu’ils ont une bonne journée, car ce n’est pas évident de vivre ces émotions».

Les photos sont parfois utilisées lors de la cérémonie funéraire afin de montrer aux gens qui ils pleurent.

La formation

Les bénévoles de la fondation reçoivent une formation avant de se présenter à l’hôpital. Des procédures strictes encadrent les photographes qui doivent aussi travailler confidentiellement. Ils doivent être disponibles 24 heures sur 24 tout au long de l’année. De plus, les photographes ont le soutien d’infirmières spécialisées, d’une gynécologue, d’une psychologue et d’une avocate.

Pour devenir photographe bénévole pour Portraits d’Étincelles, il faut contacter Martine Gendron au 1 877 346-9940.

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