Caroline Allard, entièrement dévouée à la ferme familiale

Caroline Allard, entièrement dévouée à la ferme familiale
Caroline Allard

Caroline Allard, 31 ans. À Notre-Dame-du-Bon-Conseil, tout le monde connaît la fille de Daniel Allard, celle qui a pris sa relève sur la ferme laitière et compte s’en porter l’unique propriétaire d’ici trois ans.

Depuis longtemps, Caroline souhaitait s’investir sur la terre familiale, une entreprise laitière de 65 vaches, en plus de la relève composée de génisses et taures. C’est après l’accident mortel de son frère, qui devait succéder à leur père, que Caroline s’est décidée à devenir agricultrice.

Elle s’est donc inscrite à une formation collégiale en gestion et exploitation de production agricole afin de s’outiller convenablement pour la suite des choses. En collaboration de son père, elle s’occupe de la ferme depuis dix ans.

Sur les quatre frères et sœurs, elle est la seule à avoir manifesté un intérêt pour la production laitière. La confiance que son père a manifestée à son endroit a été déterminante dans sa décision de devenir agricultrice.

Malgré son jeune âge, l’agricultrice Caroline a sur ses épaules de lourdes responsabilités : cette ferme laitière établie sur 350 âcres, ses deux jeunes garçons de cinq et sept ans et sa relation avec l’homme qui partage sa vie depuis ses 18 ans.

Devenir propriétaire

Consciente du fardeau financier que représente une telle entreprise agricole, Caroline a décidé d’acquérir la ferme en deux étapes. Son père lui a d’abord cédé la moitié de ses parts, tandis que la Fédération des producteurs de lait lui prêtait cinq kilos de quota pendant cinq années successives. Une entente prévoyant qu’elle remettrait un kilo de quota à la sixième année.

Un processus qui facilite la transmission d’une ferme, si l’on tient compte que le kilo d’un quota coûtait en 2008 autour de 30 000 $. En s’inscrivant à un DEC spécialisé en agriculture, elle a par ailleurs bénéficié d’une subvention de 40 000 $, accordée par la Financière agricole qu’elle a investie dans la construction d’un bâtiment pour ses génisses et ses taures.

D’ici trois ans Caroline prévoit donc de racheter l’autre moitié des parts de son père, de façon à être la propriétaire unique de la ferme.

À la différence de bien d’autres agricultrices, Caroline n’a pas de conjoint qui travaille avec elle puisque le sien occupe un emploi à l’extérieur de la ferme.

Elle travaille donc avec son père tandis que sa mère s’occupe des enfants, de temps à autre. Elle se considère chanceuse de les avoir ainsi tout près d’elle et de bénéficier de leur soutien. La présence de son père la conforte. «C’est un beau cadeau que de travailler avec lui, Il ne sera pas éternel», avoue-t-elle.

Elle avoue d’ailleurs que la technologie actuelle, la robotisation du matériel agricole, l’aide énormément. Ses vaches étant nourries selon leurs besoins bien précis, toutes produisent davantage de lait, ce qui renforce sa productivité de lait. Elle a ainsi moins subi la baisse du prix du lait, ces dernières années. Et puis, les tâches physiques sont moins lourdes grâce aux tâches planifiées par le système informatique en place.

Avec son père, elle cultive aussi du maïs, du soya, de l’orge ainsi que du foin, ce qui lui confère une autonomie presque complète, à l’exception du battage des grains effectué par forfait, souligne-t-elle.

Ces années-ci, avec la baisse du prix du lait, le diafiltrage imposé et les accords de libre-échange qui menacent la situation des producteurs laitiers, certaines questions se posent. Mais elle garde confiance, la ferme n’est pas en danger.

La ferme GERLUDA est là pour longtemps, croit-elle.

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