Jimmy, le plus beau cadeau de Cindy

Jimmy, le plus beau cadeau de Cindy
Grâce à Jimmy

Jimmy n’est pas un chien comme les autres. Il surveille sa maitresse 24 heures sur 24, aboie au moindre mouvement anormal de sa part et prévient ses faux pas. Normal, c’est un chien d’assistance entrainé pour veiller sur une personne épileptique.

Ces bêtes canines que l’on désigne souvent comme des chiens guides sont en réalité aptes à assister également des personnes aux prises avec le diabète,  le spectre de l’autisme ou encore l’épilepsie. Leur entrainement sera tout simplement différent d’un chien que l’on destine à guider un non-voyant.

Un assistant inestimable

Le retriever du Labrador au pelage ébène baptisé Jimmy est arrivé dans la vie de Cindy Martel le 16 décembre 2011. «C’est le plus beau cadeau de Noël de ma vie», lance d’entrée de jeu la jeune Drummondvilloise de 32 ans, qui souffre d’épilepsie depuis l’âge de 16 ans.

Pendant longtemps, Cindy s’est perçue comme une handicapée, tant la fréquence de ses crises entravait son quotidien et limitait ses projets d’avenir. Se butant régulièrement aux préjugés des employeurs, qui appréhendaient l’irruption d’une crise à l’improviste, elle a perdu ses emplois l’un après l’autre.

Quiconque méconnaissant l’épilepsie ne peut imaginer les restrictions qu’entraine cette maladie, que l’on définit souvent comme une série de décharges électriques au cerveau. Il n’est pas rare que les personnes épileptiques se privent de sorties et d’une vie sociale par peur qu’une crise ne survienne en public.

D’autant plus que le gouvernement ne reconnaît pas l’épilepsie comme une maladie à motricité ou à mobilité réduite, signale d’entrée de jeu son conjoint Jean-Yves, qui abandonné son poste de gérant de commerce, il y a quelques années, pour devenir son proche aidant.

Une sécurité quotidienne

Un jour de froid sibérien, Cindy s’était évanouie dans la neige à la suite d’une crise, sans que personne ne vole à son secours.  Il a cherché de l’aide. Après des semaines de recherches intensives sur Internet, il a découvert que la Fondation des Lions venait en aide aux personnes comme Cindy, souvent entravées dans leur vie quotidienne à cause d’une maladie.

Mieux encore, la Fondation des Lions était prête à défrayer les coûts de 25 000 $ d’un chien d’assistance, incluant son entrainement dans la ville ontarienne d’Oakville ainsi que le séjour de la future propriétaire sur place. Diagnostiquée épileptique tonico-clonique, le cas de Cindy était suffisamment critique pour que l’on considère favorablement sa candidature.

Durant trois semaines, Cindy a ainsi participé à l’entrainement de Jimmy, son nouvel ami canin qui n’obéit qu’aux ordres émis en anglais. Fort heureusement, sa maitresse est originaire de Sudbury.

Lorsque Jimmy est arrivé dans son foyer, la vie de Cindy s’est transformée. Soudainement, ses crises ont diminué. Elle se sentait plus en sécurité et son nouvel ami alertait rapidement Jean-Yves d’une crise imminente.

Jimmy pressent à l’avance, parfois d’une heure et demie, les crises qui s’en viennent.  «Il ressent mon stress, ma fatigue, mes émotions, mon manque de médicaments. Il sait alors que je vais faire une crise», explique sa maitresse. Ainsi prévenue par son chien qu’une crise se pointe, Cindy parvient parfois à l’éviter.

Il peut ainsi se placer devant elle afin qu’elle approche de trop près d’une rampe d’escalier afin de lui éviter une chute. Ce labrador la suit partout, même à la salle de bain et ce, la nuit comme le jour. Si elle tombe, son ami canin l’aidera à se relever.

Un jour, Jimmy a carrément sauvé la vie de Cindy alors que cette dernière prenait un bain. Une crise soudaine l’a fait glisser dans l’eau, si bien qu’elle se serait noyée si Jimmy ne s’était pas mis à japper très fort pour prévenir Jean-Yves, qui était à l’extérieur du domicile. La promptitude du chien a eu l’efficacité d’un système d’alarme.

Ces chiens d’assistance

Lors de ses sorties avec sa maitresse, Jimmy attire régulièrement l’attention avec son gilet jaune. L’inscription «chien guide pour personnes épileptiques» en surprend plus d’un. Trop peu de gens connaissent le mandat d’un chien d’assistance, signale Mme Martel, qui tient justement à ce que l’on en parle davantage.

Cindy et son conjoint Jean-Yves militent pour faire reconnaître l’épilepsie comme une maladie à mobilité ou motricité réduite, ce qui faciliterait grandement l’obtention auprès du gouvernement du Québec d’une aide financière ou matérielle pour toute personne se voyant privée d’un revenu d’emploi.

En attendant, Jimmy veille sur sa maitresse. Il a déjà six ans. Officiellement, il devrait prendre sa retraite à dix ans. Être de garde en permanence, ça fatigue une bête !

Or, si Cindy veut bénéficier des services d’un chien d’assistance alerte, elle devra se défaire de lui, ce qui risque de susciter le désespoir de son fidèle ami. Cindy s’est attachée à Jimmy. Et vice-versa. Seront-ils en mesure de vivre l’un sans l’autre ? Rien n’est moins sûr !

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