Commotions cérébrales : Benoit Gaudet met son cerveau à l’entraînement

Commotions cérébrales : Benoit Gaudet met son cerveau à l’entraînement
Benoit Gaudet

BOXE. Comme tout boxeur, Benoit Gaudet aura été victime de quelques commotions cérébrales durant sa carrière professionnelle. Aujourd’hui à la retraite, le Drummondvillois de 37 ans en subit possiblement encore les conséquences, mais il prend les moyens nécessaires pour se sentir mieux.

Au cours des dernières semaines, Gaudet a rencontré des spécialistes de la clinique Neuroperforma, qui a récemment ouvert un bureau à Drummondville. Après avoir reçu les résultats des tests préliminaires, il s’apprête à se soumettre à un programme d’entraînement cérébral qui devrait lui permettre d’améliorer sa qualité de vie.

«Actuellement, on parle beaucoup des commotions cérébrales dans le monde du sport. Je trouve ça important de partager mon expérience», témoigne Gaudet, qui estime avoir subi au moins cinq commotions cérébrales durant sa carrière, dont trois plus sérieuses où il a réellement été ébranlé dans le ring.

«À l’époque, je n’ai pas vraiment ressenti de symptômes classiques comme des maux de tête ou des nausées. Mais dans les semaines suivant mon premier K-O (à Saint-Jérôme, en juin 2006) et mon dernier combat (à Mississauga, en octobre 2011), j’ai ressenti de la fatigue prolongée et même une dépression. J’éprouvais des difficultés à fonctionner normalement», raconte-t-il avec sa franchise habituelle.

Encore aujourd’hui, celui qui fait partie du personnel d’entraîneurs de Boxe Canada et du club de boxe KO96 de Victoriaville doit composer avec des problèmes au quotidien comme des troubles d’attention, de concentration et parfois d’élocution dans certaines situations.

«C’est toutefois difficile de dire si ce sont vraiment des séquelles de mes commotions ou si c’est plutôt relié à un trouble de déficit de l’attention. Chose certaine, les premiers tests que j’ai subis chez Neuroperforma ont révélé que le côté gauche de mon cerveau est plus affecté que le côté droit. C’est logique, puisqu’en tant que droitier, j’ai été frappé plus souvent du côté gauche», explique celui qui a participé aux Jeux olympiques d’Athènes, en 2004, avant de faire le saut chez les professionnels.

Le cerveau à l’entraînement

Ces jours-ci, Benoit Gaudet entame donc un programme d’entraînement qui a déjà fait des miracles avec plusieurs athlètes de renom, dont le boxeur Lucian Bute et le footballeur Étienne Boulay. La clinique Neuroperforma se spécialise dans l’entraînement du cerveau par l’entremise de la technique Neurofeedback, qui permet d’améliorer le fonctionnement et la communication entre les différentes régions du cerveau.

À l’aide d’un casque à 19 électrodes placé sur le cuir chevelu, cette technologie de pointe mesure le niveau d’activité et la communication entre les différentes régions cérébrales. Le processus est fondé sur le principe du conditionnement positif.

«C’est une technique qui permet de stimuler ou de calmer des régions précises du cerveau. Des électrodes lisent l’activité cérébrale des régions à entraîner. Un écran situé devant la personne permet de visionner une vidéo qui se met en marche uniquement lorsque l’activité cérébrale ciblée s’améliore», explique le président de Neuroperforma, Rock Therrien, qui a offert une première séance gratuite à Benoit Gaudet après avoir assisté à sa conférence au Centre de ressources pour hommes de Drummond.

«Une fois l’entraînement commencé, le cerveau prend quelques minutes pour comprendre quelle région est responsable de faire avancer la vidéo. Une fois le lien compris, le cerveau se met, par lui-même, à améliorer son activité cérébrale afin de faire jouer la vidéo. Par exemple, si la région entraînée est responsable de la concentration, cette fonction est alors améliorée de manière permanente.»

La technique Neurofeedback permet non seulement de réduire les symptômes des commotions cérébrales, mais aussi des troubles de l’attention, de la dépression, des troubles anxieux et des chocs post-traumatiques. Cette technologie est également employée par bon nombre d’athlètes souhaitant augmenter leurs performances sportives.

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