Alain Lemaire inquiet de l’issue de l’élection présidentielle américaine

Alain Lemaire inquiet de l’issue de l’élection présidentielle américaine
De nombreux chef d'entreprise ont participé ce matin à un déjeuner-conférence des Manufacturiers de la Mauricie-Centre-du-Québec.

ÉCONOMIE. Du point de vue des entrepreneurs de la région, personne n’est en mesure de mesurer l’impact du Traité de libre-échange entre le Canada et les pays membres de l’Union. Leur grande inquiétude? Le nom de la personne qui emménagera sous peu à la Maison-Blanche.

Invités à assister à la conférence d’Alain Lemaire, président du conseil de Cascades, manufacturiers ou décideurs liés à ce secteur commercial ont profité de la période de réseautage qui la précédait pour discuter entre eux. L’élection américaine est l’un de sujets qui a retenu l’attention de  plusieurs d’entre eux.

Les gens d’affaires s’inquiètent de l’influence qu’aura l’élection d’un Donald Trump ou d’Hillary Clinton sur le cours du libre-échange ou encore des futurs traités entre le Canada et l’Oncle Sam.

«On ne sait pas ce qui peut arriver, s’il y aura stabilité avec Mme Clinton, versus quelqu’un qui préconise toute sortes de choses. Est-ce que les Américains vont se refermer sur eux-mêmes?  C’est plus qu’inquiétant, ça peut même être dangereux. Mais on va devoir faire avec; on ne pourra rien changer», a commenté M. Lemaire sur la question, après son discours sur le développement durable.

Et le Traité Canada-Europe?

Pour Cascades, l’avenir du marché du papier hygiénique se dessine plus vers l’Ouest canadien et dlÉtats-Unis. «On aimerait bien grandir aux États-Unis. On voit qu’il y a encore beaucoup de place pour nous en Amérique du Nord», a laissé savoir le dirigeant de l’un des plus importants fabricants de papiers tissus et cartons au monde.

Le Traité Canada-Europe n’aura pas réellement d’intérêt pour sa multinationale. Déjà, Cascades Groupe carton Plat Europe occupe une grosse part du marché du carton couché en Europe.

Selon Mario Blouin, qui est directeur principal de comptes à la Caisse centrale Desjardins, l’allègement des frais de douanes et d’exportation est un avantage incontestable du traité. L’affaire, c’est que l’on ignore encore ce que l’entente implique. «On est dans l’expectative pour le moment. On n’a pas tous les détails», souligne M. Blouin.

Éric Côté, président et chef de l’exploitation du Groupe Soucy, abonde dans le même sens. Celui-ci, comme d’autres entrepreneurs régionaux reluquent davantage le marché américain. Le Groupe Soucy y fait entrer près de 70% de sa production de chenilles pour tracteurs agricoles. Le reste s’en va en France, en Angleterre, en Hollande ou en Asie.

Yanick Gamelin, qui assure la direction générale par intérim des Manufacturiers de la Mauricie-Centre-du-Québec, croit que le Traité Canada-Europe inquiète surtout les fromagers et les agriculteurs ayant des quotas.

Luc Vermette, l’un des dirigeants du groupe Hydrexel-Johnston & Vermette, qui offre un service complet d’études, de conception, de fabrication, d’installation et de mise en service de machines adaptées pour le secteur industriel, est d’avis que l’entente ne changera rien. Exporter des services n’entraine aucuns frais de douanes et d’exportation.

Celui-ci fait remarquer que le taux de change élevé de l’Euro servira bien les entrepreneurs d’ici qui parviendront à vendre là-bas.

Plusieurs manufacturiers s’entendent toutefois sur le fait qu’il est plus facile de pénétrer le marché américain. Bien qu’il y ait un gros bassin de francophones en Europe, le marché commercial y est saturé, disent-ils.

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