«Les deux structures peuvent et doivent cohabiter»

«Les deux structures peuvent et doivent cohabiter»
Mathieu Darche en compagnie de Jasmin Gélinas

HOCKEY. Mathieu Darche a accroché ses patins il y a maintenant quatre ans, mais il baigne toujours dans l’univers du hockey. Depuis quelques semaines, l’ancien attaquant du Canadien de Montréal s’implique comme président de la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS).

De passage au collège Saint-Bernard, jeudi, afin de piloter son premier conseil d’administration à la tête de la LHPS, Darche s’est déclaré excité devant ce nouveau défi. Depuis quelques années, il agissait déjà comme parrain de ce circuit dont les valeurs le rejoignent.

«Je suis moi-même un produit du système scolaire. Je suis passé par le collège Notre-Dame, les prep schools américains et l’Université McGill. Je connais donc cette voie-là et j’y crois beaucoup. Mes deux garçons jouent d’ailleurs dans la LHPS, au collège Jean-de-la-Mennais sur la Rive-Sud de Montréal», a expliqué le diplômé en administration des affaires.

Au sommet de la liste de ses priorités, le nouveau président de la LHPS souhaite rétablir les ponts avec Hockey Québec, qui encadre le hockey civil. «Il doit y avoir du changement dans le hockey mineur au Québec. Présentement, on met trop d’emphase sur la possibilité d’atteindre la LNH. On devrait plutôt se concentrer sur le développement de nos étudiants-athlètes. L’objectif devrait être de s’amuser et d’atteindre le plus haut niveau de hockey selon le potentiel de chaque joueur.»

«Je suis conscient que Hockey Québec n’a pas une job facile. Notre province est souvent comparée à la Finlande ou à la Suède, mais géographiquement, on est plus éparpillés. Des joueurs évoluant pour la même équipe à Baie-Comeau habitent souvent à 300 kilomètres l’un de l’autre. C’est pourquoi je crois que les parents et leurs enfants devraient avoir la liberté de choisir leur école.»

Au cours des derniers jours, Darche a déjà rencontré le nouveau directeur général de la fédération provinciale, Paul Ménard. «C’était un lunch informel. On a discuté de notre façon de voir les choses. On va continuer de se parler au cours des prochaines semaines. Je crois que notre ligue doit redevenir affiliée à Hockey Québec, comme c’était le cas avant. Mais il faut qu’on nous laisse gérer nos choses, ce qui n’a pas été respecté», a fait valoir l’ancien hockeyeur de 39 ans natif de Ville Saint-Laurent.

«Les deux structures peuvent et doivent cohabiter. Tout le monde a intérêt à ce qu’on s’entende, mais il doit y avoir place à la discussion et à la négociation. Évidemment, ça ne se fera pas en deux jours. Moi, je suis quelqu’un d’honnête. Je ne fais pas de politique. J’espère que c’est la même chose de leur côté. Seul le temps va nous le dire.»

Au cœur de ce conflit idéologique qui perdure depuis plusieurs mois, on retrouve le règlement visant à abolir les mises en échec dans certaines catégories plus faibles afin de limiter les commotions cérébrales.

«Hockey Québec véhicule que le hockey scolaire est moins fort alors que ce n’est plus le cas. Notre niveau M16 n’a rien à envier au bantam AAA. De toute façon, un joueur qui évolue dans le civil n’a pas le cerveau plus résistant qu’un joueur du même âge qui évolue dans le scolaire», a fait observer Darche.

«Ce règlement ne tient pas la route. En l’instaurant, j’ai senti que Hockey Québec voulait empêcher artificiellement les joueurs de choisir notre ligue. Les règles devraient être les mêmes partout. Ce serait ensuite aux parents de choisir le niveau qui leur convient le mieux.»

En parallèle avec ces négociations, Darche souhaite continuer à miser sur la fulgurante croissance de la LHPS, qui compte déjà une centaine d’équipes ainsi que quelque 1500 étudiants-athlètes répartis dans plus d’une vingtaine d’écoles à travers la province. Présentement, le circuit étudie 12 demandes d’adhésion en vue de la prochaine campagne.

«On doit contrôler et gérer cette croissance. Les écoles doivent être en mesure de suivre la cadence. On a un cahier de charge très complet. Notre ligue offre un excellent produit et jouit d’une belle notoriété qu’on ne veut pas ternir. Même si la ligue grandit, on veut garder nos couleurs», a expliqué Darche.

À travers ce nouveau défi, Darche est épaulé dans ses tâches par Dominic Ricard. Depuis quelques mois, l’ancien dg des Voltigeurs assure la direction technique de ce circuit dont il est l’un des fondateurs.  «Dominic est régulièrement sur le terrain. Il va dans les écoles à travers le Québec pour aider les entraîneurs à se développer. On ne veut pas les laisser à eux-mêmes», a lancé celui qui a joué sous les ordres du duo Guy Boucher-Martin Raymond à la fois chez les Redmen et les Bulldogs.

Par ailleurs, Darche considère le programme des Sénateurs du collège Saint-Bernard, que Ricard a lui-même mis sur pied, comme un modèle à suivre à travers la LHPS. «C’est un très beau programme, bien organisé. L’école y est très impliquée, ce qui est l’une des clés du succès. Le bassin de joueurs est élargi, ce qui complique le recrutement, mais les Sénateurs ont toujours de bonnes équipes.»

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