Diminution des mises en chantier dans le Centre-du-Québec

Diminution des mises en chantier dans le Centre-du-Québec
Une diminution de la construction résidentielle est à prévoir.

Le resserrement des règles sur le financement hypothécaire en vigueur depuis le 17 octobre dernier entrainera une diminution de 16 % des mises en chantier sur le territoire du Centre-du-Québec.

 

 Sans dépôt de 20%, tout acheteur doit faire assurer son prêt hypothécaire par la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). Sa capacité d’emprunt sera ainsi calculée à partir du taux de qualification de la Banque du Canada, soit 4,64% alors qu’il pouvait se prévaloir d’un taux d’intérêt de 2,39% jusqu’à présent.

Le but de cette manœuvre? Protéger les acheteurs qui auraient envie de faire l’achat d’une propriété trop chère pour leur budget.

Les conséquences? Tout acheteur verra son pouvoir d’achat réduit sur le montant d’une maison qu’il pourra acquérir. Pour acheter une propriété de 270 000$, il devra avoir un revenu annuel d’au moins 53 000$, sur la base d’un dépôt de 5%.

Les nouvelles mesures imposées par Ottawa auront également un impact négatif sur les mises en chantier. Déjà, la construction de maisons individuelles se chiffrait à 155 pour les huit premiers de 2016, soit en perte de 11% par rapport à l’année précédente pour la même période.

Plus d’habitations collectives

La mise en chantier de logements collectifs a été nettement plus élevée: 292 appartements et maisons en rangée entre janvier et août 2016, ce qui représente une hausse de 132% par rapport à la même période, en 2015.

Selon Georges Lambert, économiste principal à l’APCHQ, la construction d’une résidence pour personnes âgées multilogements a sans doute donné un élan à  ces chiffres.

L’année 2016 devrait se conclure avec un total de 470 mises en chantier. L’année suivante: 396 mises en chantier. C’est du moins ce que prévoit l’APCHQ.

 «La région du Centre-du-Québec sera affectée (par le resserrement hypothécaire), oui, mais dans une proportion moins forte que pour le reste du Québec», affirme l’économiste de l’APCHQ.

Ailleurs au Québec, l’APCHQ anticipe une diminution des mises en chantier de l’ordre de 18%, soit un impact négatif plus élevé.

Sur le plan provincial, il y a eu 37 900 mises en chantier en 2016. Elles se chiffreront à 31 000 pour la prochaine année.

Construction résidentielle en baisse

Du côté des constructeurs, la baisse de mise en chantier s’observe. Hugo Guillemette, qui est le bras droit de Serge Brouillette chez Construction SB, croit que la mise en chantier s’observe déjà depuis un bon moment, resserrement ou pas.

Selon ses observations, il y a eu moins de construction au cours de 2016. Une baisse qui toucherait également les autres contracteurs, d’après lui.

Généralement, Construction SB construit entre 25 et 30 maisons annuellement. Cette année, pas plus de 17 chantiers ont vu le jour.

M. Guillemette anticipe évidemment un effet négatif à la suite du resserrement hypothécaire récent.

«Actuellement, les gens sont craintifs et ça fait un an que cela se ressent, du moins dans la construction résidentielle, assure M. Guillemette. Celui-ci ajoute que la situation est la même pour tous les contracteurs. «On a les mêmes sous-traitants et ça ne bâtit pas. Il y a des menuisiers d’expérience qui m’appellent à toutes les semaines. Ils se cherchent un emploi.»

Que disent les données provinciales de l’APCHQ à cet effet?. En 2013, le taux de chantier de maisons résidentielles était de 35%. Il est passé à 29% en 2014 et devrait descendre à 26% pour les années 2016-2017, selon les prévisions de l’organisme.

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