La Ville demande un moratoire sur le projet OPTILAB

La Ville demande un moratoire sur le projet OPTILAB
Alexandre Cusson

Préoccupée par les conséquences de la centralisation régionale des services de laboratoire, comme s’apprête à l’appliquer le gouvernement du Québec, la Ville de Drummondville demande un moratoire sur cette question et veut rencontrer le ministre Gaétan Barrette.

Telle est la nature d’une résolution adoptée lundi soir au conseil municipal de Drummondville, qui fait ainsi écho aux vives inquiétudes des technologistes médicales de la région. Ceux-ci ont dénoncé, en juillet dernier, le bouleversement qu’ils sont appelés à vivre lorsque 70 % des prélèvements pour analyse seront transférés vers Trois-Rivières.

«On veut des explications, on veut savoir ce que ça veut dire», a exposé le maire Alexandre Cusson lors de l’entretien habituel avec les journalistes suivant l’assemblée du conseil. «On veut en savoir davantage sur les pertes d’emplois et la perte d’expertise que cela va occasionner. Le ministre Hébert, de l’ancien gouvernement péquiste, avait fait une tentative en ce sens mais il avait dû reculer», a rappelé le maire drummondvillois.

Sauf qu’il n’est pas certain que le ministre va reculer. Mais les élus ont néanmoins demandé officiellement à le rencontrer.

Cette centralisation régionale des services de laboratoire s’appelle le projet OPTILAB. Selon la définition officielle, il s’agit d’une «démarche qui provient d’une action concertée d’acteurs du réseau de la santé, visant à doter le Québec de laboratoires de biologie médicale capables de répondre avec efficience aux besoins actuels et futurs de la population».  
Les technologistes médicales en ont une version différente, comme l’a fait valoir en juillet la présidente de l’exécutif local APTS et technologiste médicale Julie Provencher. «Ces changements pourraient avoir des répercussions néfastes sur la santé des patients. D’importants examens nécessitent une analyse immédiate. Le transport de Drummondville vers Trois-Rivières, par exemple, retarderait de quelques heures le traitement de l’échantillon en laboratoire.»
Et d’ajouter Mme Provencher : «La perte de proximité nous expose aussi à des risques de dégradation ou de perte des échantillons. La communication entre les intervenants est beaucoup plus facile quand tout se fait sur place».
Elle évaluait que des 39 emplois en technologie médicale actuellement disponibles à Drummondville, une «proportion importante» pourrait en être abolie ou transférée à Trois-Rivières.

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