Le bébé mort-né de la rue des Ormes : cause indéterminée

Le bébé mort-né de la rue des Ormes : cause indéterminée

CORONER. Le rapport du coroner Yvon Garneau, sur l’étrange histoire de la mère qui a donné naissance à un bébé mort-né, dans une résidence de la rue des Ormes en octobre dernier, au terme d’une grossesse insoupçonnée de la part des parents, conclut à un décès de cause indéterminée.

Publié ce matin par le Bureau du coroner, le document commence par rappeler les faits. Au matin du 21 octobre 2015, à 9 h 06, l’appel parvient au 911 pour une dame qui a accouché d’un bébé mort-né durant la nuit. Les parents ont expliqué qu’ils ont attendu que les enfants aient quitté pour l’école avant d’appeler les autorités.

À leur arrivée, les ambulanciers constatent que la mère est assise dans le bain, le bébé couché sur le plancher, à côté du bain, dans un état déjà cadavérique. Aucune manœuvre de réanimation n’est tentée.

Lors de l’examen au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale effectué le lendemain, à Montréal, «le pathologiste constate aucune malformation ni anomalie congénitale d’un bébé fille dont les mensurations indiquent qu’il s’agissait d’un bébé à terme. Il mentionne par ailleurs qu’il n’y a aucune évidence que ce bébé ait respiré, ni qu’il ait été mort dans le ventre de sa mère plusieurs heures avant sa naissance. Le pathologiste affirme qu’il pourrait être décédé peu avant l’accouchement. S’il est mort dans le ventre de sa mère, le pathologiste souligne que l’absence de macération suggère que la mort remonte à au plus de 6 à 12 heures avant sa naissance. L’autopsie n’a pas permis de déterminer la cause du décès. Toutefois, comme l’enquête policière le fait savoir, il y avait de l’eau dans le bain au moment de l’accouchement. Si tel était le cas, le rapport d’autopsie précise que la noyade n’est pas exclue si l’enfant vivait à la naissance».

L’enquête menée par la Sûreté du Québec indique que la mère a mentionné que l’enfant était bleu à la naissance, sans tonus et qu’il n’avait pas de réaction. Il y a eu un délai de cinq heures entre l’accouchement et l’appel au 911. C’est vers 6 heures que le père a constaté en se levant que sa conjointe était dans le bain. Il a remarqué la présence de sang, du placenta et du bébé couché à côté du bain. Tous les deux affirment ne pas avoir connu cet état de grossesse, tout au plus la mère ayant constaté un surplus de poids.

Le dossier médical ne fait état d’aucun suivi par un médecin. Les proches de la famille n’ont pas perçu non plus un changement physiologique permettant de croire qu’elle était enceinte.

Le coroner Garneau ajoute toutefois un fait troublant en fin de rapport. «Les policiers ont constaté en cours d’enquête que les ordinateurs présents dans la maison contenaient des sites de recherches, visités durant l’été 2015, portant sur l’accouchement et sur la façon de couper un cordon ombilical».

Malgré cela, le coroner Garneau fait remarquer que l’existence d’accouchements-surprise est bien connue en médecine. Ce sont des cas exceptionnels mais qui sont documentés en gynécologie.

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