Pascale Déry : «C’est ingrat, mais je l’accepte»

Pascale Déry : «C’est ingrat, mais je l’accepte»

DRUMMOND. La politique peut parfois être cruelle. Parlez-en à Pascale Déry, candidate-vedette déchue du Parti conservateur du Canada dans la circonscription de Drummond.

Lorsqu’elle a officialisé sa candidature dans Drummond, en juin dernier, après avoir délaissé ses fonctions de journaliste au réseau TVA, Pascale Déry croyait réellement en ses chances de déloger le néo-démocrate François Choquette. Malgré l’appui de son chef Stephen Harper, qui a visité Drummondville à deux reprises, elle a finalement encaissé une dure défaite, ne récoltant que 17,7 % du suffrage et étant reléguée au quatrième rang.

Malgré une déception bien palpable, c’est avec le sourire et la tête bien haute que Pascale Déry s’est présentée devant une poignée de militants conservateurs réunis au Club de curling Celanese, lundi soir.

«On est déçus, c’est sûr, car on a travaillé très fort. Mais je suis très fière de moi et de nous tous, car on a fait une campagne exceptionnelle. On a créé un momentum jamais vu auparavant dans Drummond», a lancé d’entrée de jeu la femme de 39 ans, qui a poursuivi son porte-à-porte jusque dans les derniers instants de la campagne électorale.

«Sur le terrain, j’ai senti un appui constant tout au long de la campagne, mais tout s’est bousculé dans les derniers jours. C’est difficile d’expliquer ce qui s’est passé, pourquoi le vote s’est divisé à la fin. Tout le monde a l’air un peu surpris de la tournure des événements, mais c’est la démocratie qui s’exprime. C’est ça la politique : c’est dur, c’est ingrat, c’est vrai; mais je l’accepte et je suis très fière, car on n’a rien à se reprocher. On a mené une campagne sans faille» a-t-elle poursuivi, ne manquant pas de remercier les 9 221 électeurs et les dizaines de bénévoles qui l’ont appuyé, à commencer par la présidente de l’Association conservatrice dans Drummond, Sylvie Léger.

Même si elle a perdu son pari, Pascale Déry ressort grandie de sa première incursion dans le monde de la politique fédérale, la qualifiant d’expérience enrichissante.

«Me lancer en politique, je savais que c’était un risque, mais je l’ai fait par conviction. Plusieurs gens ont cru en moi : c’est ce qui m’a permis de persévérer. Je n’ai aucun regret, bien au contraire. J’en ressors grandie. J’ai été impressionnée par le comté. Les gens y sont très solidaires; c’est une grande famille», a confié celle qui avait auparavant perdu l’investiture dans la circonscription montréalaise de Mont-Royal.

Questionnée à savoir si on pourrait la revoir en politique un jour, Pascale Déry a refusé de se mouiller. «C’est trop tôt. Je dois encore digérer tout ça. On verra, mais je ne ferme la porte à aucune option.»

Soulignons en terminant qu’en 2011, le conservateur Normand W. Bernier avait amassé moins de votes (7555; 15,93 % du suffrage), mais avait terminé au troisième rang dans Drummond.

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