Déchets ultimes : le rapport des consultations publiques dévoilé

Déchets ultimes : le rapport des consultations publiques dévoilé
Au cours des deux consultations publiques

DRUMMONDVILLE. Les consultations publiques organisées en avril par la Commission consultative sur l’élimination des déchets ultimes (CCÉDU) ont permis d’identifier cinq principaux critères à privilégier dans le choix de la solution à venir: l’environnement, la responsabilisation, l’économie, la gestion locale et la durabilité.

C’est l’un des constats que relève le rapport, rendu public aujourd’hui, de ces deux consultations publiques, tenues les 16 et 18 avril 2015, où la question suivante était posée: qu’est-ce qui est le plus important pour vous et qui doit absolument être considéré dans la gestion des déchets à Drummondville? Comme il a déjà été expliqué, le travail de la CCÉDU, présidée par le conseiller Pierre Levasseur, vise à orienter le conseil municipal à faire un choix éclairé quant à la solution à retenir sur la gestion des déchets ultimes à Drummondville au-delà de 2018.

Le rapport rédigé par la firme indépendante Grisvert détaille ainsi les cinq critères: l’environnement (la solution privilégiée devra être écologique et l’empreinte environnementale sera minime); la responsabilisation (collecte à trois voies, éducation, réduction à la source); l’économie (la solution privilégiée devra générer des retombées économiques significatives pour le citoyen, la Ville et la MRC, et son coût devra être économique pour le citoyen); la gestion locale (l’importation de déchets de l’extérieur de la MRC Drummond n’est pas souhaitée); la durabilité (avoir une vision à long terme et mesurer les impacts pour les générations futures).

«D’autres critères ont été mentionnés, soit de travailler en concertation avec les municipalités et les MRC du Centre-du-Québec, de travailler en toute transparence avec des experts scientifiques indépendants en gardant en tête la sécurité des citoyens et la santé de notre environnement», écrivent les auteurs du rapport.

Là où le document devient encore plus intéressant, c’est au niveau des solutions qui sont retenues pour éliminer nos déchets. Il y en a trois qui ont à la fois leurs avantages et leurs inconvénients: l’incinération, la gazéification et l’enfouissement.

Dans le cas de l’incinération, qui consiste en une transformation des déchets en résidus solides et gazeux par oxydation et à haute température, la revente de résidus solides et la production d’énergie sous forme d’électricité ou de chaleur sont à mettre dans la colonne des bénéfices. Par contre, malgré les systèmes de dépollution, une certaine concentration de polluants est émise dans l’atmosphère. De plus, un volume de 150 000 à 700 000 tonnes par année est requis pour rentabiliser cette solution et, donc, nécessite une importation des déchets. Actuellement, les Drummondvillois en produisent près de 32 000 tonnes. Bruits, odeurs et impacts visuels des installations sont également à considérer, tout comme d’ailleurs pour les deux autres solutions.

En ce qui a trait à la gazéification, un procédé de dégradation thermique de matières, principalement transformées en biocarburant et gaz de synthèse, on évalue qu’elle a peu d’impact sur l’environnement, les hautes températures minimisant la formation de polluants atmosphériques et de résidus à enfouir. On dit de ce procédé qu’il produit trois fois plus d’énergie qu’il n’en consomme et qu’il engendrerait de nombreux emplois et des retombées économiques importantes. Le volume nécessaire pour sa rentabilisation: 180 000 tonnes. Donc, ici aussi, obligation d’importer des déchets.

Quant à l’enfouissement, il n’a plus besoin de présentation dans la région de Drummondville. Ses avantages sont la mise en place d’un écocentre, d’une aire de récupération de matériaux et d’une zone de gestion de matières organiques, en plus de la vente importante d’électricité à Hydro-Québec et d’alimentation en énergie comme c’est le cas pour les Serres Demers. Côté négatif, libération d’extraits susceptibles de contaminer l’environnement; volume requis de 300 000 tonnes pour sa rentabilisation; nécessite de grands espaces.

Y a-t-il d’autres solutions? «Le groupe de travail de l’Université de Sherbrooke a fait un travail sérieux et, à ce jour, les trois propositions semblent les seules sur la table. Par contre, la technologie avance rapidement et nous demeurons à l’affût des nouvelles solutions», ont fait valoir les membres de la commission.

Le rapport précise qu’à cette étape-ci des travaux de la CCÉDU, aucune technologie n’est privilégiée. «Les critères déterminés par la population lors des consultations, les données du référendum, du sondage, du décret gouvernemental, de l’analyse des besoins et l’inventaire des solutions sont des informations précieuses qui permettront de mieux cibler la technologie à retenir».

Les prochaines étapes à franchir mèneront au dépôt du rapport final au conseil municipal en décembre 2015. Ces étapes consistent en la rencontre de plusieurs intervenants de divers paliers gouvernementaux, à l’analyse des besoins des institutions, commerces et industries de la région (ICI) et à la visite d’entreprises technologiques qui pourraient correspondre aux attentes des Drummondvillois.

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