«Cessons d’avoir peur du ministre Barrette»

Par Gerard Martin
«Cessons d’avoir peur du ministre Barrette»

Renaud Beaudry dénonce la réforme Barrette qu'il associe à une mise en tutelle des régions au bénéfice d'un ministre tout-puissant.(Photo Gracieuseté)

CENTRE-DU-QUÉBEC. La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie (TROC-CQM), par la bouche de son coordonnateur, Renaud Beaudry, n’y va pas de mains mortes face à la réforme du ministre Gaétan Barrette, celui-ci la qualifiant d’une mise en tutelle des régions.

Selon le porte-parole de la TROC-CQM, la réforme du ministre de la Santé risque fort de rendre encore plus difficile les conditions de vie des gens les plus vulnérables de notre société qui comptent quotidiennement sur les organismes communautaires.

«La réforme Barrette dévoile le vrai visage du ministre et du gouvernement libéral : le gouvernement ne fait plus confiance au réseau public de la santé. De surcroît, il démontre sa volonté de tout centraliser à Québec. Les régions seront sous tutelle. Les besoins spécifiques régionaux ne seront plus pris en compte», dénonce la Table régionale des organismes communautaires.

La peur du ministre

L’organisme rappelle qu’avec le projet de loi 10, le ministre aura le pouvoir de nommer les membres des conseils d’administration de la nouvelle entité nommée Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS).

«Le ministre pourra désormais imposer une action, démettre les présidents-directeurs généraux, intervenir dans les décisions des conseils d’administration, etc. Sa majesté Barrette 1er se dote d’un pourvoir absolu, c’est très inquiétant !», clame le coordonnateur de la TROC-CQM.

Pour M. Beaudry, ce n’est certes pas une bonne nouvelle pour les organisations communautaires œuvrant en santé et services sociaux.

Selon ce dernier, après 22 ans de régionalisation, les organismes communautaires ont réussi à mieux faire reconnaître et respecter leur apport à la santé et au bien-être de la population par le réseau public local et régional.

«Maintenant, tous ces efforts risquent d’être annulés. Les organismes communautaires sont en première ligne. Ils allègent le travail du réseau public. Le système de santé a-t-il les moyens et les capacités de s’en priver ? », questionne M. Beaudry.

Celui-ci précise du même souffle que 85 % des organismes entretiennent des liens étroits avec des établissements publics.

«En ce moment, un peu tout le monde a peur du projet du ministre et du ministre lui-même. Au sein du réseau public, c’est la loi du silence de peur de perdre son poste avec la grande réorganisation que prévoit le projet de loi 10. Du côté du communautaire, des groupes et des regroupements semblent vouloir se contenter de protester contre le projet de réforme. À la TROC-CQM, nous considérons qu’il doit y avoir un dialogue avec le ministère et le ministre pour s’assurer que l’action communautaire soit mieux comprise et pris en compte dans les changements qui vont survenir», expose Renaud Beaudry en précisant que la TROC-CQM entend participer aux consultations parlementaires sur le projet de loi 10 et proposer des améliorations.

Mise sur pied en 1991, la Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie a TROC-CQM compte 180 organisations membres dont bon nombre de la région de Drummondville, il va sans dire.

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