Tout a commencé avec l’Association catholique des institutrices rurales

Par Gerard Martin
Tout a commencé avec l’Association catholique des institutrices rurales

DRUMMOND. Le Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD) n’allait pas laisser passer sous silence les 75 ans de militantisme enseignant dans notre région sans commémorer dignement cet anniversaire par le lancement d’un livre en relatant l’histoire et par un hommage posthume à l’un de ses plus illustres militants, le regretté Jean Verrier.

Le tout a pris la forme d’un cocktail réunissant d’anciens et actuels dirigeants de ce syndicat dont Guy Veillette, celui qui en dirige les destinées depuis 2007-2008, ainsi que des membres de l’AREQ ayant côtoyé M. Verrier durant ses années de militantisme enseignant.

L’événement s’est déroulé au local du SERD, boulevard Lemire, le mardi 16 septembre dernier, 75 ans jour pour jour après la naissance de l’ancêtre direct, soit l’Association catholique des institutrices rurales de la région de Drummondville mise en place lors d’une rencontre à l’Académie David réunissant 57 membres dont Albertine Paillée, celle qui est nommée présidente du tout premier exécutif.

Fait à souligner, seulement neuf des membres sont de Drummondville alors que les 48 autres proviennent de municipalités rurales des alentours, d’où le nom retenu à l’époque.

Il faut savoir, comme on l’indique bien dans le document, que ce sont des religieux et religieuses qui enseignent à forte majorité dans les écoles de Drummondville en 1939 et qu’ils ne font pas partie de l’association puisqu’ils constituaient un groupe à part, étant engagés par la commission scolaire sur une base particulière.

Micheline Germain Saucier

Incidemment, tout le contexte de cette fondation est bien résumé dans le livre «75 ans de militantisme enseignant», une brochure de près de 120 pages de format 8 ½ X 11 divisée en deux parties tirée à quelque 250 exemplaires.

La première partie de ce précieux document ne révèle guère de secrets aux plus vieux membres du SERD puisqu’il s’agit en fait de la réimpression, dans un autre format, du cahier publié en 1989 par la Société historique de Drummondville à l’occasion du 50e anniversaire de vie syndicale enseignante dans la région de Drummondville.

Le SERD, bien sûr, avait pris une part active à la préparation de ce document et c’est nul autre que Jean Verrier, vous l’aurez deviné, qui avait signé la préface.

C’est donc le troisième tiers de ces 75 ans de syndicalisme enseignant qui constitue la nouveauté du livre et en qui enrichit la deuxième partie.

Qui de mieux qu’une militante fortement engagée, une ex-présidente de surcroit, Micheline Germain Saucier, pour relever ce défi?

Devant les invités, celle qui a succédé à Jean-Verrier à la tête du SERD en 1997-98 et qui est demeurée en poste jusqu’en 2006-2007, soit jusqu’à l’arrivée du président actuel, Guy Veillette, a raconté que la tâche n’a pas été si facile même si cette partie de l’histoire est plus contemporaine.

Mme Germain Saucier a d’abord plaidé que mis à part les procès-verbaux, très peu de documents étaient à sa disposition pour différentes raisons dont une petite avarie survenue dans la salle de rangement ayant conduit à un ménage peut-être trop excessif.

Peu importe, l’ex-présidente a confié avoir fait beaucoup appel à sa mémoire généralement fidèle, tout en ayant mis à contribution d’autres témoins de ces 25 dernières autres années.

Elle n’a pas caché non plus qu’il lui a fallu être plus prudente lorsqu’elle a abordé l’épisode de ses dix ans à la présidence en s’efforçant de prendre le recul nécessaire.

«Depuis 25 ans, le SERD a relevé de nombreux défis. La militante en moi a voulu retracer comment le SERD a fait histoire dans le milieu et rappeler son rôle déterminant dans la vie professionnelle de ses membres. C’est donc dans cet esprit et sans prétention que je vous partage ce que j’ai trouvé dans les documents disponibles au syndicat», a adressé Micheline Germain Saucier aux invités désireux d’en dévorer le contenu.

L’auteure y raconte les luttes mémorables, les dossiers chauds, les préoccupations, les divers enjeux et principaux faits ayant animé ces 25 dernières années du syndicalisme enseignant sur notre territoire.

Un chapitre exclusif à notre région y est même ajouté en annexe, celui consacré à l’instauration des deux écoles du ministre.

Même si le livre est à tirage limité, il sera bientôt disponible, si ce n’est déjà fait, sur le site Internet du SERD.

Salle Jean-Verrier

L’autre moment fort de la rencontre a été le dévoilement d’une plaque officialisant la dénomination de la grande salle du 2e étage au nom de Jean Verrier décédé le 5 février 2013 à l’âge de 73 ans.

La cérémonie a eu lieu en présence de sa veuve, Pauline Lemaire, de deux de ses enfants, Marie et Luc, et d’un petit-fils, Daniel.

Avant de procéder à ce dévoilement, des témoignages sur ce grand homme qu’a été Jean Verrier ont été rendus par les deux présidents qui lui ont succédé, Micheline Germain Saucier et Guy Veillette, ainsi que, par l’entremise d’une vidéo, par l’ancien président de la CEQ, Réjean Parent, sans oublier les deux complices lui ayant été les plus longtemps associés peut-être, Marielle Véronneau et Jean Yergeau.

Ce sont d’ailleurs ces deux derniers qui ont eu le privilège de retirer le voile de cette belle plaque sur laquelle on voit Jean Verrier et on y perpétue l’une de ses plus significatives déclarations: «Un syndicat, c’est plus que ses membres. C’est un mouvement qui s’inscrit dans son temps, dans son milieu et dans l’histoire. Tous les membres doivent s’y reconnaître et refléter leurs valeurs plutôt que leurs intérêts».

Toux ceux et celles qui ont pris la parole ont décrit M. Verrier comme un visionnaire, un grand rassembleur, un être respectueux des autres, un homme de consensus et un militant pacifique qui aura néanmoins mené un syndicalisme engagé et enraciné dans le milieu.

Sans rien renier de toutes ses belles paroles, Mme Véronneau a marqué un gros point en affirmant que l’une des façons de rendre hommage à l’œuvre de M. Verrier serait sans doute de poursuivre le concept du parc de la Paix dont il a été certes le principal initiateur.

Se faisant la porte-parole de son regretté mari, Pauline Lemaire a remercié de façon bien sentie tous ceux et celles qui ont pensé immortaliser le souvenir de Jean Verrier de cette façon et a eu une pensée pour chacun et chacune qui l’ont côtoyé, sachant comment il les appréciait tous.

Outre ce cocktail, le 75e anniversaire de militantisme enseignant dans la région de Drummondville sera également souligné de belle façon, le vendredi 21 novembre, alors que tous les membres seront conviés à la grande fête de la solidarité qui aura lieu au Best Western Plus Hôtel Universel.

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