Opération militaire à l’aéroport : des coups de canons qui vont surprendre

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Par Jean-Pierre Boisvert
Opération militaire à l’aéroport : des coups de canons qui vont surprendre
Des réservistes de l'armée canadienne à l'aéroport de Drummondville. (Photo : Gracieuseté)

Des détonations, comme nous en font entendre des reportages télévisés sur des pays en guerre, vont résonner lourdement dans les environs de l’aéroport de Drummondville demain mercredi en milieu d’après-midi.

Une opération militaire comme on en a rarement vu dans la région, impliquant 300 réservistes du Groupe-bataillon territorial/Montréal, se déroulera en effet sur le site de l’aéroport. Durant environ 90 minutes, de 14 h à 15 h 30, des obus d’artillerie chargés à blanc (donc sans projectiles) seront notamment utilisés lors de ces procédures de bataille liées à des scénarios de combat conventionnel.

«Ça va brasser dans le secteur, mais il n’y aura aucun danger», confirme le colonel Christian Mercier, commandant de la 34e Brigade des réservistes, mais qui, dans la vie de tous les jours, est président-directeur général à la compagnie d’assurance L’Union-Vie, dont les bureaux sont situés sur la rue Heriot.

Les réservistes arriveront dans la nuit de mardi à mercredi. «C’est dans la journée de mercredi que les troupes seront déployées pour mener une opération offensive dans un scénario où il faut reprendre le contrôle de l’aéroport aux mains de l’ennemi. Il est certain que les coups de canons vont surprendre. C’est pour cette raison que des avis publics ont été distribués dans les secteurs avoisinants», a souligné M. Mercier.

Photo – Ghyslain Bergeron

 

En marge de ces manœuvres militaires, un stand d’information sera aménagé dans l’espace de stationnement situé entre l’hôtel de ville et la Bibliothèque publique où seront exposés des véhicules de l’armée. Les plus curieux auront tout le loisir de poser des questions au personnel sur place.

La Réserve de l’armée canadienne

Le Groupe-bataillon territorial/Montréal est une équipe multidisciplinaire qui a pour responsabilité d’appuyer les autorités et agences civiles lors d’opérations nationales au pays. «Ce sont des réservistes comme moi je le suis à temps partiel, précise le capitaine Mercier. J’ai servi dans le Royal 22e Régiment durant 23 ans au cours desquelles j’ai été mobilisé dans 24 pays. En 2008, j’ai été transféré dans la Réserve, qui fait partie intégrante de l’Armée canadienne. En 2016, Jacques Desbiens m’a offert de prendre sa relève à L’Union-Vie et je ne le regrette pas. Ma femme et moi adorons Drummondville et il y a une belle équipe professionnelle au travail».

Quand il parle de la Réserve, Christian Mercier tient à dire qu’il s’agit d’une opportunité fort intéressante pour les étudiants durant l’été. «Je pense à ceux qui sont au cégep et qui veulent profiter de l’été pour acquérir de l’expérience et amasser de l’argent. De la mi-mai à la fin août, ils apprennent un métier, comme cuisiniers, infirmiers, mécaniciens ou chauffeurs, tout en acquérant de la discipline, ce qui n’est pas une mauvaise chose. On apprend surtout à ne pas penser qu’à soi. C’est une conception d’équipe, un peu comme au hockey. Et, en plus, c’est payant. Durant un été, la rémunération peut atteindre 10 000 dollars. En quelques étés, tu peux arriver à payer tes études universitaires», a-t-il fait valoir en spécifiant que les trois endroits où un nouvel inscrit peut être dépêché sont Val-Cartier, Borden (Ontario) ou Gagetown (Nouveau-Brunswick). Selon lui, l’Université de Montréal a un programme qui reconnaît l’acquis d’une formation militaire.

«Être réserviste, ça veut dire de renforcer et appuyer les membres de la Force régulière en mission. C’est aussi de participer à des opérations nationales lorsque l’on fait appel à l’Armée en raison d’une catastrophe naturelle, comme le verglas ou des inondations. C’est très gratifiant d’aider les gens. Sur les lieux d’un sinistre, les réservistes font tout de suite une différence et ils sont remerciés pour ça. Le problème est de les forcer à se reposer car, dans les premiers jours d’une intervention, les réservistes ne dorment que quelques heures par nuit».

Des opérations comme celles qui se tiendront à Drummondville auront lieu dans quelques autres villes du Québec, dont Acton Vale et Saint-Hyacinthe.

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