Chirurgies thoraciques oncologiques : Barrette ne reculera pas

Chirurgies thoraciques oncologiques : Barrette ne reculera pas
Gaétan Barrette (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

À l’instar de plusieurs autres décisions jugées défavorables par le milieu de la santé à Drummondville, le ministre Barrette ne reculera pas sur la question des chirurgies thoraciques oncologiques qui seront dorénavant réalisées à Trois-Rivières.

À la suite d’une lettre signée jeudi par 130 médecins et pharmaciens de Drummondville, dénonçant la décision du ministre Gaétan Barrette d’interdire les chirurgies thoraciques oncologiques à l’Hôpital Sainte-Croix et signifiant, selon eux, que «les personnes souffrant d’un cancer du poumon devront être opérées dans un autre centre hospitalier de la province», avec tous les désagréments que peuvent causer les déplacements, L’Express a voulu obtenir la réaction du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) vu l’ampleur du nombre de signataires.

 C’est le service de relations de presse qui a formulé la réponse, et non le cabinet du ministre, «car il s’agit d’une situation administrative», nous a-t-on signalé par courriel.

«Les raisons entourant cette décision, explique le ministère, sont basées sur les bénéfices pour le patient. La chirurgie thoracique oncologique est une procédure complexe qui nécessite un certain volume d’activités pour maintenir la compétence. Plusieurs études vont dans ce sens et l’Ontario a adopté des seuils de volume similaires aux nôtres dans ce domaine. Le MSSS est donc à établir des corridors de service afin d’avoir une masse critique pour réaliser les chirurgies en cancérologie, notamment au niveau de l’expertise, des infrastructures, des équipements, etc. Cela est basé sur les meilleures pratiques dans le domaine».
Le ministère ajoute «qu’à Ste-Croix, il ne s’est réalisé que 13 chirurgies du cancer du poumon d’avril à octobre 2016. En regroupant ces chirurgies dans un centre de référence (au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières dans le cas présent), on s’assure que le patient bénéficie de la meilleure expertise pour sa chirurgie. Par ailleurs d’autres critères que les volumes ont orienté le choix des centres désignés, dont la nécessité d’avoir au moins deux chirurgiens ayant une expertise en chirurgie thoracique. À Drummondville, il n’y a qu’un seul chirurgien ayant cette pratique, le service repose donc sur une seule personne, ce qui pourrait occasionner un bris de service lors des périodes de vacances ou lorsque survient une complication quand ce médecin n’est pas de garde».
Selon le MSSS, il est aussi important de noter qu’aucune perte d’emploi n’est prévue, vu le très faible nombre de telles chirurgies réalisées. «Il s’agit essentiellement d’une décision basée sur les meilleurs soins aux patients. L’Hôpital Ste-Croix peut continuer à offrir les soins et services non chirurgicaux aux patients avec cancer du poumon. C’est la chirurgie qui est centralisée».

D’autre part, au CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et services sociaux) de la Mauricie-Centre-du-Québec, on souhaite préciser «que toute personne dont la condition nécessite des soins et services pour une chirurgie thoracique oncologique sera prise en charge très rapidement par le centre de référence en cancérologie pulmonaire de la région situé à Trois-Rivières en collaboration avec l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville».

Le CIUSSS fait remarquer que «le comité en cancérologie du CIUSSS MCQ travaille actuellement sur l’adaptation d’une trajectoire de soins intégrés pour la pathologie cancérologique du poumon avec l’ensemble des médecins et professionnels impliqués. Cette trajectoire vise à maximiser les soins offerts à proximité du domicile des patients tout en les référant au centre de référence en cancérologie pulmonaire pour les services requis».

Donc, après l’abolition du CSSS Drummond et après le projet Optilab (déménagement des laboratoires à Trois-Rivières), le ministère de Gaétan Barrette entend demeurer sur ses positions.

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