Une enquête systémique sur la DPJ de la Mauricie et du Centre-du-Québec

Une enquête systémique sur la DPJ de la Mauricie et du Centre-du-Québec
Camil Picard

JUSTICE. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse enquête sur les pratiques de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Près de 38 enfants auraient effectivement eu accès à des services «déficients» de la part de la DPJ dans les quatre dernières années.

C’est principalement le jugement rendu par la juge Marie-Josée Ménard en octobre dernier qui a motivé la mise en place d’une enquête, d’après le président de la Commission, Camil Picard. «C’est une situation qu’on suivait depuis le début. Entre le 1er janvier 2013 et le 1er janvier 2017, nous avons reçu 122 demandes d’interventions, et plus de la moitié concernaient des enfants placés en famille d’accueil. Nous avons décidé de creuser.» Cette enquête a donc pour but de valider si les droits de certains enfants ont été lésés.

En fait, l’organisme entend demander des précisions sur le processus d’accréditation des familles d’accueil, les procédures de déplacements des enfants, le manque de suivis et les critères de décisions s’appliquant aux familles d’accueil. 

L’enquête, qui a débuté le 20 janvier dernier, sera donc réalisée à partir d’échantillons : «Des dizaines de dossiers seront choisis au hasard et évalués selon les standards de pratique qui doivent en principe être appliqués.» Cette manière de faire devrait donner un portrait juste de la situation, d’après M.Picard.

Toutefois, ce  n’est pas un processus qui pourra être réalisé du jour au lendemain. «Tout dépendra de ce que nous allons trouver. Nous espérons pouvoir dévoiler les résultats en 2017», expose le président par intérim de la Commission des droits de la personne. Des recommandations pourront par la suite être acheminées au gouvernement, entre autres.

Rappelons que la Commission exerce un rôle de surveillance et reçoit les demandes d’intervention concernant les services de tout établissement, organisme ou personne chargés de veiller au respect des droits des enfants et des jeunes.

Une annonce «prise au sérieux»

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ)  compte collaborer à la démarche et ajuster ses pratiques dans «une perspective d’amélioration continue».

«Au cours des dernières années, nous avons bonifié l’ensemble de nos pratiques pour nous assurer d’offrir des services de qualité à tous les enfants suivis en protection de la jeunesse, dont les enfants hébergés en famille d’accueil. Nous présenterons ce que nous avons déjà mis en place à la CDPDJ et toute nouvelle amélioration pouvant être bénéfique au mieux-être des enfants sera apportée», affirme la directrice générale adjointe aux programmes sociaux et de réadaptation au CIUSSS MCQ, Lyne Girard.

 Le CIUSSS MCQ entend conserver une réserve dans ses interventions publiques jusqu’à ce que l’enquête soit complétée, mais promet de rendre les résultats publics. 

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