Être éleveur d’alpagas : «Un cadeau du ciel»

Être éleveur d’alpagas : «Un cadeau du ciel»
Jocelyne Desjardins a réalisé son rêve d’avoir une petite ferme en 2015. (Photo : (Photo Frédéric Marcoux))

SAINT-FÉLIX-DE KINGSEY. «La ferme est vraiment une façon pour moi de tourner la page sur un chapitre un peu plus difficile de ma vie. Ce que j’ai ici, c’est un cadeau du ciel pour moi.» Jocelyne Desjardins a vu son rêve de posséder une petite ferme devenir réalité en 2015. Après une période difficile, en raison de la maladie de Crohn, l’éleveuse d’alpagas savoure pleinement le moment présent.

Jocelyne Desjardins qui réside dans le 7e rang de Saint-Félix-de-Kingsey a roulé sa bosse en occupant une variété d’emplois avant de se lancer dans l’élevage d’alpagas, il y a trois ans. La maladie de Crohn qui peut entre autres causer des crampes abdominales et de la diarrhée chronique a causé des difficultés à Jocelyne Desjardins. Celle qui est âgée de 42 ans s’est fait retirer une partie de l’intestin grêle en 2008. Elle est en rémission depuis six ans. La nécessité de relancer sa vie sur le plan professionnel l’a menée à vouloir réaliser son rêve de devenir agricultrice.

Découvrir l’alpaga

L’entreprise Alpagas de Camily vend plusieurs produits faits avec la fibre d’un alpaga. (Photo Frédéric Marcoux)

Alors qu’elle était en arrêt de travail, Jocelyne Desjardins a eu l’idée de renouer avec un animal qu’elle avait déjà vu dans le passé dans un parc : l’alpaga.

«J’ai suivi une formation en comportement animal par passion pour baigner dans ce que j’aime le plus. J’ai regardé pour élever des animaux, sans devoir les tuer pour gagner ma vie. Je ne voulais pas quelque chose de compliquer comme des vaches laitières. J’ai connu l’alpaga et j’ai décidé de me lancer là-dedans, puisque c’était méconnu.»

«Avant de me lancer là-dedans, je me suis informé beaucoup. J’ai été chez des éleveurs pour faire de la tonte d’alpagas pour apprendre comment cela fonctionne.»

(Journal L’Express)

Aujourd’hui, elle possède une dizaine d’alpagas et un lama. Son conjoint Benoit Morin l’aide à la ferme, mais il travaille à temps plein dans un Canadian Tire à Victoriaville.

L’entreprise du couple, Alpagas de Camily, vend une variété de produits faits de la fibre d’alpagas comme des bas et des tuques. Une partie des produits est tricotée par Jocelyne Desjardins, mais la majorité des conçues par des couturières du Québec. En plus de la vente, des visites guidées et des ateliers pour interagir avec les animaux sont offerts.

Des projets plein la tête

L’entreprise Alpagas de Camily vend plusieurs produits faits avec la fibre d’un alpaga. (Photo Frédéric Marcoux)

Le couple parvient à joindre les deux bouts, grâce à l’emploi de Benoit Morin à l’extérieur. Jocelyne Desjardins a toutefois plusieurs projets en tête qui pourraient potentiellement permettre au couple de vivre grâce aux alpagas.

«Je suis en train de développer un module de méditation pour permettre aux gens de méditer avec l’alpaga, révèle Jocelyne Desjardins. C’est tout nouveau, je ne l’ai même pas mis sur Internet encore. (…) Il y a deux semaines, j’ai suivi ma formation en zoothérapie. C’était prévu depuis longtemps, mais je manquais de temps. Pour faire de la zoothérapie, tu dois faire une intervention avec un jeune qui pourra s’extérioriser avec moi et l’animal. Je vais pouvoir soumettre un plan d’intervention aux parents pour les aider.»

Encore méconnu

L’alpagas est encore méconnu, selon Jocelyne Desjardins. Elle confie même qu’il est difficile de trouver un vétérinaire qui sait travailler avec les alpagas.

«C’est un animal qui est calme et curieux. Il ne demandera pas autant à se faire coller qu’un chien, par exemple, mais c’est possible, s’il est entraîné», souligne l’agricultrice.

L’Association Alpagas Québec, qui a pour objectif de rassembler les éleveurs de partout dans la province et de développer l’industrie, a vu le jour en 2012. Jocelyne Desjardins doit constamment informer ses clients des particularités de l’alpaga. Elle voulait avoir un lama, pour le plaisir, avec un but éducatif, puisque plusieurs personnes confondent les deux espèces. L’éleveuse estime que le Québec compte une centaine d’éleveurs actuellement. L’animal est davantage présent en Amérique latine. Son espérance de vie varierait entre 15 et 25 ans. La fourrure d’un bébé alpaga peut avoir une épaisseur de sept pouces, tandis que celle d’un adulte peut atteindre trois pouces, selon Jocelyne Desjardins.

(NDLR) Tout au long de l’été, L’Express propose à ses lecteurs de découvrir l’ensemble des municipalités de la MRC de Drummond, mais par l’entremise de producteurs locaux qui font dans la différence. Misant sur la qualité de leurs productions, ces passionnés de l’agriculture n’ont qu’un seul objectif : rehausser la saveur et les couleurs de vos assiettes estivales.

 

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