L’école de pilotage souhaite s’asseoir avec la Ville

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Par Jean-Pierre Boisvert
L’école de pilotage souhaite s’asseoir avec la Ville
Les discussions sont entamées pour mettre fin aux activités de l’école de pilotage. (Photo : Ghyslain Bergeron archives)

DRUMMONDVILLE. Daniel Cyr, de l’école de pilotage Select Aviation, qui est aussi un collège agréé par le ministère de l’Éducation, souhaite s’asseoir avec la direction de la Ville avant qu’elle ne finalise la réglementation prochaine sur les cours de pilotage à l’aéroport de Drummondville.

Selon ce qu’a fait savoir le maire Alexandre Cusson au terme de l’assemblée municipale de lundi soir, sa position et celle du conseil est qu’on «devrait limiter à des heures de jour sur semaine l’utilisation de l’aéroport à des fins d’apprentissage. On devrait exclure les week end et les jours fériés».

Comme l’a expliqué à L’Express Daniel Cyr au cours d’un entretien aujourd’hui, cette conception ne tient pas compte du fait que les élèves, pour réussir leur examen, doivent savoir voler de jour et de nuit.

«Notre école de pilotage n’est pas un aéroclub. Nous sommes un collège reconnu par le ministère de l’Éducation qui émet à la fin d’une formation réussie un diplôme d’attestation d’études collégiales. Cette formation de 18 à 24 mois coûte 70 000 $ à chaque élève et c’est un prix semblable partout au Canada. Les cours que nous donnons ici sont réputés et c’est pourquoi plusieurs étrangers, notamment de l’Afrique et l’Amérique latine, viennent à Drummondville. Nous visons à former des gens qui vont gagner leur vie à piloter des aéronefs vous transportant dans le sud ou en Europe. Ils deviendront des pilotes de ligne qualifiés aux yeux d’Air Canada, d’Air Transat ou de toute autre compagnie aérienne. Les examens, attestés par Transport Canada, touchent bien sûr autant le vol de jour que le vol de nuit», a-t-il souligné, laissant comprendre que l’apprentissage doit se faire autant à la clarté qu’à la noirceur.

Selon Daniel Cyr, la demande est forte dans l’industrie du pilotage. «Il y a actuellement une pénurie de pilotes au niveau mondial. Il y a même des vols qui sont annulés à cause de ce manque de personnel. Il y a seulement une poignée d’écoles comme la nôtre au Canada, qui offrent des cours de qualité. Les cours que nous donnons se déroulent dans les règles de l’art, en tout respect pour les réglementations, qu’elles soient municipales ou nationales. Nous respectons à la lettre les normes de sécurité. Nous n’avons pas été consultés en vue de la prochaine réglementation sur laquelle travaille la Ville et je souhaite pouvoir m’asseoir avec eux. Je suis ouvert aux propositions mais il serait important d’en discuter», de soumettre le co-fondateur et vice-président de Select Aviation. Il a indiqué que son entreprise vient d’investir quelque 600 000 $ pour un nouveau simulateur de vol qui sera mis en place à la fin juin.

D’après lui, il ne serait pas étonnant qu’un transporteur aérien s’installe à l’aéroport de Drummondville, tant pour les passagers que pour les marchandises. «Une compagnie pourrait sans doute considérer que Drummondville est bien située géographiquement et que des vols pourraient être organisés vers Halifax, New York ou Toronto. Au lieu de se rendre en auto à Dorval, à travers toute la circulation de Montréal, les gens d’affaires pourraient opter pour un départ de Drummondville. Moi je pense que c’est probable», d’avancer M. Cyr qui, à ce propos, a fait remarquer que le conseil municipal, lors de la même assemblée, a adopté un règlement autorisant la prolongation d’une rue privée située sur le site de l’aéroport pour créer de nouveaux terrains destinés à accueillir des hangars à avion.

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