Charles-David Beaudoin s’est forgé un nom

Charles-David Beaudoin s’est forgé un nom
Dans un scénario digne d'un véritable conte de fées

LHJMQ. Le nom de Charles-David Beaudoin est sur toutes les lèvres par les temps qui courent. Pratiquement inconnu sur la planète du hockey professionnel il y a quelques jours à peine, voilà que le valeureux capitaine des Voltigeurs s’est forgé une réputation enviable à la suite d’un passage aussi brillant qu’inattendu au camp des recrues des Canadiens disputé à Brossard.

Dernier joueur invité au camp à la suite d’une blessure à un autre défenseur, Beaudoin ne s’est pas contenté d’emplir un chandail, enfilant plutôt trois prestations inspirées durant les matchs simulés opposant la relève de l’organisation montréalaise. Nullement intimidé devant des espoirs professionnels de premier plan tels que Jiri Sekac, Jacob de La Rose ou Nikita Scherbak, le Drummondvillois de 20 ans a rapidement capté l’attention de nombreux analystes, qui n’ont pas tari d’éloges à son endroit. Malgré la vive impression qu’il a provoquée sur son passage, Beaudoin a été retranché par le Tricolore, mardi, à l’aube du véritable camp d’entraînement de l’équipe.

Présent à Brossard, l’homme de hockey drummondvillois André Ruel, à la fois membre des Voltigeurs et de l’agence de joueurs de Pat Brisson, a été un témoin privilégié des performances de Beaudoin, s’entretenant également avec lui à quelques reprises au cours des derniers jours.

«Après avoir brillé en offensive dans le premier match, puis s’être montré solide défensivement dans le deuxième, Charles-David a été très complet dans la troisième partie. Il n’a pratiquement pas fait d’erreur du camp. Les dirigeants des Canadiens ont réellement aimé sa polyvalence, surtout qu’il a été employé à gauche alors qu’il a l’habitude de jouer à droite», a raconté André Ruel.

«En étant invité à la dernière minute, Charles-David n’a pas eu le temps de se stresser. Il s’est présenté là-bas sans aucune pression, avec rien à perdre et tout à gagner. Il a joué de façon aussi convaincante qu’il le fait depuis la deuxième moitié de la dernière saison. Il a véritablement laissé sa carte de visite. La pression, c’est maintenant le Canadien qui l’a!»

Un agent libre convoité

D’après André Ruel, c’est une question purement contractuelle qui a empêché Beaudoin de poursuivre son conte de fées en recevant une invitation à participer au «gros» camp du CH. «Les équipes de la LNH sont limitées à 51 contrats par saison. Les Canadiens ont été honnêtes envers lui. L’inviter à ce camp lui aurait fait miroiter inutilement la possibilité de lui offrir un contrat», a-t-il expliqué.

Bien qu’ils surveilleront attentivement les performances de Beaudoin cet hiver, notamment par l’intermédiaire du recruteur drummondvillois Serge Boisvert, les Glorieux pourraient se faire damer le pion par un autre club du circuit Bettman. C’est que le numéro 27 des Voltigeurs est désormais un espoir convoité.

«Avec ses performances, Charles-David vient de gagner un an dans son cheminement professionnel. Il voulait profiter de la prochaine saison pour se faire connaître, mais c’est déjà fait! Il a eu tellement d’attention médiatique autour de lui pendant le camp que les autres équipes de la LNH savent maintenant qui il est. Les dépisteurs vont le suivre. Comme il est un agent libre, n’importe quelle équipe pourrait lui faire une offre», a souligné Ruel, qui avait approché les dirigeants des Canadiens et de l’Avalanche du Colorado pour leur vanter les mérites de Beaudoin dans les jours précédant le dernier repêchage de la LNH.

Aux yeux de Ruel, la suspension et la commotion cérébrale qui ont forcé Beaudoin à rater 14 matchs la saison dernière pourraient s’avérer un véritable tournant dans sa carrière.

«Ce fut un mal pour un bien. Pendant qu’il était à l’écart de la compétition, il a fait le point sur son jeu. Il a pris conscience que son style physique lui nuisait parfois. À son retour, il a changé son identité pour le mieux. Il s’est mis à contribuer davantage en offensive tout en se montrant très fiable dans son territoire, sans nécessairement chercher noise à tout le monde», a souligné Ruel.

Sept histoires inspirantes

Outre Beaudoin, ses coéquipiers Jérome Verrier (Red Wings de Détroit) et Christophe Lalancette (Penguins de Pittsburgh) ont également vécu le rêve d’un camp professionnel au cours des derniers jours. Ajoutons à cela les ex-Voltigeurs Frédérick Gaudreau (Predators de Nashville), William Carrier (Sabres de Buffalo), Ryan Culkin (Flames de Calgary) et Nikolas Brouillard (Jets de Winnipeg) et on se retrouve avec une impressionnante brochette de sept membres de la dernière édition du club patinant parmi les meilleurs espoirs de la LNH.

«Pour les jeunes joueurs de notre organisation, ces sept histoires représentent une source d’inspiration incroyable. Nos jeunes ont côtoyé ces vétérans de qualité durant la dernière saison, et aujourd’hui, ils les voient chez les pros. Ils constatent que le rêve de la LNH n’est pas inaccessible», a fait valoir André Ruel.

«Avec le recul, les acquisitions de Gaudreau, Carrier et Culkin auront été un gros plus pour les Voltigeurs. Dominic Ricard a dû faire de nombreux mouvements de personnel pour acquérir ces gros joueurs. À leur contact, pendant le chemin qu’on a fait en séries, où on a tenu tête aux éventuels champions, nos jeunes ont appris à croire en eux et à gagner. On va bientôt récolter les fruits de ces apprentissages», a conclu celui qui a occupé de nombreux postes chez les Voltigeurs depuis la naissance de la concession, il y a 33 ans.

Bientôt un agent certifié…

Membre de la prestigieuse écurie de Pat Brisson depuis quelques années, André Ruel est sur le point d’obtenir son assermentation pour devenir agent de joueurs. Ce statut lui permettra de représenter lui-même les jeunes espoirs professionnels qu’il recrutera, toujours au sein de l’agence californienne CAA Sports. Au Québec, Ruel deviendra seulement le 12e agent certifié par l’Association des joueurs de la LNH.

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