Drummondville revient de l’état de New York avec deux ententes

Drummondville revient de l’état de New York avec deux ententes

ÉCONOMIE. L’incubateur industriel de Drummondville et le High Tech Rochester se partageront des informations en matière de développement économique grâce à un nouveau partenariat, signé vendredi lors de la première mission économique de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) dans l’état de New York.

En plus d’échanger des informations, les incubateurs pourraient en venir à faciliter l’accès au marché états-unien et vice-versa pour les entreprises de Rochester pour le marché du Canada. «Si une ville de la taille de Drummondville ne se fait pas connaître, si on ne va pas au-devant, si on ne crée pas des partenariats, évidemment, ces gens vont être attirés par Toronto, par Montréal ou par Québec, parce qu’ils ne savent pas nécessairement qu’on existe», explique le maire de Drummondville, Alexandre Cusson. Une entente similaire entre Drummondville et La Roche-sur-Yon a déjà permis d’attirer deux entreprises françaises dans la capitale centricoise. Cent quatre entreprises ont été accueillies dans l’incubateur industriel depuis sa création en 1998.

M. Cusson laisse entendre qu’il n’est pas impossible de voir Drummondville tisser des liens plus serrés avec Rochester. «Ce qu’on dit, c’est qu’on établit un partenariat. (…) On va se fréquenter un peu et on va voir s’il y a lieu de se marier comme on l’a fait avec les deux autres.»

Le premier magistrat croit que l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, qui pourrait entrer en vigueur en 2017 selon La Presse canadienne, attirera des entreprises états-uniennes au Canada. «Ce type d’entente n’existe pas pour les États-Unis. Les négociations n’aboutissent pas. S’il n’y a pas d’entente, des entreprises américaines pourraient venir se baser au Canada pour profiter de l’accord de libre échange pour faire leurs échanges avec l’Europe.»

Les similarités entre les deux outils de développement économique ont amené le président de la Société de développement économique de Drummondville (SDED)alam, Alexandre Cusson, à signer cette entente de collaboration. «Lors de la présentation du président de l’incubateur (James Senall), j’avais comme l’impression qu’on présentait la SDED.»

Second partenariat

Les cinq municipalités participantes à la mission économique de l’UMQ, Alma, Drummondville, Gatineau, Magog et Shawinigan, ont signé un protocole d’entente avec la ville de Rochester qui facilitera les échanges entre eux. D’autres rendez-vous sont prévus entre les différents signataires de l’entente. «Ces missions économiques, ça se mesure toujours à moyen et à long terme. On peut signer des papiers, épater la galerie et prendre mille photos, mais, dans les faits, ce qui est important, c’est ce qui va en rester dans le futur», indique M. Cusson, qui compte bien conserver ces liens privilégiés avec Rochester.

Cette mission économique a également permis aux cinq villes d’échanger entre elles. Des élus souhaiteraient se joindre à Drummondville, Montréal et Québec, lors de la mission de recrutement de main-d’œuvre annuelle à Paris en novembre. «C’est drôlement intéressant, parce que plus on va avoir d’emplois à offrir, plus on va attirer de monde, parce qu’on va être de plus en plus attrayant», croit Alexandre Cusson.

Drummondville a fait l’objet d’admiration pour son développement économique de la part des autres municipalités qui prenaient part à cette tournée de prospection, selon le maire. «Des relations internationales, ça fait 32 ans qu’on en fait. Des missions économiques, ça fait 32 ans qu’on en fait. On s’est toujours démarqué et, quand on voit les résultats en termes économiques, je pense qu’on avait la bonne recette. On voit qu’il y a de plus en plus de gens qui pensent à l’adopter.»

L’UMQ a financé une partie de la mission, mais les villes et les entreprises défrayaient les coûts de leur participation. La SDED a payé les déplacements, qui sont prévus au budget, de son directeur général, Martin Dupont, et son président, M. Cusson, qui pense que l’UMQ devrait proposer une nouvelle mission en 2017 avec des municipalités différentes. Première mission économique organisée par l’UMQ, Alexandre Cusson assure qu’il ne s’agit pas de nouveaux coûts pour les municipalités. «L’UMQ devrait continuer d’appuyer les villes dans cette nouvelle responsabilité qu’elles gèrent de façon plus directe depuis 2015.» L’adoption du projet de loi 28, en 2015, qui a aboli les conférences régionales des élus (CRE) et les centres locaux de développement (CLD) a transféré le développement économique aux MRC. La SDED, le CLD de la région de Drummondville, fait exception, puisqu’il n’a pas été démantelé. «Ce qu’on observe, c’est que les villes prennent de plus en plus de place dans le développement économique et le développement social. C’est normal que l’UMQ épaule les villes pour bien relever ce défi», soutient M. Cusson, aussi premier vice-président de l’UMQ.

Les participants de la mission économique se rendaient dans trois villes de l’état de New York, Syracruse, Rome et Rochester, pour trois jours. Elle s’est terminée le vendredi 20 mai.

Rochester

À l’image de Drummondville et de son industrie du textile, Rochester a vu son développement économique d’abord venir d’un principal employeur, Eastman Kodak. Les nombreux changements dans l’industrie de la photographie ont provoqué la chute de l’entreprise qui a déjà employé jusqu’à 61 000 personnes de Rochester, une ville de 210 000 habitants, selon le magazine états-uniens «The Atlantic». Pour relancer son économie, Rochester a décidé de diversifier. Pour y arriver, la Rochester Economic Development Corporation, l’équivalent de la SDED, a été créée en 1983. Il s’agit d’un des organismes au cœur de la relance économique de la ville qui s’est concrétisé par la création de 90 000 emplois dans la région. «Il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises comme Drummondville. C’est très intéressant. C’est un beau marché.»

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