L’histoire de Saint-Pie-de-Guire immortalisée

L’histoire de Saint-Pie-de-Guire immortalisée

HISTOIRE. Guiroise de naissance, Danielle Dumont a passé un nombre incalculable d’heures à éplucher les archives et à faire des entrevues pour rédiger le premier livre qui porte sur l’histoire de Saint-Pie-de-Guire, «Saint-Pie-de-Guire. Une mine de richesses», lancé le 15 mai.

«Il n’y avait pas de monographie qui existait ou rien qui avait été écrit pour faire l’histoire de notre municipalité», raconte Mme Dumont, dont le projet s’inscrit dans le cadre des Fêtes du 150e de Saint-Pie-de-Guire en 2016. Intéressée par l’histoire par son grand-père, Danielle Dumont s’est lancée dans le projet en juin 2012, lors de la formation du comité sur le 150e. «Notre grand-père nous racontait des choses sur Saint-Pie-de-Guire, quand il était plus jeune. Des gens qu’il a connus.»

La Guiroise avait déjà assemblé quelques informations, qui lui ont servi de point de départ pour la recherche documentaire sur Saint-Pie-de-Guire, sur sa famille depuis 1999.

Environ 250 personnes étaient présentes lors du lancement à l’église de Saint-Pie-de-Guire dans une municipalité de 451 habitants. «On ne pensait pas avoir autant de gens», se réjouit Mme Dumont.

D’archives en archives

Danielle Dumont a parcouru les cahiers de la municipalité, qui remontent jusqu’à 1872, et le fonds de Saint-Pie-de-Guire conservé au Musée des religions du monde à Nicolet, où les cahiers des prêtres, les mariages et les sépultures sont colligés. «Il faut aimer l’histoire. Il faut le faire petit à petit. Au début, je pensais faire un livre d’à peu près 200 pages et là, je me suis aperçue que j’en aurais trop. J’ai dû augmenter le nombre à 350 pour finir avec 745 pages, explique-t-elle, rieuse. Un moment donné, j’ai mis un point final.» Elle a demandé de l’aide à ses amis pour éplucher l’ensemble des archives à Nicolet.

Danielle Dumont est allée à Sorel pour rencontrer des personnes âgées, qui avaient quelques histoires à lui conter. Après avoir assemblé l’information, elle a dévolu son temps à la rédaction et à la correction. «Ça va faire connaître notre coin de pays. On n’est pas juste un rassemblement de personnes qui vivent sur un terrain. On a de l’histoire, affirme fièrement la Guiroise. C’est inédit. Ça va peut-être donner aux plus jeunes une fierté pour leur municipalité.»

L’auteure aborde l’histoire de la municipalité en 13 chapitres, dont l’agriculture, l’émigration et l’éducation.

Les habitants de Saint-Pie-de-Guire, même s’ils connaissent l’histoire de la municipalité, vont faire des découvertes, croit Mme Dumont.

La municipalité de Saint-Pie-de-Guire a été créée en 1866 à la suite de sa séparation avec Saint-David. Le livre «Saint-Pie-de-Guire. Une mine de richesses» raconte l’histoire depuis cette date bien que la terre soit déjà peuplée avant.

Quelques anecdotes

Les forges

Lorsque les forges Saint-Maurice de Trois-Rivières ont fermé, elles ont déménagé à Saint-Pie-de-Guire, qui y sont restées pendant presque 20 ans. La couleur ambrée de la rivière aux Vaches a éveillé la curiosité d’un homme d’affaires qui a décidé de faire des analyses. Elles lui ont permis de découvrir la présence de limonite de fer, située entre 12 et 15 centimètres du sol (cinq à six pouces), à Saint-Pie-de-Guire et Saint-Bonaventure. Le haut-fourneau a été bâti par la suite pour exploiter le minerai de fer. «Il y en avait partout», commente Danielle Dumont. L’entreprise a déménagé à Drummondville, après la fermeture du haut-fourneau en 1881, sur la rue des forges. C’est d’ailleurs à l’origine du nom de la rue.

École ménagère

Le curé Atchez Gill a lancé une école ménagère pour former les femmes de la paroisse. Il voulait que les femmes soient capables d’aider leur mari, mais également d’avoir de l’éducation, parce qu’elles quittaient, se mariaient, travaillaient sur la ferme et quittaient l’école très jeunes, selon Mme Dumont. «Elles pouvaient devenir institutrices. C’était comme une école de métiers, mais ça n’existait pas encore.» M. Gill a mis tout son argent dans la construction de cette école, mais il dû la fermer après 10 ans, notamment en raison de la fin des subventions qui venaient de l’instruction publique.

Le patrimoine religieux

Saint-Pie-de-Guire a vu trois églises depuis sa création. La dernière a été reconstruite entre 1969 et 1971. La communauté complète a travaillé à sa transformation. Située sur un sol argileux, l’église menaçait de s’effondrer. Les vendredis après-midi, les élèves de l’école contribuaient à la reconstruction de l’église en transportant des pierres. Le curé André Saint-Cyr avait fait les plans. «Il s’est fait ingénieur. Les gens allaient aider avec leur tracteur», ajoute Mme Dumont. Elle a été reconstruite au même endroit.

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