La bataille pour la prise de Drummond s’annonce rude

La bataille pour la prise de Drummond s’annonce rude
(Photo : Photo d'archives)

DRUMMONDVILLE. La bataille politique pour la prise de Drummond lors des prochaines élections fédérales n’est pas gagnée pour le député sortant, le néodémocrate François Choquette, ni pour aucun des trois autres principaux partis qui ont pourtant tous de bonnes raisons d’y croire. Plein feux sur une circonscription convoitée!

Justement parce que tout n’est pas joué dans notre circonscription qui a été emportée par la vague orange du 2 mai 2011, après avoir été longtemps un bastion du Bloc québécois et de sa représentante Feu Pauline Picard, le rendez-vous de l’automne prochain s’annonce intense, rude et plus captivant que jamais.

Diane Bourgeois, du Bloc, Pierre Côté, du Parti libéral, et Pascale Déry, du Parti conservateur, auront chacun et chacune des arguments de valeur à présenter aux quelque 72 000 électeurs afin de déloger le député sortant.

François Choquette et Pascale Déry ont en commun de pouvoir présenter un bilan, le premier à titre député de l’opposition et la seconde en parlant au nom du gouvernement de Stephen Harper.

M. Choquette n’a pas manqué de mettre en relief les bons coups des néodémocrates. «Mais ce dont je suis le plus fier, c’est l’opposition ferme du NPD au projet de port pétrolier de Cacouna», a fait valoir le porte-parole adjoint en matière d’environnement. Il a identifié trois priorités. D’abord l’aéroport. «J’ai posé des questions au ministre Denis Lebel, mais il a fui. J’espère néanmoins une annonce dans ce dossier avant la tenue des élections. Je crois que notre région est rendue là». Sa seconde priorité concerne la sécurité ferroviaire. La Ville de Drummondville s’est montrée avant-gardiste à ce sujet en nommant Louis Raîche responsable de la planification des urgences. Il n’empêche que c’est Ottawa qui doit assumer la responsabilité de limiter les risques», rappelle-t-il. Troisième priorité: la forêt Drummond. «Il faut faire avancer ce projet de sauvegarde de la Forêt Drummond et j’y donnerai mon appui».

La conservatrice Pascale Déry a bien sûr été qualifiée dès son arrivée de «parachutée» par ses adversaires. C’était prévisible. Il n’en demeure pas moins qu’ils devront se méfier de cette Montréalaise qui a tenu l’antenne à TVA. Non seulement, elle maîtrise bien le jeu des communications, mais elle pourrait bien être en mesure d’en convaincre plusieurs en clamant qu’il est temps pour Drummond de «sortir de l’opposition et d’envoyer son député s’assoir à la table des décideurs». Ce sera son principal argument, sur le plan local tout au moins.

Elle jouera aussi sur les forces de son parti. «J’arpente le comté de Drummond depuis plusieurs semaines déjà. Les gens que je rencontre sur le terrain, notamment les travailleurs et les familles, sont vraiment préoccupés par l’économie. Ils veulent de la stabilité vu le contexte économique incertain, conserver leur emploi, payer moins d’impôts. La discipline fiscale des conservateurs leur inspire confiance».

Pour sa part, le libéral Pierre Côté peut compter à la fois sur son expérience de la campagne de 2011 et sur un chef, Justin Trudeau, fort apprécié au niveau national. Il a fait sien l’engagement de son parti de venir en aide à la classe moyenne ainsi qu’à ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

«Un gouvernement libéral accordera une baisse d’impôts à la classe moyenne et redonnera plus d’argent aux familles pour les aider à élever leurs enfants», a-t-il promis. Il ne s’en vantera pas, mais il a l’appui inattendu de Roger Pomerleau, l’ex-député bloquiste qui a déclaré publiquement, il y a quelques mois, qu’il votera pour Trudeau, étant le seul, en raison des sondages nationaux, à être capable de battre Harper.

Quant à la bloquiste Diane Bourgeois, elle ne fera qu’une promesse : défendre les intérêts des Québécois. L’aéroport, la gestion de l’offre en agriculture et l’opposition au passage du pipeline sont des dossiers qui mériteront prioritairement son attention. «Le Bloc ne peut pas promettre de l’argent, mais il dira les vraies choses», affirme-t-elle, s’inspirant des propos qu’avait tenu Mario Beaulieu lors de son passage à Drummondville en avril, à savoir que «les Québécois ont choisi d’essayer autre chose en 2011 mais le NPD n’a pas livré la marchandise. Quand Mulcair a eu à choisir entre les intérêts du Québec et ceux du Canada, le Québec a toujours passé deuxième». Toutefois, le retour de Gilles Duceppe ne fait pas l’unanimité au sein des troupes.

Quant aux autres partis, aucun n’a indiqué à ce jour par qui il sera représenté sur le bulletin de vote du 19 octobre 2015.

Résultats des élections fédérales de 2011

François Choquette (NPD) 24 489 51 % Roger Pomerleau (BLOC) 10 410 22 % Normand Bernier (PCC) 7 555 16 % Pierre Côté (PLC) 3 979 8 % Robin Fortin (VERT) 987 2 %

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