Quatre trente sous pour une piastre?

Quatre trente sous pour une piastre?
(Photo : (Photo Ghyslain Bergeron))

COMMENTAIRE. Non ce n’est pas votre fête, non ce n’est pas Noël et c’est encore moins le Noël du campeur. Cette année, une fois de plus, les années se suivent et se ressemblent avec les cadeaux des partis politiques pour acheter des votes en période électorale.

Au mois d’août, en cinq jours seulement, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a dépensé 1,8 milliard $ pour appuyer divers projets aux quatre coins du Québec. C’est connu, plusieurs organismes ont espoir de voir leurs différents projets se concrétiser en période électorale.

Vous ne trouvez pas dommage que les politiciens jouent constamment à ce petit jeu pour attirer votre sympathie ? Un attaché politique qui travaillait sur la colline parlementaire à Ottawa pour un député d’un parti fédéral m’avait d’ailleurs marqué à ce sujet.

«J’ai toujours dit que la politique était une game. Si tu n’acceptes pas de jouer cette game, sors de là. La politique ne sera pas faite pour toi», m’avait-il dit dans le cadre d’un stage universitaire.

Certes, tout comme vous, je ne suis pas surpris du tout d’entendre ce genre de propos sortir de la bouche d’un attaché politique. Âgé dans la vingtaine, je me dis toutefois qu’une vie à se faire bullshiter, ça pourrait être long longtemps! Mon père agriculteur me faisait remarquer ce côté idéaliste présent chez moi, puisque «je sors de l’école». Mais ce n’est pas ça qu’on doit faire : tendre vers un idéal pour espérer de petits changements progressifs qui nous mèneront vers un monde meilleur ?

À quand le «vrai changement»?

En regardant le vécu de mes grands-parents, je les envie. Dans le passé, peu importe l’allégeance politique, il y a eu des politiciens qui ont pris le pouvoir avec des projets de société importants en tête. Que ce soit avec Jean Lesage, lors de la Révolution tranquille, ou avec René Lévesque qui menait à bout de bras la souveraineté, ces gars-là avaient une vision ou du moins quelque chose de réellement différent à offrir. Et quand une idée comme celle de René Lévesque ne passait pas, au moins le fédéral devait agir (ou du moins, essayer, considérant le résultat de l’accord du lac Meech).

Mais à quand le vrai changement? Les politiciens se suivent et se ressemblent depuis quelques années. Les libéraux, historiquement un parti de l’élite, ont été fidèles à leur histoire en coupant le système de santé, mais en augmentant considérablement le salaire des médecins spécialistes. Le Devoir a même rapporté, en février dernier, que plusieurs d’entre eux avaient honte de voir leur salaire augmenter dans le contexte actuel.

Le Parti québécois (PQ), qui était autrefois le parti de la jeunesse, a déféqué dans les mains des étudiants, après avoir incarné le changement en 2012, au lendemain de la grève étudiante, en acceptant de voir les frais de scolarité augmenter au fil des ans. Le PQ a aussi tenté avec sa fameuse Charte des valeurs de séduire un public plus âgé, et ce, sans succès durable. Le PQ tentera de rester en vie le 1er octobre prochain.

De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) a le vent dans les voiles, selon plusieurs sondages, en voulant incarner le changement «maintenant». Or, les positions de la CAQ sont parfois difficiles à cerner et quand elles sont plus équivoques, un mauvais goût reste en bouche. Par exemple, la CAQ dit défendre la gestion de l’offre. Cependant, un de ses candidats dans Saint-Jérôme, l’économiste Youri Chassin, avait pourtant des positions antigestion de l’offre, lorsqu’il s’exerçait à l’Institut économique de Montréal (IEDM). Ce n’est pas un peu ça l’expression «deux poids deux mesures»?

Pour ce qui est de Québec solidaire, le parti n’a pas prouvé sa capacité à agir concrètement sur le terrain pour mener certaines idées à terme. Et lorsqu’une occasion en or s’est présentée pour exploiter le potentiel de marketing politique avec le candidat Vincent Marissal dans Rosemont, un ex-chroniqueur de La Presse, le parti a lamentablement échoué.

Dans ce contexte, c’est difficile de savoir pour qui voter. Toutefois, en cette période électorale, vous ne trouvez pas qu’on mérite plus qu’une poignée de change?

 

 Les candidats dans la région

           Johnson                           Drummond Bois-Francs

Parti libéral du Québec (PLQ)                    François Vaes                      Kevin Deland

Parti québécois (PQ)                                     Jacques Tétreault                Pierre Marcotte

Coalition avenir Québec (CAQ)                 André Lamontagne              Sébastien Schneeberger

Québec solidaire (QS)                                  Sarah Saint-Cyr Lanoie       Lannïck Dinard

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