Mission : réduire le gaspillage alimentaire et cuisiner 10 000 repas

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Par Marilyne Demers
Mission : réduire le gaspillage alimentaire et cuisiner 10 000 repas
Chantale Madore, directrice générale de Meilleur après. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SOCIÉTÉ. Pour contrer le gaspillage alimentaire tout en redonnant au suivant, l’organisme Meilleur après prévoit cuisiner et distribuer quelque 10 000 repas à des jeunes de la MRC de Drummond au cours des prochaines semaines.

«On prône les habitudes alimentaires responsables pour atteindre un système alimentaire durable et ça passe par la lutte au gaspillage alimentaire», indique d’emblée Chantale Madore, directrice générale de Meilleur après, créé il y a un an dans le cadre d’un projet universitaire.

Dans les locaux de l’organisme situés à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Chantale Madore, Robert Desfossés et Roxanne Lapré concoctent des mets. «On est en train de faire des tests de recettes. Notre but, c’est de trouver des recettes avec ce qu’on a sous la main», mentionne Mme Madore.

Meilleur après planche sur plusieurs projets. À court terme, l’organisme s’est donné comme objectif de cuisiner quelque 10 000 repas, qui seront remis à des jeunes qui fréquentent les écoles du territoire de la MRC de Drummond. «C’est notre projet du mois de janvier, lance la directrice générale de Meilleur après, invitant les personnes intéressées à se joindre à eux. On veut remettre les repas aux jeunes, notamment aux adolescents et même aux jeunes adultes. On veut qu’ils aient accès des repas sains et nutritifs.»

Une partie des aliments qui se retrouveront dans les chaudrons provient de cueillettes de fruits et légumes réalisées l’été dernier dans les champs de producteurs de la région. «On a fait du glanage. On a récolté des surplus non récoltés par les producteurs. À la fin de la cueillette, un tiers était remis au producteur, un tiers aux bénévoles et un tiers à Meilleur après», détaille Chantale Madore, ajoutant que des légumes frais ont aussi été remis à des organismes du coin durant la saison estivale.

Pour réaliser son projet et cuisiner des plats complets, Meilleur après a également bénéficié d’une subvention via Deuxième récolte.

Récupérer les denrées périssables
Avec la récente fermeture des salles à manger des restaurants, Meilleur après a interpelé les restaurateurs qui souhaitaient faire don de leurs surplus afin de les récupérer pour confectionner les repas qui seront remis aux jeunes prochainement.

Le restaurant Mikes de Drummondville a notamment répondu à l’appel. «On s’est retrouvé avec des surplus de nourriture, et ce, même si le comptoir pour emporter et les livraisons se poursuivent. On livre un peu de déjeuners, mais ce n’est pas l’équivalent de ce qu’on sert en salle à manger habituellement. Avec la période des Fêtes, on prévoyait un bon achalandage. Finalement, ça n’a pas été le cas, et jumelé à la fermeture des salles à manger, on s’est retrouvé avec beaucoup de surplus», mentionne David Gagnon, propriétaire du restaurant Mikes de Drummondville.

«On a d’abord offert le surplus à nos employés. Meilleur après nous a contacté le 1er janvier. On a l’habitude de collaborer avec le Comptoir alimentaire. J’ai varié ma contribution. Comme Meilleur après est à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, ça va aussi bénéficier à d’autres municipalités. Il n’y a pas de mauvaises causes. On le fait avec notre cœur et après, on espère que ça aille aux bonnes places. Pour moi, ce n’est pas un gros geste, mais tant mieux si ça peut donner des repas à plusieurs personnes», poursuit-il.

Le restaurant Le Canadien, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, a aussi contribué à la cause. «On a surtout remis le stock des déjeuners : les fruits, les œufs, le pain. On en a donné une partie à Meilleur après et une partie à nos employés», fait savoir le propriétaire, Laurent Proulx, qui a l’habitude de remettre ses surplus alimentaires à la Tablée populaire.

L’organisme espère que d’autres restaurateurs se joindront à l’initiative. «On ne veut pas enlever ce qui va déjà aux gens dans le besoin. Certains ont déjà des ententes avec la Tablée populaire ou le Comptoir alimentaire. On a dit aux restaurateurs que s’ils ont des surplus qui s’en vont aux poubelles, on les prend. On prend même les aliments moches et on les transforme. C’est vraiment notre mission, de contrer le gaspillage alimentaire», réitère Chantale Madore.

Par ailleurs, Meilleur après travaille à la mise en place d’une formation culinaire virtuelle axée sur la protéine végétale et le zéro déchet, qui doit débuter au cours des prochains mois.

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