«Passer d’une vie de fou à rien du tout» – Alexandre Cusson

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Par Jean-Pierre Boisvert
«Passer d’une vie de fou à rien du tout» – Alexandre Cusson
Alexandre Cusson sur la promenade Rivia aujourd'hui. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. Il y a quelques mois à peine, Alexandre Cusson cumulait les rôles de maire, préfet et président de l’UMQ. Aujourd’hui, il est confiné. «Passer d’une vie de fou à rien du tout», comme il dit.

Il ne s’en plaint pas, mais quand le journal lui a proposé un témoignage, il a fini par admettre qu’au début il lui a fallu du temps pour s’adapter.

«Disons que le rythme a changé assez rapidement. C’était comme tirer sur le fil de connexion. Au début, j’ai dû m’adapter. Je me disais comment je vais faire. Quand je regardais les points de presse de la Ville (sur Facebook), ça me faisait quelque chose, ça me rappelait comment j’étais devenu inutile… En temps de crise, n’importe laquelle, il y a un leadership à exercer et l’adrénaline qui l’accompagne fait son œuvre… Je dois toutefois admettre que, dans le contexte actuel, le municipal n’a pas beaucoup de prise à comparer avec le national», reconnaît l’ancien maire, qui serait aujourd’hui encore président de l’UMQ (Union des municipalités du Québec) s’il n’avait pas décidé de se lancer dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec.

«Mais je suis un homme organisé. Je marche de 10 à 15 kilomètres par jour. Les Drummondvillois que je croise sont plein d’égard à mon endroit et ça me touche. Aussi je lis beaucoup, j’ai toujours aimé lire et les circonstances s’y prêtent bien. La campagne à la chefferie est suspendue, mais cela ne m’empêche pas de parler avec des gens. D’ailleurs, j’ai été le premier à suggérer de reporter la course au Parti libéral qui a finalement adopté cette décision, suivie ensuite par le Parti québécois. Ce n’est pas le temps de faire de la politique maintenant. Pour le moment, c’est la santé qui est le plus important. On verra plus tard à analyser ce qui s’est passé. Voir les endroits où ç’a bien fonctionné et d’autres où ça moins bien été».

Soutenir les organismes qui aident le monde

Lentement, il dit avoir trouvé son rythme. «D’abord, on finit par se dire qu’on n’est pas seul à vivre ça et on s’organise. Moi qui avais l’habitude de fréquenter les restos, j’ai appris à délaisser la livraison à domicile et j’opte plutôt pour les plats préparés. Je cuisine mais pas trop», laisse-t-il tomber.

A-t-il encore des contacts avec la Ville? «Oui, je parle régulièrement avec le maire (Yves Grondin), notamment pour des suivis de dossiers», souligne celui qui sait très bien que les villes auront de la difficulté à respecter l’interdiction de ne pas enregistrer un déficit budgétaire. «Il y a des revenus qui continueront d’entrer, comme les taxes municipales, mais il n’y aura pas de nouveaux revenus, comme les droits de mutation. Je demeure convaincu que l’administration municipale drummondvilloise a toutes les compétences pour voir à ça. Je suis sûr qu’il y a des gens qui se penchent là-dessus actuellement. Il y a une différence entre le budget et le plan d’immobilisation. On continuera de réparer les rues. Je trouve important aussi que la Ville soutienne les organismes qui aident le monde, pour atténuer la misère humaine. Pendant que la plupart des gens s’ennuient de prendre un apéro avec des amis, il y en a d’autres qui vivent des temps difficiles à la maison, soit parce qu’ils doivent s’occuper d’une personne handicapée, soit parce qu’ils font face à de la violence conjugale», fait-il remarquer.

Comment voit-il la suite de la course à la chefferie du Parti libéral quand les Québécois appuient François Legault comme jamais? «Cela n’a pas d’impact sur notre campagne, tranche-t-il. Le nom de François Legault n’est pas sur le bulletin de vote. Les Québécois se sont ralliés derrière les leaders politiques et c’est bien que ce soit comme ça».

Alexandre Cusson est optimiste dans les circonstances. Le Québec, selon lui, a tout ce qu’il faut pour entreprendre le déconfinement. «Ce sera tout un défi mais ça va bien aller», conclut-il.

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