L’audacieuse Karine Vanasse

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Par Emmanuelle LeBlond
L’audacieuse Karine Vanasse
Karine Vanasse anime la version francophone et canadienne-anglaise de la téléréalité Les traîtres. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Karine Vanasse est une femme audacieuse. Celle qui gravite depuis 25 ans dans le milieu du cinéma et de la télévision a ajouté une nouvelle corde à son arc, en s’installant aux commandes de la téléréalité Les traîtres.

La Drummondvilloise d’origine a été conquise par l’univers de l’émission Les traîtres. En quelque sorte, elle s’est fait prendre au jeu.

«Je ne suis pas une fan de téléréalité à la base, reconnaît-elle. Je n’avais jamais pris le temps de regarder ça. Quand on me l’a proposé, j’ai regardé l’émission et j’ai vraiment aimé ça. Je me suis dit que j’allais avoir beaucoup de plaisir à contribuer à l’ambiance du manoir avec un personnage qu’on allait découvrir au fur et à mesure de l’aventure.»

C’est que Karine Vanasse campe un rôle important au sein de la téléréalité à suspense, soit celui du maître du jeu.

L’animatrice invite dans son somptueux manoir 20 invités qui devront accomplir des missions en groupe afin de remporter des lingots pour leur cagnotte commune qui pourrait atteindre jusqu’à 100 000 $. Certains d’eux sont des traîtres qui tenteront de saboter le groupe. Leur mission? Éliminer un fidèle chaque soir dans le but d’être les seuls à mettre la main sur le magot. Le tout prend des allures d’un meurtre et mystère.

Celle qui a grandi sous l’œil des Québécois a pris au sérieux son rôle d’hôtesse. Elle vouvoyait les participants, ne leur parlait pas en dehors des présentations et ne leur montrait aucune émotion.

Karine Vanasse campe le personnage de la maîtresse du jeu. (Photo: gracieuseté)

«Souvent en animation, tu veux être chaleureuse, souriante et rendre les invités à l’aise. Ce n’est pas ça du tout. C’est l’inverse. J’ai exploré ça. J’osais m’adresser à eux de façon plus sèche ou avec un peu de condescendance. Le lendemain, j’étais plutôt dans le plaisir alors qu’ils sont stressés. Je jouais avec ça.»

Maquillage, coiffure, habits : l’animatrice a mis le paquet. Elle a eu un plaisir fou à revêtir toutes sortes de costumes durant les tournages. «J’ai mis plusieurs designers québécois et canadiens de l’avant avec les looks. C’était un trip créatif avec l’équipe. On voulait que ça soit satisfaisant de me voir arriver et déstabilisant pour les joueurs.»

Karine Vanasse est d’ailleurs la première de l’histoire de ce format télévisuel à animer deux versions destinées à des publics différents. Elle pilote la téléréalité Les traîtres sur Noovo (diffusée au printemps) ainsi que son pendant anglophone sur CTV, baptisé The Traitors : Canada (diffusé à l’automne).

Cette dernière se dit fière de participer à une telle initiative. «Le fait qu’on ait fait ce show en anglais et en français permettait d’avoir un plus grand budget. C’est une nouvelle façon de penser et d’aborder certaines productions pour aller chercher plus de financement. Tout a été tourné au Québec avec les équipes d’ici.»

Dans l’adaptation québécoise, les téléspectateurs font la connaissance de participants issus de différents horizons, tels qu’un neuropsychologue, une avocate, des membres des forces de l’ordre et des forces armées, des pilotes d’avion, une voyante, un pompier, un athlète olympique… et même un ex-espion.

La tromperie, le mensonge, la manipulation et la trahison sont au cœur de l’émission. Au fil de l’expérience, Karine Vanasse a fait plusieurs prises de conscience. «J’ai réalisé qu’on se connaît peu en techniques de manipulation et de dynamique de pouvoir. Il faut devenir meilleur par rapport à ça. C’est fou de penser qu’il y a des règles de base. Dans la version québécoise, on a des joueurs comme Michel qui s’y connaît déjà. Ils ont déjà dû dans leur travail mettre de l’avant certaines techniques. On les voit à l’œuvre.»

«Par exemple, quand tu crées de l’empathie chez les autres, les gens ne te remettent plus en question parce qu’ils ont été touchés par ton histoire. Ils pensent que tu es une bonne personne et que tu dis la vérité», complète-t-elle.

Au final, la femme de 40 ans a adoré son expérience. «Pour moi, c’est une belle leçon. En vieillissant, tu te définis par un métier que tu fais depuis un bout de temps. C’est possible de le faire de différentes façons et de changer les choses. Je suis contente de ne pas m’être restreinte.»

Prendre son envol à Drummondville

La carrière de comédienne de Karine Vanasse a décollé lorsqu’elle était âgée de 14 ans. Elle a décroché un rôle au cinéma dans le film Emporte-moi. Celle qui est native de Drummondville s’est sentie soutenue par la communauté dans son développement artistique.

«Ce n’est pas juste les jeunes en difficulté qui ont des parcours particuliers. Ce sont parfois des élèves qui ont envie de plus. La commission scolaire a embarqué là-dedans. Je pouvais travailler et aller à l’école en même temps, sans être dans le milieu privé. Il y a eu des ajustements. À Marie-Rivier, j’étais dans une classe et mes professeurs s’enchaînaient. Je faisais une année en quelques mois. Après ça, je retournais travailler», raconte-t-elle.

C’est d’ailleurs la somme de ses expériences passées qui ont forgé la personne qu’elle est aujourd’hui. «Je n’étais pas extravertie quand j’étais jeune. Quand j’étais sur une scène, il y avait une aisance qui prenait place», soutient celle qui a participé entre autres à des concours d’art oratoire.

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