Autobus Voltigeurs : les négociations stagnent

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Par Louis-Philippe Samson
Autobus Voltigeurs : les négociations stagnent
Jean-Guy Picard, président du STT des Autobus Voltigeurs-CSN, Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de FEESP-CSN, et Martin Plourde, président du ST de la région Grand-Portage–CSN. (Photo : Louis-Philippe Samson)

GRÈVE. Le conflit opposant les chauffeurs syndiqués des Autobus Voltigeurs et l’entreprise dirigeante Sogesco se poursuit alors que peu d’avancements sur la question salariale ont été réalisés.

Les conducteurs syndiqués, qui doivent se contenter d’un salaire de 19,22 $ de l’heure, déplorent que le président-directeur général du Groupe Sogesco, Mario Provost, ait touché une augmentation salariale de l’ordre de 29,4 % entre 2022 et 2023.

«C’est franchement indécent de voir que le PDG se prend un salaire de 505 899 $, a dénoncé Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP-CSN). C’est une augmentation de 114 907 $ par rapport à l’année précédente. Le taux d’augmentation correspond exactement au pourcentage que le gouvernement a versé aux transporteurs pour pallier l’augmentation des coûts selon la valeur des contrats. Les chauffeurs méritent plus et ils méritent mieux pour le travail qu’ils font.»

Toujours chez Sogesco, selon les données disponibles, Dave Girardin, le président exécutif du conseil d’administration, a également touché une hausse salariale de 114 770 $ entre 2022 et 2023. Louise L’Italien, vice-présidente aux finances, a quant à elle reçu une augmentation à hauteur de 66 187 $, signale le syndicat.

Mme Dubé a férocement critiqué l’entreprise qui est, selon elle, «remplie d’arrogance envers ses chauffeurs. Elle fait preuve d’un grand manque de respect et ne montre aucune reconnaissance.»

À la conclusion de la troisième semaine de grève générale illimitée, le moral des chauffeurs demeure néanmoins bon, selon Jean-Guy Picard, président du syndicat des travailleuses et travailleurs (STT) des Autobus Voltigeurs–CSN. Lors d’une récente rencontre avec la partie patronale en compagnie de la conciliatrice, le syndicat a revu à la baisse ses demandes salariales, mais sans obtenir de réponse de Sogesco.

«On attend encore un retour de leur part. Ce n’est pas toujours à nous de réduire nos demandes. Sans vouloir négocier sur la place publique, nous avons réduit nos demandes initiales, mais leur offre ne bouge pas d’un poil. Nous sommes à des lieux entre nos deux propositions. On veut absolument être reconnu pour ce que l’on fait. Sogesco possède plusieurs entreprises et leurs employés gagnent à peu près tous plus cher que nous même si nous faisons le même travail», a déploré M. Picard.

Plus d’une cinquantaine de chauffeurs syndiqués ont manifesté devant les bureaux de Sogesco, au 125, boulevard Saint-Joseph, ce mardi jusqu’en début d’après-midi. Malgré les négociations qui s’étirent, le personnel syndiqué garde le moral.

Mobilisation

Les chauffeurs drummondvillois n’étaient pas seuls à manifester. Les membres du Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN, rattaché aux Autobus Camille Mailloux de Rivière-du-Loup, ont fait la route depuis le bas du fleuve afin de se faire entendre par leur employeur Sogesco. Ils étaient près d’une trentaine à se rendre à Drummondville.

Le syndicat du transport de la région Grand-Portage a fait la route depuis le Bas-Saint-Laurent pour prendre part à la manifestation. (Photo : gracieuseté)

«En raison des salaires que nous gagnons comme chauffeurs, plusieurs parmi nous ont deux emplois. Malgré ça, presque tout le monde a fait la route», a signalé Martin Plourde, président du syndicat du transport (ST) de la région Grand-Portage–CSN, qui travaille également comme pompier à Rivière-du-Loup.

Ils vivent une situation pratiquement identique à celles des syndiqués drummondvillois. M. Plourde souligne aussi les difficultés rencontrées quant à la rétention et au recrutement d’employés en raison des conditions de travail actuelles.

«Notre moyenne d’âge est de 55 ans. Ça montre que nous n’avons pas de jeune relève parce que ce n’est pas un emploi intéressant. Tu ne peux pas vivre seulement avec ce salaire», a conclu Martin Plourde.

Le syndicat des travailleurs des Autobus Voltigeurs compte 38 membres tandis que le syndicat du transport de la région de Grand-Portage en regroupe 40 qui sont actuellement en grève.

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