Grève Autobus Voltigeurs : «On n’a pas le choix d’aller jusqu’au bout»

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Par Emmanuelle LeBlond
Grève Autobus Voltigeurs : «On n’a pas le choix d’aller jusqu’au bout»
Les chauffeurs des Autobus Voltigeurs annoncent qu’une grève générale illimitée sera déclenchée le lundi 8 avril. (Photo : Ghyslain Bergeron)

GRÈVE. Les 38 chauffeurs syndiqués des Autobus Voltigeurs sont prêts à aller jusqu’au bout pour améliorer leurs conditions salariales, dans le cadre du renouvellement de leur convention collective.

«Malheureusement, on va tomber en grève générale illimitée lundi matin (8 avril), après 15 séances de négociations, dont trois avec un conciliateur qui a essayé de faire entendre raison à la partie patronale. On a fait des concessions à multiples reprises. La partie patronale n’a rien changé à l’offre initiale», a dit Jean-Guy Picard, président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs – CSN.

Jean-Guy Picard est le président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs – CSN. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Une conférence de presse s’est tenue, vendredi matin, devant les bureaux de l’entreprise. Une quinzaine de travailleurs se sont rassemblés pour l’occasion.

«Nous avons tout fait pour éviter cette grève générale et nous sommes sincèrement désolés des inconvénients à venir pour certaines familles drummondvilloises, mais malheureusement la grève générale est désormais notre seule option. Il est impossible d’arriver à une entente négociée quand nos vis-à-vis nous disent qu’ils n’ont plus de mandats; la balle est désormais dans la cour de Sogesco», a soutenu M. Picard.

Pour sa part, Karine Bolduc, vice-présidente du Conseil central du Cœur du Québec, ne peut concevoir qu’un employeur comme Sogesco ne tienne pas compte des ajustements salariaux consentis depuis deux ans dans le secteur du transport scolaire partout au Québec.

«Plusieurs chauffeurs ont été augmentés au-dessus de 40 % de leur salaire. À Drummondville, il n’y a pas de discussion ni de négociation. C’est inconcevable qu’ici nos chauffeurs d’autobus ne soient pas payés comme le reste des autres chauffeurs de la province.»

«Les transporteurs scolaires ont eu un budget du gouvernement de 15 à 30 %. Bernard Drainville, le ministre de l’Éducation, a dit qu’une partie de cette subvention était pour mettre dans les salaires de nos chauffeurs. Pourquoi aujourd’hui Sogesco ne veut pas payer les chauffeurs de Drummondville à leur juste valeur?», s’est-elle questionnée.

Notons que le salaire de la trentaine de chauffeurs, affiliés à la CSN, se situe à 19,22 $ de l’heure.

Le syndicat local souhaite des avancées concrètes à la table de négociations. Les chauffeurs d’Autobus Voltigeurs sont motivés à se faire entendre.

Les chauffeurs d’Autobus Voltigeurs sont motivés à se faire entendre. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On n’a pas le choix d’aller jusqu’au bout. On ne fait pas juste ça pour nous. Il y a la relève aussi. Ils se plaignent à longueur de journée qu’ils ne sont pas capables de trouver des chauffeurs. Ils ne veulent pas donner des salaires décents», a mentionné Jean-Guy Picard.

Dès lundi, les chauffeurs seront présents sur la ligne de piquetage. «J’ai travaillé pendant 45 ans. Je me suis dit que j’allais aller dehors à 70 ans pour faire du piquetage. J’ai une bonne équipe derrière moi. On va être là jusqu’à la fin», a souligné Gilles Despard, vice-président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs.

Rappelons que la convention collective est échue depuis juin dernier.

Environ 10 000 jeunes sont transportés quotidiennement sur le territoire du Centre de services scolaire des Chênes, 1 500 d’entre eux seront touchés par la grève.

«Ainsi, pour ces 1 500 élèves, il n’y aura pas de transport scolaire le matin pour le départ de la maison vers l’école ni pour le retour en fin de journée de l’école vers la maison. Les parents des élèves concernés ont reçu un courriel explicatif», a informé le directeur du service des communications, Normand Page.

«Nous sommes conscients que cette situation, qui est hors de notre contrôle, pourrait compliquer l’organisation familiale.  Néanmoins, nous comptons sur la collaboration des parents pour assurer le transport de leur enfant lors de ces journées de grève», conclut-il.

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