Un chien apaisant pour les victimes

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Par Louis-Philippe Samson
Un chien apaisant pour les victimes
Le chien Falkor accompagne les victimes de violence conjugale et sexuelle depuis un peu plus d’un an à Drummondville.(Photo : Ghyslain Bergeron)

TRIBUNAL. En poste depuis novembre 2022, Falkor, un Labernois de bientôt 4 ans, et son intervenante Jade Cloutier apportent leur soutien aux victimes qui bénéficient du projet pilote de tribunal spécialisé en violence sexuelle et en violence conjugale de Drummondville.

Drummondville est l’un des deux seuls districts judiciaires du Québec, avec Valleyfield, où un chien d’assistance judiciaire est actuellement déployé dans le cadre du projet pilote.

«Les tâches avec Falkor sont très diversifiées, a dit Jade Cloutier, intervenante responsable du chien au CAVAC Centre-du-Québec. La priorité est l’accompagnement durant le procès lors duquel la personne victime est appelée à témoigner. À cette étape-ci du projet pilote, Falkor est surtout présent avant et après le témoignage ainsi que durant les pauses. Si jamais la personne a besoin d’une pause durant son témoignage, elle peut sortir pour retrouver la présence du chien. Nous pouvons aussi être là pour d’autres étapes d’un procès selon le volume de demandes.»

«Lorsqu’on compare la personne qu’on rencontre seule et cette même personne en présence du chien, il y a une différence énorme au niveau de son anxiété», a poursuivi Shanny St-Onge, intervenante sociojudiciaire de liaison au CAVAC.

L’objectif du programme est qu’éventuellement le chien d’assistance puisse se retrouver aux côtés de la victime lorsqu’elle livrera son témoignage. «Il nous reste quelques ficelles à attacher avec nos partenaires, mais nous commencerons prochainement cette deuxième phase de l’implantation de ce projet. Il s’agira d’évaluer le dossier et de déterminer la différence que fera la présence du chien auprès de la victime et de pouvoir le flatter en livrant son témoignage», a précisé la directrice générale du CAVAC, Marilie Cormier-Gaudet.

Déjà, des bienfaits de la présence du chien ont été observés. Bien entendu, ce ne sont pas toutes les victimes qui demanderont sa présence, mais celles qui l’ont fait présentent moins de signe d’anxiété ou de stress.

«Définitivement, j’ai remarqué une très grande différence. J’ai souvent des commentaires des gens à l’effet qu’il a permis d’apaiser le passage à la cour, de les rassurer ou de leur changer les idées. Lors de l’accompagnement, ça peut paraître banal, mais au lieu de parler de sujets plus lourds, on peut parler d’animaux. Ça allège l’atmosphère. Aussi, lors du témoignage, la victime peut penser à Falkor et ça lui permet de continuer», a confirmé Jade Cloutier.

Pour occuper cette fonction, Falkor a suivi une formation traditionnelle auprès de Mira. Ensuite, Mme Cloutier s’est rendue dans les installations de l’organisme pour être jumelée au chien et poursuivre son éducation spécifique durant 10 jours.

«Notre rôle au quotidien est de maintenir les acquis du chien. C’est important de les garder à jour pour favoriser un bon déroulement tant à la cour que lors des accompagnements auprès de personnes victimes», a détaillé Mme Cloutier.

À l’heure actuelle, les chiens d’assistance judiciaire sont déployés seulement dans le cadre du projet pilote de tribunal spécialisé pour les victimes en cour criminelle adulte. Ils ne sont pas légalement reconnus comme une mesure d’aide au témoignage. Un élément que le CAVAC Centre-du-Québec aimerait voir être modifié.

 

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