Des aînés plongent dans l’inconnu à travers des ateliers participatifs

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Des aînés plongent dans l’inconnu à travers des ateliers participatifs
Des participantes de l'atelier. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

ART PARTICIPATIF. Toute la semaine, des groupes de personnes âgées se sont succédé chez DRAC pour vivre une expérience stimulante d’art participatif. Animés par Raphaëlle de Groot, ces ateliers voulaient briser l’isolement et faire goûter aux bienfaits de la création.

C’est sous le thème de l’inconnu que se réalisait l’activité. Les participants étaient d’abord invités à réfléchir à différentes questions et y répondre par une forme, un dessin, un découpage. Puis, ils mettaient en commun leurs créations pour composer un grand tableau. Un dispositif technologique filmait l’œuvre, au fur et à mesure qu’elle se dévoilait, tandis qu’un écran montrait ce que la caméra captait. Ensuite, une feuille transparente recouvrait leur composition et les gens étaient conviés à ajouter des couleurs vives, pour une autre transformation. Avant de partir, ils pouvaient voir, en accéléré, l’œuvre collective, du début jusqu’à la fin.

«Ça, ce sont mes craintes, et ça, ce sont toutes mes explosions de joie», expliquait une des participantes en pointant sa réalisation. Marchettes, fauteuils roulants ou cannes, les limitations faisaient place à la richesse du vécu.

Plonger dans l’inconnu

Raphaëlle de Groot a été agréablement surprise par ces rencontres. Incités à réfléchir, par exemple, à ce qu’ils apporteraient dans l’inconnu, les participants ont créé des choses qui les interpellent. «Tu fais quelque chose qui a du sens pour toi, puis tu l’amènes au niveau collectif et ça fait sens autrement», disait l’artiste. «Il y a un plaisir de se voir tous ensemble à l’écran faire une œuvre, ça donne le sentiment qu’on n’est pas seuls».

Dans la pratique de Raphaëlle de Groot, l’interaction est importante. «La participation fait apparaître ce que seule, je ne peux pas faire apparaître. C’est pour ça que c’est nécessaire pour moi d’aller vers les autres et de les inclure dans le processus de création. Je suis convaincue que créer est un besoin profond. Ça devient vivant et intéressant dans le partage des expériences et des points de vue», expliquait-elle.

L’artiste polyvalente sait qu’au début de l’atelier, le tout est un peu déstabilisant. «À partir du moment où la personne accepte de s’ouvrir, elle se laisse prendre par le jeu et se met à trouver du sens dans chaque petite chose. Il suffit de pas grand-chose; il faut susciter, stimuler». Il peut y avoir des gens qui se sentent bloqués, mais très facilement, elle les aide en discutant un peu. «C’est la personne elle-même qui se révèle à elle-même», s’émerveillait Mme de Groot.

Cette dernière songe aux questions que chacun peut se poser avec une certaine insécurité face aux incertitudes de l’avenir. «L’art est un espace qui permet de projeter notre imaginaire dans l’inconnu d’une manière où l’on crée. On n’est pas juste dans l’appréhension. On a besoin de ça. Ça fait partie d’un processus de résilience. Je pense que les artistes ont quelque chose à apporter avec leur expérience de la création. J’ai ressenti que pour plusieurs [des participants], l’effet était positif. Ça leur a fait du bien».

Développer une offre pour les aînés

À la base de ces ateliers, il y a eu une réflexion de groupe sur la façon de développer une offre intéressante pour les personnes âgées. Catherine Lafranchise, directrice de DRAC, a lancé la discussion avec des intervenants travaillant avec une clientèle âgée. Deux obstacles ont été identifiés rapidement : le manque de mobilité des aînés, qui n’ont souvent ni permis ni voiture, et le peu de moyens financiers.

«Grâce à l’Entente de développement culturel de la Ville de Drummondville, on a pu créer quelque chose pour eux. On voulait simplement leur faire vivre quelque chose, et qui de mieux placée que Raphaëlle qui a beaucoup de bienveillance et d’empathie», décrivait Mme Lafranchise.

Elle espère voir le projet durer. «On veut trouver une façon de faire perdurer ça. J’espère vraiment qu’un partenaire va se joindre à nous, parce qu’on l’a vu, la réponse est super bonne, les gens dans l’autobus étaient aussi excités que des enfants qui s’en vont à La Ronde. C’est ça qu’on souhaite, susciter l’engouement, briser l’isolement et leur montrer que l’art fait du bien», a-t-elle conclu.

Notons qu’un atelier participatif avec Raphaëlle de Groot sera accessible au grand public le samedi 21 octobre à 13 h. L’atelier est gratuit, mais les places sont limitées. Pour s’inscrire : bit.ly/RaphaelledeGroot_21oct2023.

 

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