Rue Fradet : le débat est loin d’être terminé

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Par Cynthia Martel
Rue Fradet : le débat est loin d’être terminé
Une centaine de personnes ont assisté à la séance du conseil de lundi soir. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

CIRCULATION. Si les citoyens des alentours de la rue Fradet ont remporté une petite victoire avec le retrait des sens uniques, il n’en demeure pas moins que le débat est loin d’être terminé. Plusieurs craignent que les futures mesures ne viennent pas régler l’aspect sécurité des résidents.  

L’objectif initial derrière ce projet pilote implanté en septembre 2022, rappelons-le, était de diminuer le débit de circulation, ce qui a été atteint. Sauf que les sens uniques ont engendré d’autres problèmes, comme déplacer le trafic sur les rues avoisinantes, au grand désespoir de quelques milliers de résidents. C’est pourquoi la Ville et les experts analyseront au cours des prochains jours la meilleure solution qui permettra de contrôler le nombre de passages quotidiens des véhicules.

Lors de la période de questions à la séance du conseil municipal lundi soir, bien qu’ils se réjouissent de la nouvelle, une dizaine de citoyens, appuyés d’une centaine de voisins, ont toutefois fait part de leurs préoccupations et réserves.

D’abord, quelques-uns d’entre eux ont soulevé le nombre grandissant de comportements inappropriés des automobilistes.

«La semaine dernière, le porte-parole de CAA est intervenu dans un article de La Presse en disant que les Québécois conservent les mauvaises habitudes de conduite issues de la pandémie; les gens conduisent beaucoup trop vite et beaucoup plus vite qu’avant causant des accidents. Cet hiver, trois automobiles ont d’ailleurs foncé dans un banc de neige devant chez moi, car ils allaient trop vite. C’est inquiétant. Aussi, le porte-parole a rappelé qu’il faut faire passer la sécurité avant la rapidité et la fluidité. Bref, va-t-il au moins y avoir une surveillance policière?» a demandé Danny Turcotte.

La mairesse lui a assuré que la Ville en fera la demande après lui avoir affirmé ceci : «Vous avez raison, la sécurité routière, c’est l’affaire de tous. On a nos devoirs à faire en tant que ville, assurément, mais chacun des citoyens doit aussi s’assurer que sa conduite automobile soit la plus sécuritaire possible. Il en est de même pour les cyclistes et piétons, ils doivent respecter le Code de la route.»

La sécurité des enfants insécurise énormément.

«Nous sommes heureux des suites que le projet pilote a eues, mais nous sommes conscients qu’il est perfectible. La question de la sécurité demeure, dont la sécurité des enfants sur la rue Fradet. Il y a un trottoir d’un côté, mais il est du côté de la rivière et non vers l’école. Il y a des arrangements qui ont été faits entre voisins pour que les enfants puissent passer sur des terrains privés afin d’accéder notamment à la 112e avenue. C’est très bien, mais il faut prendre en considération que la responsabilité civile des personnes qui acceptent ça est encourue. Avez-vous pensé à ça?» s’est questionnée la citoyenne Dominique Paillé.

Mme Lacoste a indiqué que cet élément fera partie de la discussion.

De son côté, Serge Déry souhaite que la Ville s’attarde à la sécurité des écoliers en ajoutant, par exemple, des corridors piétonniers prioritaires, des panneaux de signalisation avec message préventif et un arrêt-stop sur la rue Saint-Jacques.

«Ces suggestions sont revenues à plusieurs reprises et ont été prises en note par nos experts en mobilité active. Mais je veux vous rappeler qu’avant de mettre en place de telles mesures, il faut s’assurer d’avoir le budget nécessaire et les planifier», a souligné la mairesse.

Enfin, une chirurgienne œuvrant à l’hôpital Sainte-Croix, Joyaube Chapdelaine, a tenu à exprimer une préoccupation partagée par plusieurs professionnels de la santé.

«Il va falloir prendre en considération les chemins d’accès qui se rendent à l’hôpital. Les sens uniques ont occasionné plusieurs détours pour les services d’urgence. Et il est difficile pour les médecins de garde, par exemple, de se rendre rapidement au centre hospitalier quand on doit emprunter plusieurs rues.»

Cette préoccupation est partagée avec la Ville, aux dires de la mairesse.

Rappelons que les experts en mobilité active devraient statuer sur la solution le 6 septembre. Une rencontre d’information pour les citoyens suivra.

La Ville procédera également à la refonte complète du règlement de circulation, une nouvelle qui tombe à point avec le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028 du gouvernement du Québec annoncé ce matin. Celui-ci comporte 27 mesures visant à réduire le nombre d’accidents sur le réseau routier et leur gravité.

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