Drummondville tisse des liens avec le Sénégal

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Par Cynthia Martel
Drummondville tisse des liens avec le Sénégal
Les mairesses de Drummondville et de Golf-Sud, Stéphanie Lacoste et Khadija M. Diouf. (Photo : Gracieuseté)

MUNICIPAL. La Ville de Drummondville a noué une relation bilatérale avec une commune du Sénégal. Ensemble, les deux mairesses s’épauleront pour trouver des solutions à certains enjeux, dont la place des femmes en politique municipale et la survie du français.  

Stéphanie Lacoste a rencontré mardi après-midi Khadija M. Diouf, mairesse de Golf-Sud, une commune au Sénégal. Cette dernière a été mise en contact avec l’organisation municipale drummondvilloise par l’entremise de Dominic Martin, directeur général de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec et ancien directeur de cabinet de Mme Lacoste.

«C’est une amie que nous avons en commun qui m’a suggéré d’entrer en contact avec M. Martin, après que je lui ai fait part de mes préoccupations sur la place des femmes et sur le français ainsi que de ma volonté à créer des liens avec d’autres politiciennes à  l’international», indique celle qui est à la tête d’une commune de 118 950 habitants depuis 2022.

L’objectif de cette première rencontre était de s’inspirer sur les progrès en matière de leadership féminin ainsi que sur les actions entreprises pour la conservation de la langue française.

«Le Sénégal a du chemin à faire en ce qui a trait aux politiciennes. Actuellement, il n’y a que 20 femmes élues sur 557 collectivités, communes et départements. C’est un problème qui doit être pris à bras-le-corps. Il faut voir comment on peut ouvrir la porte à beaucoup plus de femmes. On espère que d’ici dix ans, on atteindra un nombre suffisant.»

Elle poursuit : «J’ai été enchantée d’apprendre l’existence de la Commission Femmes et gouvernance au Québec. Je vais d’ailleurs faire la réplication de ce modèle dans ma commune en l’adaptant à notre réalité. On regarde aussi, Mme la mairesse et moi, comment on peut créer des passerelles de communication entre les élues municipales de tous les pays», explique la politicienne.

«Même au Québec, le défi reste entier quant à la parité. On a juste à regarder le conseil des maires à la MRC de Drummond, il y a 5 femmes sur 18 élus», note Mme Lacoste.

Le français étant la langue officielle du Sénégal, il était important pour cette élue dont le mandat prend fin en 2027 de discuter de cet enjeu et d’échanger sur les bonnes pratiques.

«La francophonie, c’est le passeport de l’avenir, de nos jeunes. Au Sénégal, beaucoup de femmes ont de la difficulté à percer en raison des barrières de la langue. Je souhaite bâtir quelque chose autour de la francophonie avec Drummondville», laisse entendre la Sénégalaise.

Les changements climatiques, la bibliothèque comme troisième lieu (qui désigne un lieu de rencontre et de sociabilisation venant après la maison et le travail) et le développement durable sont d’autres sujets qui ont été abordés.

«C’est fascinant de voir que même si culturellement nous avons nos nuances et que nous sommes dans deux continents différents, les fondements de nos enjeux sont pareils», affirme Stéphanie Lacoste.

«La diplomatie doit être au cœur des relations internationales. C’est important de mutualiser nos efforts pour obtenir des changements», se dit d’avis Mme Diouf.

La rencontre, d’une durée de deux heures, s’est avérée «bénéfique» pour les deux mairesses, à leurs dires.

«Nous avons beaucoup appris chacune de notre côté. Aussi, ça m’a permis de mesurer le poids de mon implication et de savoir que je ne suis pas la seule dans ce tourbillon d’enjeux», exprime Mme Diouf.

En terminant, Stéphanie Lacoste a fait savoir que des projets sont sur la table en concertation avec le Sénégal. Ceux-ci seront divulgués en temps et lieu.

Ce n’est pas la première fois que Stéphanie Lacoste échange avec une politicienne d’un autre pays. En janvier dernier, elle s’est entretenue avec la mairesse d’El Alto, en Bolivie, Eva Copa.

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