Deux œuvres d’art public inaugurées à la promenade Rivia

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Deux œuvres d’art public inaugurées à la promenade Rivia
Simon Courchesne. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

ART PUBLIC. De l’art public imprégné de l’écosystème de la promenade Rivia et de la rivière Saint-François qui la borde : voici ce qu’offrent les deux œuvres qui ont été inaugurées le jeudi 8 juin.

Les installations qui accompagnent maintenant les visiteurs dans leur balade sont Nageoires au vent de Fanny Mesnard et Isabelle Demers et Rives-Hier-On de Simon Courchesne. Issues des deux premiers concours d’art public lancés par la Ville en 2021, ces œuvres sont situées respectivement à l’esplanade de l’entrée, près du stationnement, et à l’aire de repos adjacente au belvédère.

«En intégrant l’art public à la promenade Rivia, nous faisons le choix d’enrichir, par la culture, un espace de vie commun prisé des Drummondvilloises et des Drummondvillois. Surtout, nous mettons de l’avant la démocratisation des arts en offrant un accès direct au travail d’artistes talentueux et nous favorisons l’inclusion en permettant au plus grand nombre d’accéder à la créativité, à l’imaginaire et au sens critique qu’induit la découverte de l’expression artistique», a affirmé Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

Rives-Hier-On

Détail de l’oeuvre de Simon Courchesne. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

Simon Courchesne, lauréat du concours d’art public s’adressant aux artistes professionnels ou de la relève professionnelle de la MRC de Drummond, a créé l’œuvre Rives-Hier-On, une sculpture de bronze et de béton qui représente un grand héron pêchant dans les eaux peu profondes de la rivière Saint-François.

Les courbes dans ses ailes rappellent les sinuosités de ce cours d’eau, lesquelles ont dicté le parcours de la promenade Rivia. Quant aux pattes de l’oiseau, elles sont plantées dans une base en béton dont les ondulations font référence aux vagues qui roulent sur la rivière ainsi qu’aux toitures à redans typiques des bâtiments industriels du début du XXe siècle, tel un clin d’œil au passé manufacturier de la ville. Un anneau en bronze relie finalement la base au héron pour unir les natures organique et géométrique de l’œuvre.

L’expérience a été très formatrice pour le jeune artiste. «Au début, tu t’embarques là-dedans avec une volonté naïve, puis, de plus en plus, tu te rends compte que tu parles avec des gens qui n’ont pas nécessairement le même langage que toi, que ce soit les ingénieurs, les assureurs… Somme toute, ça a été l’œuvre qui allait décider si je continuais dans le monde de l’intégration à l’architecture. Ça a passé le test», s’est-il exclamé.

L’œuvre, qui avait fait l’objet d’un acte de vandalisme en juillet 2022, a été solidifiée depuis. «Ça a été un apprentissage aussi. On a des devis d’ingénieurs qui vont jusqu’à une certaine limite de poids, mais ça ne prévient pas le vandalisme» s’est-il désolé. Pour empêcher d’autres incidents, il a ajouté l’anneau à la base, a élargi les pattes de l’oiseau et a grossi la taille des ancrages.

L’artiste drummondvillois, avec le recul, réalise que l’année qui vient de s’écouler a été une année charnière pour sa carrière.

Simon Courchesne est un artiste multidisciplinaire qui a obtenu un baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal en 2016, en plus de suivre des formations spécifiques en ébénisterie et en soudage. Ses œuvres ont été exposées à diverses reprises à Drummondville et à Montréal, de même qu’en France. Son travail a notamment été couronné du prix Albert-Dumouchel pour la relève dans la catégorie collégiale en 2011 et du prix Coup de cœur du public à l’exposition Art nature de Drummondville en 2015. Il aura une exposition solo à Trois-Rivières en 2025.

Nageoires au vent

Fanny Mesnard et Isabelle Demers devant leur oeuvre. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

Cette œuvre colorée a été conçue par Fanny Mesnard et Isabelle Demers, lauréates du concours d’art public de la Ville s’adressant aux artistes professionnels de la province. «La particularité de ce concours, c’est qu’il y a eu une importante participation citoyenne dans le processus de sélection», a spécifié Émilie Grandmont Bérubé, directrice du service des arts, de la culture et de la bibliothèque de la Ville de Drummondville.

Cette installation sculpturale se veut un hommage à la rivière Saint-François, au passé de Drummondville ainsi qu’à la vie animale et végétale du site de la promenade Rivia. Pour sa 4e œuvre permanente, ce duo a désiré s’inscrire dans l’histoire de l’endroit en y intégrant folles-avoines, potamots et esturgeons. «Les folles-avoines sont des plantes qu’on retrouve sur les berges et plusieurs oiseaux viennent s’y réfugier, tandis que le potamot, une plante aquatique, est un refuge pour les espèces marines», a exposé Fanny Mesnard.

Concevoir une telle œuvre demande réflexion. «C’est plus contraignant lorsqu’on planifie une installation extérieure permanente. Il faut penser à la neige, il y a aussi des défis d’ingénierie. On s’assure de travailler avec des matériaux durables», a relaté Isabelle Demers. Le duo tente également de prévoir une certaine pérennité conceptuelle de l’œuvre. «On a toujours le souci que ça puisse parler au plus grand nombre. On veut que chacun puisse y voir quelque chose de très personnel aussi», a renchéri Mme Mesnard

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