SOCIÉTÉ. Pour faire face aux besoins grandissants en nourriture des personnes vulnérables, Meilleur après s’offre de nouveaux locaux. L’organisme établi à Notre-Dame-du-Bon-Conseil sera ainsi en mesure de cuisiner 10 000 repas quotidiennement confectionnés à partir de surplus de denrées périssables.
Fondé en 2021, Meilleur après connaît une croissance marquée. Au fil des deux dernières années, de nombreux partenariats avec des producteurs et épiciers ont été conclus pour prendre les surplus non récoltés, déclassés ou près de la date de péremption dans le but de les vendre dans une épicerie à tarification sociale ou les transformer en repas prêts-à-manger. Toutefois, depuis plusieurs mois, l’organisme peinait à remplir sa mission en raison de l’exigüité de l’ancienne place d’affaires.
«De nouveaux partenaires donateurs ont fait en sorte que nos infrastructures ne répondaient plus à notre nouvelle réalité. On récupérait, mais on devait donner aussitôt, car on n’était pas en mesure de transformer puisque l’espace ne nous permettait pas d’avoir suffisamment d’équipements d’entreposage. Nous avions besoin de matériel roulant réfrigéré pour nos récupérations et distributions ainsi que de nouveaux équipements et entreposage afin d’être en mesure de traiter nos intrants», a précisé Chantale Madore, fondatrice et directrice de Meilleur après, mardi lors de l’inauguration des nouveaux locaux.
Au cours de l’hiver, l’organisme a acquis l’ancienne boucherie Distribution Gbl Highland du chemin Quatre-Saisons, toujours à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Il s’est également doté de nouveaux équipements pour l’entreposage et la transformation d’aliments. Ce projet totalisant 1,5 M$ a bénéficié d’une aide financière du Fonds des infrastructures alimentaires locales (FIAL) au montant de 365 836 $.
«On constate chaque jour les difficultés engendrées par l’augmentation du coût de la vie. Notre gouvernement est engagé à faciliter l’accès à des aliments sains, nutritifs et culturellement diversifiés, et les organismes locaux comme Meilleur après y contribuent. Le leadership de Chantale et le dévouement de son équipe pour venir en aide aux personnes dans le besoin font une réelle différence, et c’est la raison d’être de ce programme», a souligné la ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, en rappelant qu’une personne sur six souffre d’insécurité alimentaire au Canada.
Le gouvernement du Québec, via son programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif, a pour sa part versé 485 000 $.
«Cette aide financière viendra faire une différence; on évitera le gaspillage alimentaire tout en mettant de la bouffe sur la table de plusieurs personnes», a fait valoir le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.
«Avec ces sommes, nous avons fait l’acquisition d’un matériel roulant adéquat et nous sommes à aménager nos nouveaux locaux afin d’être en mesure d’offrir nos prêts-à-manger», a indiqué Mme Madore, soulignant qu’avec sa nouvelle place d’affaires, elle passe de 100 pieds carrés à 6000 pieds carrés d’espace de travail et d’entreposage.
Cantine pour tous
Fruits, légumes, viandes, poissons, produits de boulangerie. Les étalages et congélateurs sont bien garnis. Maintenant bien installée, l’équipe de Meilleur après est prête à relever le nouveau défi qui les attend : concocter 10 000 repas chauds et congelés par jour. De fait, l’organisme s’est engagé dans un processus de conformité avec la Cantine pour tous, dont la mission est de favoriser la sécurité alimentaire des citoyens en facilitant l’accès à une offre de repas sains et abordables, en particulier pour les enfants et les aînés.
«Leurs valeurs rejoignent les nôtres donc le partenariat était tout naturel. Nous sommes à cibler les écoles et les résidences pour aînés. M. et Mme Tout-le-Monde pourront aussi bénéficier de ce nouveau service», fait-elle savoir.
Meilleur après compte sur sept employés et sur l’engagement d’une dizaine de bénévoles. Ces chiffres sont appelés à doubler d’ici quelques semaines.