Yves-François Blanchet fait le point sur son passage à Drummondville

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Yves-François Blanchet fait le point sur son passage à Drummondville
Yves-François Blanchet a donné un point de presse entouré de Guy Chevrette, vice-président du Bloc québécois, de Rose Lessard, présidente du forum jeunesse, de Suzanne Proulx, présidente du conseil national, et de Martin Champoux, député de Drummond. (Photo : Louis-Philippe Samson)

POLITIQUE. À la conclusion du congrès national du Bloc québécois, le chef Yves-François Blanchet s’est exprimé longuement sur la question de l’indépendance du Québec. En entrevue avec L’Express dimanche, il a également été appelé à commenter certains dossiers régionaux.

Fort d’un résultat de 97,25 % lors de son vote de confiance, Yves-François Blanchet voit les congrès comme une façon de se regrouper et de redéfinir les objectifs du parti. Cette fois-ci, le sujet de l’indépendance du Québec a largement occupé les discussions durant les trois derniers jours. Les quelque 350 délégués ayant le droit de vote ont refusé de faire du Parti québécois (PQ) le seul porteur de la cause à l’Assemblée nationale du Québec aux yeux du Bloc. Le compromis adopté a satisfait le chef dans les circonstances.

«Nous avons et j’ai personnellement une relation privilégiée avec le Parti québécois. Il est le seul parti qui existe dans cette perspective, mais il y a des souverainistes ailleurs. Ils existent et nous ne voulons pas fermer notre porte à tout le monde. Nous sommes le guichet unique et le point de convergence de tout le monde qui croit que le Québec devrait être un pays. Nous sommes les seuls, à Ottawa, à empêcher le gouvernement de défaire ce que fait le Québec», a lancé M. Blanchet lors d’un point de presse tenu en matinée.

Natif de Saint-Edmond-de-Grantham et ancien député de Drummond au gouvernement du Québec, M. Blanchet a longtemps défendu les intérêts de la région. Dans un contexte où le gouvernement fédéral cherche à accélérer l’immigration, l’enjeu de la préservation du français ne sera pas un problème à Drummondville, car la région compte sur un modèle en la matière.

Martin Champoux et Yves-François Blanchet. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Partout au Québec, j’ai prôné le modèle des missions de recrutement à l’étranger de la Société de développement économique de Drummondville (SDED). D’autre part, quelqu’un qui arrive à Drummondville apprendra le français; c’est à peu près inévitable. Mais il faut que les gens qui choisissent la région aient accès à des cours de français. J’ai connu des gens, installés ici, qui ont dû quitter parce qu’ils n’ont pas réussi à avoir des cours. Il y a une réflexion à avoir sur quelle partie de l’apprentissage pourrait se faire sur le milieu de travail», a exprimé le chef bloquiste en entrevue.

Dans le même ordre d’idées, l’accès aux logements sera lui aussi un enjeu important. Drummondville et sa région étaient déjà aux prises avec le manque de logements lorsqu’il était député à l’Assemblée nationale.

«Drummondville a, depuis longtemps, des enjeux de territoire. Il n’y a plus de place et l’on ne peut pas construire. Le secteur industriel veut des espaces où construire tout comme le secteur résidentiel. Cette crise du logement est distincte du reste du Québec à Drummondville parce que c’est un problème lié à la croissance extrêmement rapide de la ville ces dernières décennies», a observé Yves-François Blanchet.

Hôpital

À Drummondville, le dossier de la vétusté de l’hôpital Sainte-Croix est bien connu. Le Bloc québécois milite depuis longtemps afin qu’Ottawa bonifie les transferts en santé au Québec. Une part de ces sommes servirait assurément au maintien des infrastructures, ce qui pourrait profiter à la région. Selon lui, la situation centrale de Drummondville ne devrait pas l’empêcher d’avoir accès à des soins spécialisés sur son territoire.

«À l’époque, nous avions obtenu le financement pour le Centre famille-enfant et c’est comme si c’était le seul bout de l’hôpital qui ne tombe pas. L’hôpital est vétuste, désuet et peut-être même sur le point de devenir un peu à risque pour les employés et les usagers. Il n’y a peut-être aucune région au Québec qui est aussi dynamique que Drummondville. Ça fait grossir la ville, ça crée de la demande en infrastructures, en éducation et en santé notamment. Il faut que Drummondville soit traitée adéquatement compte tenu de son poids démographique et économique», a exposé M. Blanchet.

Il s’agissait aussi d’un rare retour pour Yves-François Blanchet dans la région qui l’a vu grandir. Lorsqu’il a appris que le congrès de sa formation se tiendrait au Centrexpo Cogeco, le chef bloquiste n’a pu que se réjouir.

«La construction du “centre de foire”, comme on l’appelait à l’époque, était très importante, lorsque j’ai été élu en 2008, et pour lequel j’ai obtenu le financement lorsque j’ai été ministre 2013. D’y revenir 10 ans plus tard pour y tenir le congrès de la formation politique, dont je suis devenu chef, me fait un petit velours pas du tout désagréable», a témoigné Yves-François Blanchet.

De son côté, le député hôte, Martin Champoux, était tout aussi heureux de pouvoir faire découvrir la région dont il défend les couleurs auprès de ses collègues.

«Je n’ai entendu que des commentaires extraordinaires sur l’accueil au Centrexpo. Des collègues et des militants m’ont dit qu’ils n’étaient jamais entrés dans Drummondville. Ils ont un peu plus découvert ce qu’est Drummondville, c’est-à-dire une belle ville accueillante», a raconté M. Champoux.

Finalement, Yves-François Blanchet prévoit repasser à deux reprises dans la région durant l’été. Quelques activités lui permettant de rencontrer la communauté sont planifiées avec Martin Champoux, notamment. Ce dernier, en lien avec son mandat à la culture, visitera aussi d’autres régions de la province pour échanger avec les citoyens sur ces sujets.

Partager cet article