Budget provincial : Stéphanie Lacoste est mi-figue mi-raisin

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Par Lise Tremblay
Budget provincial : Stéphanie Lacoste est mi-figue mi-raisin
Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, accueille le nouveau budget provincial avec satisfaction et déception. «Il y a de bonnes nouvelles, mais aussi des préoccupations qui y émergent», soutient-elle.

D’abord, Mme Lacoste voit sur une note des plus positives la hausse de 348 millions de dollars accordée au développement du sport au Québec. Bien que les mots «centre Marcel-Dionne» n’apparaissent pas dans le Plan québécois des infrastructures 2023-2033, elle se dit confiante que le dossier soit mis sur les rails rapidement.

«La hausse de ce budget, c’est la nouvelle qu’on attendait, car on veut absolument la réfection du centre Marcel-Dionne et on espère que ce soit dans ce budget-là. Nos attentes sont très élevées et on a de grands espoirs. Nos députés s’étaient engagés à ce sujet», rappelle-t-elle.

La modernisation du centre Marcel-Dionne commandera un investissement de 50,8 M$.

Le mois dernier, dans le cadre du Souper de la mairesse, on se souviendra que celle-ci a présenté de nouvelles images inédites du centre Marcel-Dionne en insistant sur le fait que les plans sont prêts à être utilisés et qu’il ne manque que le financement promis en campagne électorale.

Dans les faits, la Ville de Drummondville espère obtenir une aide financière couvrant 66 % des coûts du projet.

La réfection du centre Marcel-Dionne est estimée aujourd’hui à 50,8 M$, en hausse de 48 % depuis que le projet est dans les cartons (2019).

Question de le mousser davantage – et d’ajouter un peu de pression sur ceux qui tiennent les cordons de la bourse -, la Ville de Drummondville tiendra le 30 mars prochain un «événement mobilisateur» au cours duquel elle souhaite obtenir l’adhésion du milieu.

«On croit que ça peut faire la différence. On va faire la présentation du projet et expliquer pourquoi on en est fier. L’événement est d’autant plus pertinent que l’argent semble là, du moins selon les échos qu’on en a», commente Mme Lacoste.

Santé

Pour ce qui est de la santé, il n’y a aucune mention de l’hôpital Sainte-Croix, ou d’une quelconque étude, dans le Plan québécois des infrastructures alors que son état de vétusté est sur toutes les lèvres et décrié sur toutes les tribunes.

«Souvent, les annonces sortent plus tard. On va suivre ça avec intérêt, assure Stéphanie Lacoste. Il y a une hausse des budgets en santé, mais il y a des flous dans les écritures. On va continuer de travailler pour qu’au moins, l’étude d’opportunité qui nous a été promise puisse émerger de ce budget. Nos députés avaient promis qu’elle serait annoncée durant leur mandat. On va creuser pour savoir si l’étude promise pourrait être dans ce budget-là. On va parler aux députés et valider avec nos autres sources au gouvernement.»

En complément, la mairesse indique qu’elle sera bientôt en mesure de présenter les membres de son nouveau comité santé, qui portera le nom de Coalition pour un hôpital régional à Drummondville. Ce regroupement sera vraisemblablement chargé d’assurer une vigie et de mobiliser des intervenants pour que le gouvernement initie le projet de construction d’un nouveau centre hospitalier.

«Il reste quelques fils à attacher, mais ça s’en vient. On veut faire en sorte que ce soit solide. Il faut que la coalition soit bien structurée. À présent, tout est sur la table, mais il faut tenir les premières rencontres et faire en sorte que les décisions soient prises ensemble», s’est-elle contenté d’exprimer.

Toujours en lien avec la santé, Mme Lacoste soutient par ailleurs être mitigée quant aux sommes versées en itinérance.

«J’ai un petit bémol. Je travaille avec l’UMQ sur le chantier de l’itinérance. Évidemment, on ne doit pas confondre la santé mentale et l’itinérance, mais il reste qu’il n’y a pas eu de grandes annonces en ce sens. Ça me préoccupe. On voit de l’intolérance partout et je me demande jusqu’à quel point on pourra faire face au défi de la santé mentale. Vous savez, les citoyens, lorsqu’ils ne se sentent pas en sécurité, ils interpellent les villes. On travaille avec les acteurs du milieu, mais ça reste une préoccupation.»

Le plan budgétaire de Québec prévoit 40,2 M$ en 2023-2024 pour accroître les services en santé mentale, en itinérance et en dépendance.

Financement

En ce qui a trait au financement des municipalités, là aussi, Stéphanie Lacoste indique que les attentes étaient plus élevées que les sommes budgétées.

«Les attentes étaient très grandes. Cette année, la plupart des villes ont eu à augmenter les taxes pour contrer l’effet de l’inflation. Tant qu’on va rester dans ce modèle de financement-là, on ne pourra pas avoir les moyens de nos ambitions», soutient celle qui se rabat sur les négociations du prochain Pacte fiscal. «En matière de financement, les villes se doivent d’avoir d’autres sources de financement et des outils supplémentaires pour répondre aux grandes orientations du territoire.»

Mercredi matin, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Daniel Côté, a lui aussi souligné à grands traits le fait que les «municipalités sont plus que jamais sous pression puisqu’elles font face à une augmentation importante de leurs responsabilités, tout en devant assurer des services hautement essentiels à leurs citoyens».

Tout comme l’UMQ, Stéphanie Lacoste rappelle enfin que les changements climatiques, l’itinérance, l’habitation, la mobilité, le développement économique et l’aménagement du territoire ont des répercussions financières sur le milieu municipal.

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