SANTÉ. Avec la réorganisation des horaires, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec entend déshabiller Pierre pour habiller Paul. L’établissement a un plan précis de fusion de services, mais aussi de fermeture à Drummondville, et ce, à court et moyen termes.
Ce plan, qui vise à combler «minimalement» 310 quarts de travail par mois, a été présenté lors d’une réunion entre cadres la semaine dernière. Sous forme de diapositives, le document interne est atterri sur les réseaux sociaux, au sein de groupes privés de professionnels de soins.
«Le statu quo n’étant plus possible et démontré, toutes les directions cliniques sont appelées à porter les mesures en vue de favoriser une meilleure couverture dans les services 24/7. Certaines doivent réorganiser leurs services afin d’améliorer la fluidité sur sept jours; certaines devront fusionner ou fermer des services afin de combler les besoins dans les services 24/7. Tous devront gérer ces changements du mieux qui soit et dans le souci de prendre soin de soi et des autres, en respect des valeurs de l’organisation», est-il écrit en introduction.
On y apprend que le CIUSSS MCQ n’a pas seulement l’intention d’imposer le travail un week-end sur trois aux infirmières, mesure permettant à terme de récupérer 23 quarts. L’établissement énonce clairement ses objectifs de fusion et de fermeture.
D’abord, il est prévu de fusionner des services non offerts les soirs et week-ends avec des unités de soins 24/7. Plusieurs scénarios ont été présentés. À titre d’exemple, tous les centres d’activité en santé mentale (psychiatrie interne, santé mentale jeunesse, dépendance, entre autres) seraient fusionnés avec les unités de psychiatrie interne et d’intervention brève de l’hôpital Sainte-Croix, et ce, dans un contexte où ces services n’ont jamais été autant sollicités. La récupération anticipée est de 27 quarts par période afin d’être en mesure de couvrir les fins de semaine.
Le CIUSSS MCQ prévoit aussi fusionner les programmes d’hémato-oncologie et endoscopie avec les unités de médecine du sixième étage du centre hospitalier drummondvillois. Vingt quarts de travail pourraient être comblés.
Dernier exemple, les services d’hémodialyse et d’insuffisance rénale devraient être intégrés à l’unité des soins intensifs et l’urgence. Objectif : récupérer 20 quarts de travail mensuellement.
Dans le document, il est écrit noir sur blanc que les employés visés n’auront pas le choix du service qu’ils soutiendront. Ils seront toutefois transférés dans un même titre d’emploi et le même statut que les leurs, et ce, en fonction des emplois disponibles.
Globalement, avec cette mesure de fusion, 98 quarts de travail supplémentaires pourraient être assurés.
Fermetures
Toujours dans les scénarios, huit centres d’activités sont visés par des fermetures partielles permanentes ou temporaires afin de pouvoir récupérer 38 quarts pour soutenir les CHSLD. Il s’agit des services de santé scolaire, publique, sexuelle et au travail, des programmes des maladies infectieuses et de tabac de même que la vaccination.
Les employés ayant le moins d’ancienneté en sont affectés. «Tous les postes dans les services non 24/7 devront être abolis pour permettre un choix dans les services visés», indique-t-on, soulignant que deux mois de préavis seront donnés.
La nature de toutes les décisions découlant des fusions et fermetures sera transmise au syndicat le 6 mars.
De leur côté, les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n’ont pas dit leur dernier mot et ce, malgré l’ordonnance du Tribunal du travail administratif de cesser certains moyens de pression, comme la menace de démissionner en bloc. Rappelons que dimanche, ils étaient 500 à manifester devant l’hôpital Sainte-Croix, journée marquant l’entrée en vigueur des quarts de travail le week-end.
