LITTÉRATIE. La Fondation pour l’alphabétisation a publié une mise à jour de son étude sur la littératie au Québec. La région de Drummond conserve le niveau jaune, mais s’est améliorée par rapport aux résultats de 2016.
L’étude, réalisée par l’économiste Pierre Langlois, en 2021, a établi que 56,8 % de la population drummondvilloise se retrouve sous le niveau trois du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) qui classe les aptitudes en littératie selon cinq niveaux. Le résultat de 2021 représente une amélioration d’un pourcent par rapport aux données de 2016.
«Le niveau trois est jugé comme celui étant satisfaisant. C’est un niveau de compréhension de texte un peu plus complexe, où il peut y avoir des informations contradictoires, des différences entre l’éditorial et le factuel. Ce n’est pas de l’analphabétisme primaire où les gens ne savent pas lire ou écrire. C’est vraiment un enjeu de compétences en littératie qui est calculé par cette évaluation», avait expliqué M. Langlois à L’Express, en 2021, lorsque les premières données avaient été publiées.
Au Centre-du-Québec, la moyenne de l’indice de littératie sous le niveau trois est passée de 58 % en 2016 à 56,9 % en 2021. C’est la MRC de Bécancour qui a obtenu le meilleur résultat avec un indice de 54,9 %.
La région administrative se classe dans le palier jaune de l’étude dans lequel il est dit qu’entre 54 % et 58 % de la population n’atteindrait pas le niveau 3 du PEICA. Le meilleur niveau est le vert tandis que l’orange et le rouge suivent le jaune. Ainsi, le Centre-du-Québec se retrouve en compagnie des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie, de la Chaudière-Appalaches, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent au niveau jaune.
Les régions de l’Outaouais, de la Montérégie, de l’agglomération de Montréal, de Laval, de l’Estrie et de la Capitale-Nationale ont obtenu le classement vert. L’indice de littératie sous le niveau trois de l’ensemble du Québec est passé de 53 % en 2016 à 51,6 % en 2021.
Écart accentué
Cependant, la Fondation pour l’alphabétisation s’inquiète de la cadence d’amélioration moins rapide des régions par rapport à celle de Montréal et de ses périphéries. L’agglomération de Montréal a observé une amélioration de 1,9 % au niveau de la proportion de sa population qui n’atteint pas le niveau 3 de littératie entre 2016 et 2021, et continue ainsi à s’éloigner de la moyenne québécoise. La différence entre l’agglomération de Montréal et le Québec était de 4,8 % en 2016 et s’est accentuée à 5,3 % en 2021.
Ce faisant, c’est un véritable fossé qui se creuse en matière de scolarité et de littératie entre les populations de Montréal et celles des régions éloignées. La proportion de personnes sans diplôme atteint un creux de 15 % à Montréal, alors qu’elle est du double dans plusieurs MRC de la province.
Dans l’étude, on attribue principalement cette problématique à l’actuelle pénurie de main-d’œuvre qui entraine une entrée plus précoce sur le marché du travail et au vieillissement de la population qui limite la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC. Le tout pendant que la région métropolitaine bénéficie quant à elle de la présence des pôles universitaires et de l’arrivée d’une immigration spécialisée.
La Fondation pour l’alphabétisation perçoit dans ces résultats l’urgence de renforcer les efforts permettant d’améliorer les compétences en littératie au Québec. Il faut s’affairer à réduire le décrochage scolaire notamment chez les garçons, à encourager la fréquentation collégiale, à améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels, ainsi qu’à mettre en place une stratégie nationale de formation continue en milieu de travail.
«Il est primordial de passer en mode solution. Notre principal objectif en mesurant ces divers indices liés au niveau de littératie des Québécois demeure toujours celui de mieux comprendre l’enjeu afin que la société soit en meilleure posture pour y réagir, permettant ainsi de faire du Québec une société hautement alphabétisée», a indiqué André Huberdeau, président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation, dans un communiqué de presse.
En tout, le pourcentage de la population québécoise âgée de plus de 15 ans qui n’atteint pas le niveau 3 en littératie aurait progressé de 55,5 % en 2011, puis à 53 % en 2016, pour s’établir à 51,6 % en 2021. Rappelons que le niveau 3 en littératie correspond notamment à la capacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis à en interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient. (LPS)