Marc Gignac : le dossier reporté depuis «des lunes» fait monter la tension

Caroline Lepage
Marc Gignac : le dossier reporté depuis «des lunes» fait monter la tension
Marc Gignac (Photo : Photo Caroline Lepage)

JUSTICE. La tension monte dans le dossier de l’ex-enseignant d’anglais au secondaire, Marc Gignac, qui exige maintenant d’attendre son procès avant de plaider coupable aux chefs pour lesquels il s’était engagé à le faire.

Il y a plus d’un an, Marc Gignac s’était engagé à plaider coupable à certains chefs d’accusation de nature sexuelle impliquant deux des quatre personnes, jadis mineures, qui ont porté plainte contre lui. Il conteste les accusations d’une autre plaignante pour lesquelles un procès est prévu en décembre 2023, soit deux ans après le premier qui avait été fixé… et annulé.

Ces reports sont causés par les problèmes de santé de Me Rénald Beaudry, l’ancien avocat de l’accusé. «Il a eu un cancer et il a eu de la difficulté à me représenter», avait exposé M. Gignac, par visioconférence, lors d’une comparution antérieure.

La juge Marie-Josée Ménard lui avait tout de même ordonné de se présenter le 11 janvier 2023  au palais de justice de Drummondville pour enregistrer son plaidoyer de culpabilité, ce qu’il a refusé de faire, suivant les recommandations de son nouvel avocat, Me Jasmin Laperle.

Ce dernier a plutôt réclamé un court délai supplémentaire pour évaluer la preuve. Me Laperle a dit se questionner sur le travail accompli par l’ancien procureur.

«Il me manque quand même certains éléments. Je dois reparler avec Me Smith (procureure de la Couronne). Je ne mets pas un X sur tout ce qui a été fait », a-t-il justifié.

De plus, Me Laperle a déclaré que son client ne plaidera pas coupable tant que son procès n’aura pas eu lieu, ce qui constitue un revirement majeur dans ce dossier.

Déception et anxiété

La procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, a souligné que ces délais inquiètent les plaignantes, qui communiquent régulièrement avec elle. Selon l’avocate, ces jeunes femmes ont espoir, lors de chaque comparution, que leur présumé agresseur admettra sa culpabilité au tribunal, comme il a promis de le faire. Chaque fois, elles sont déçues.

«Ça crée énormément d’anxiété», s’est indignée Me Smith.

Exaspérée, la juge Ménard, qui tient à ce que les plaignantes aient enfin confiance en l’efficacité du système de justice, a sorti ce dossier du tribunal spécialisé, regroupant les dossiers liés aux crimes sexuels, pour le reporter au 23 janvier prochain. La juge compte ainsi effectuer un suivi encore plus étroit des procédures qui, comme elle le déplore, traînent depuis «des lunes et des lunes».

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