HOCKEY. La fusillade continue de sourire aux Voltigeurs.
Dans un duel où les deux clubs ont dû puiser au fond de leurs réserves, les Drummondvillois ont eu le dernier mot 3-2 sur les Olympiques de Gatineau, dimanche, au centre Marcel-Dionne. Pour les Rouges, il s’agit d’une cinquième victoire en tirs de barrage cette saison.
Au lendemain d’une contre-performance face aux Sea Dogs de Saint-Jean, les protégés d’Éric Bélanger ont été impliqués dans une véritable guerre d’usure face à leurs rivaux de l’Outaouais. Les deux équipes complétaient une éreintante séquence de trois matchs en l’espace de 48 heures.
Après la rencontre, Éric Bélanger a salué le niveau d’effort et d’engagement de ses joueurs, qui avait cruellement fait défaut la veille. «Ça n’a pas été parfait, mais aucun match n’est parfait. Ce que j’ai aimé, c’est qu’on n’a pas connu de gros passage à vide. Même quand nos adversaires ont pris les devants 2-1, on a continué de croire en ce qu’on faisait. C’est une grosse victoire de caractère. C’est ce que je veux voir sur une base constante», a lancé le nouvel entraîneur-chef des Voltigeurs.
«Ce n’est pas une question de système de jeu. C’est une question de vouloir et de travail, a-t-il poursuivi. Les erreurs vont arriver et je suis capable de vivre avec ça. Ce que je n’accepte pas, ce sont les matchs comme celui d’hier. Ce soir, on a bien répondu.»
Même si les chances de marquer se sont faites rares durant la première portion du match, l’affrontement s’est peu à peu transformé en duel de gardiens. Affichant un bel aplomb, Kevyn Brassard a repoussé 34 des 36 tirs dirigés vers lui, incluant un tir de pénalité.
«Kevyn est très calme. Quand on fait une erreur, il est là pour la réparer. Nos deux gardiens sont bons depuis que je suis arrivé. Ils nous donnent une chance de gagner à tous les soirs», a souligné Éric Bélanger.
Depuis son arrivée à Drummondville, Brassard revendique sept victoires en 12 décisions. «Aujourd’hui, les gars ont gardé ça simple, a lancé le vétéran de 20 ans. On n’a rien fait de compliqué. On voulait rebondir après le match d’hier. Tout le monde a tout donné.»
«Nos défenseurs m’aident beaucoup. Ils bloquent des tirs et ils bloquent des passes. Ils tassent les gars devant le filet. Ils me laissent les tirs faciles qui viennent de loin», a ajouté Brassard, en soulignant que le système d’alternance entre Jacob Goobie et lui permet à chaque gardien d’être frais et dispo à chaque sortie.
Une discussion salutaire
Auteur du but égalisateur en troisième période, Charles-Antoine Dumont a mis fin à une léthargie de dix matchs sans marquer. Plus tôt dans la journée, le capitaine a eu une discussion salutaire avec son entraîneur.
«Je pense que Charles-Antoine se mettait beaucoup de pression sur les épaules. Les choses ne vont peut-être pas aussi bien qu’il l’aurait espéré. Il est le capitaine, mais je lui ai rappelé que le leadership et le caractère ne reposent pas seulement sur ses épaules. Je pense que notre entretien lui a fait du bien. Ce soir, il avait plus de jump dans son jeu», a affirmé Éric Bélanger.
En touchant la cible à cinq contre trois, Jérémy Lapointe a obtenu un point dans un neuvième match de suite. Depuis le 18 novembre, le Drummondvillois de 20 ans revendique 13 points, dont huit buts. «Jérémy excelle en échec avant. C’est un gros bonhomme qui va au filet et qui crée des revirements. Il n’est pas flashy, mais il est efficace dans plusieurs aspects du jeu», a énuméré Éric Bélanger.
Auteur de 28 arrêts, dont cinq en prolongation, le gardien ontarien Tye Austin a subi une première défaite en six décisions cette saison. Malgré le retour de quelques blessés, les Olympiques (15-10-3-1) n’ont savouré qu’une seule victoire à leurs six dernières sorties.
«J’ai aimé notre troisième période, a lancé l’entraîneur-chef Louis Robitaille. On a démontré du caractère. On a été plus incisifs, mais leur gardien a fait de gros arrêts aux bons moments. Il a aussi été chanceux en fin de match.»
«On n’a pas un calendrier facile, a ajouté celui qui a commencé sa carrière derrière le banc des Voltigeurs. Certains joueurs sont surtaxés, mais on parvient à aller chercher des points importants au classement. Avec le retour de nos joueurs, on va bientôt retrouver notre rythme et notre chimie.»
Les joueurs des Voltigeurs (15-13-0-0) profiteront d’une journée de congé, lundi. Jeudi soir, ils seront les hôtes des Huskies de Rouyn-Noranda (15-11-1-1). Seulement deux points séparent les deux adversaires de l’association Ouest.
«On va continuer de marteler notre message. Je veux instaurer des habitudes de travail, mais ça prend du temps. On va se concentrer là-dessus dans les deux pratiques qu’on va avoir cette semaine», a fait savoir Éric Bélanger.
«C’est une question de mental et de vouloir, a renchéri Kevyn Brassard. On doit s’assurer de travailler fort à chacune de nos présences sur la patinoire.»
Le fil du match
Après une première période sans histoire, le jeu commence à s’animer au deuxième vingt. Accroché par Simon-Pier Brunet, Joey Vetrano obtient un tir de punition, mais il effectue une feinte de trop et échappe la rondelle sans pouvoir tirer. En fin d’engagement, Jérémy Lapointe profite d’un avantage numérique de deux hommes pour ouvrir le pointage en complétant une passe de Marc-Olivier Beaudry.
En début de troisième période, Antonin Verreault perce la défensive des Voltigeurs et dirige la rondelle dans l’enclave. Le disque dévie sur un patin et les Olympiques créent l’égalité 1-1. Quelques secondes plus tard, Charles-Antoine Lavallée est oublié devant le filet de Kevyn Brassard, qu’il bat avec un tir du revers. Les Olympiques mènent soudainement 2-1.
La riposte des Voltigeurs est rapide. S’amenant à vive allure en zone adverse, Charles-Antoine Dumont décoche un tir qui bat Tye Austin par-dessus l’épaule. L’égalité est créée 2-2, au grand plaisir des quelque 2105 spectateurs.
Pas de maître après 60 minutes de jeu. En prolongation, Alexis Morin force Noah Warren à l’accrocher. Le jeu de puissance des Rouges est toutefois muselé par les Olympiques.
En tirs de barrage, Luke Woodworth marque son quatrième but en cinq tentatives cette saison. À l’autre bout de la patinoire, Kevyn Brassard stoppe les trois joueurs à s’élancer vers lui pour ainsi procurer la victoire à son équipe.
