Donner au suivant

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Par Cassandre Baillargeon
Donner au suivant
Pour Marc Cusson, les infirmières d’Héma-Québec sont pratiquement sa deuxième famille en raison du nombre de temps passé avec elles chaque année et des liens créés. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Marc Cusson, Robert Bouchard, Anthony Gauthier et François Martin sont les quatre plus grands donneurs de la MRC Drummond. Chaque semaine, à quelques exceptions près, ils font preuve de solidarité envers leur prochain en donnant de leur temps pour remplir les banques d’Héma-Québec.

Marc Cusson, 42 ans, 549 dons

Marc Cusson a expérimenté pour la première fois le don de sang lorsqu’il était au cégep. À ce moment-là, il savait qu’il allait recommencer, mais il était loin de se douter qu’à 42 ans, il aurait près de 550 dons à son actif.

Ses activités de dons de sang ont pris un tournant important en 2006 lorsqu’il a appris l’existence des dons multiples, un service offert dans certains locaux précis d’Héma-Québec.

Aujourd’hui, M. Cusson a une plage horaire automatique. «Toutes les deux semaines, j’ai un rendez-vous régulier au Dix-30. J’y fais deux dons de plaquettes et un don de plasma.»

Pour le donneur d’expérience, sa participation active à la société est devenue une habitude de vie. Coûte que coûte, il se rend à son rendez-vous. «Je ne me pose même pas la question. J’ai mon rendez-vous toutes les deux semaines, j’arrange mon horaire personnel et familial autour de ça, c’est ça le plus important et j’y vais», explique M. Cusson.

Transparent, le père de famille mentionne que son implication sociale a tout de même quelques impacts, dont celui d’être absent pour sa famille près de cinq heures lors de ses dons et de débourser les frais liés à ses déplacements. «Je trouve toutefois que c’est très peu à payer pour les services que ça rend», souligne-t-il.

Ce dernier souhaite donner aussi longtemps qu’il le pourra. «J’ai l’impression d’être utile et je me sens bien quand je donne, je sens que je fais une différence. Pour l’instant je vise le 1000. Qui sait, peut-être après ça, le 2000», conclut celui qui a développé une réelle passion et qui aimerait d’ailleurs la transmettre à son fils lorsqu’il atteindra la majorité.

Robert Bouchard, 67 ans, 365 dons

Résident de Drummondville depuis un peu plus d’un an, Robert Bouchard a débuté l’expérience des dons de sang alors qu’il était membre de la Marine canadienne à Halifax vers la fin des années 1970.

Robert Bouchard pose fièrement avec la plaque de reconnaissance qu’il a reçu lors de son 300e dons. (Photo : Cassandre Baillargeon)

Lors de son retour au Québec, en Estrie, il a commencé à donner plus régulièrement. «Je courais les places pour donner du sang aux 56 jours», se remémore en souriant celui qui n’a jamais hésité à parcourir des kilomètres pour la cause.

À la fin des années 1980, l’implication de Robert Bouchard a pris une autre dimension lorsque son neveu est décédé de la leucémie. «Ça m’a donné un gros coup de pied pour me dire d’y aller et de donner encore plus souvent. Il avait neuf ans et ça a été une décision charnière», confie-t-il avec émotion.

Ce dernier a d’ailleurs opté vers les dons de plasma à ce moment-là afin d’aider encore plus régulièrement qu’avec le sang.

Ayant habité près de 15 ans au Lac-Saint-Jean, M. Bouchard sait de quoi il parle lorsqu’il indique que tout ce que ça prend pour donner, c’est du temps. Chaque deux semaines, il faisait près de 4h30 d’auto en compagnie de ses deux beaux-frères pour aller donner au Centre Héma-Québec du Saguenay-Lac-Saint-Jean, situé à Chicoutimi.

«Il faudrait que plus de gens rentrent ça dans leur horaire pour que les banques fluctuent moins», suggère celui qui a le rêve d’organiser un jour des aller-retour en minibus pour aller donner chaque semaine au Plasmavie situé à Sherbrooke.

Anthony Gauthier, 31 ans, 277 dons

Olivia, Marie-Pier et Lynn de Plasmavie et le donneur de plasma, Anthony Gauthier. (Photo Gracieuseté)

C’est aussi à Sherbrooke qu’Anthony Gauthier a jeté son dévolu pour donner hebdomadairement du plasma après avoir débuté par le sang lors d’une collecte aux Promenades de Drummondville.

«J’avais 19-20 ans lors de mon premier don. Ça faisait un bout que je voulais donner et quand j’ai vu qu’il y avait une collecte, j’y suis allé pendant mon heure de dîner», raconte M. Gauthier.

Depuis ce temps, le Drummondvillois n’a jamais arrêté et il a même jumelé une de ses passions, le cinéma, avec ses dons.

«La Maison du Cinéma à Sherbrooke est pas mal la seule place dans le coin où il y a des films en anglais et comme je suis anglophone, je m’y rends souvent après mes dons.»

Avec le temps, certaines infirmières ont même pris l’habitude de lui demander conseil sur les films à l’affiche, au grand bonheur du cinéphile qui compte poursuivre encore longtemps.

François Martin, 55 ans, 247 dons

François Martin donne régulièrement depuis août 2016. (Photo: Gracieuseté)

Chaque samedi à 8h05, François Martin est à Trois-Rivières pour faire son don hebdomadaire de plasma. «C’est ancré tout le temps dans mon quotidien, c’est rare que je ne sois pas au rendez-vous», fait savoir le lève-tôt de nature.

Le pompier volontaire à Notre-Dame-du-Bon-Conseil affirme que l’équipe de professionnels et de donneurs du samedi est une famille. «On jase de hockey, de baseball ou de notre vie, c’est le fun», indique celui qui n’a pas d’objectif précis, mais qui est heureux de pouvoir rendre service à la société.

La MRC Drummond ne possède pas de Centre Héma-Québec, appelé Plasmavie ou Globule, sur son territoire. Plusieurs collectes mobiles s’installent toutefois dans la région à différents moments de l’année. La prochaine collecte aura d’ailleurs lieu le 15 novembre prochain au Collège Ellis à Drummondville.

Note de la rédaction : le nombre de dons des donneurs a été comptabilisé le 21 septembre 2022.

Les dons en bref

Il est possible d’effectuer un don de plasma aux six jours, un don de plaquette aux 14 jours ou un don de sang aux 56 jours pour les hommes alors que c’est aux 84 jours pour les femmes.

Un seul don peut sauver trois vies, selon les données d’Héma-Québec.

Depuis le 2 octobre, le questionnaire obligatoire pour le plasma est non genré. Cette mesure plus inclusive sera appliquée pour tous les types de dons le 4 décembre.

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