«Il est minuit moins une» – Stéphanie Lacoste

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Par Emmanuelle LeBlond
«Il est minuit moins une» – Stéphanie Lacoste
La mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste croit en l’importance du parc culturel de la bibliothèque. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MUNICIPAL. La Ville de Drummondville, la Municipalité de Saint-Bonaventure et le député de Drummond Martin Champoux unissent leurs voix pour dénoncer l’inaction du gouvernement fédéral quant aux demandes de prolongation des échéances du Fonds canadien de revitalisation des communautés.

La Ville de Drummondville a soumis une demande au Fonds canadien de revitalisation des communautés en 2021, en lien avec l’aménagement d’un parc culturel sur le site de la bibliothèque publique. La mairesse Stéphanie Lacoste croit en l’importance d’une telle initiative. «Il s’agit d’un projet extraordinaire. C’est un lieu de rassemblement intergénérationnel. Ce projet permettrait d’exporter le monde culturel en dehors des murs de la bibliothèque. On aurait pu facilement s’imaginer des clubs de lecture et de l’animation à l’extérieur. Ce projet a une raison d’exister», affirme-t-elle.

Plusieurs mois se sont écoulés avant que la Ville de Drummondville ait une réponse de la part du gouvernement. D’après le député de Drummond, Martin Champoux, le déclenchement des élections fédérales a retardé les procédures. «C’est une autre conséquence de l’excellente idée des libéraux de déclencher une élection l’année dernière. Quand le parlement décide de se dissoudre, tout ce qui est en place tombe. Il y a eu des grosses conséquences quand le gouvernement a décidé de faire ça. Des programmes, comme celui du Fonds canadien de revitalisation des communautés, ont été retardés», explique-t-il.

D’après les plans, le parc culturel devrait être situé à proximité de la bibliothèque publique.  (Photo: Ghyslain Bergeron)

Au début de l’été, la Ville de Drummondville a obtenu une subvention fédérale de 552 000 $ pour le projet du parc culturel. Quant à elle, la Caisse de Desjardins de Drummondville a octroyé une aide financière de 100 000 $.

D’après les modalités actuelles du Fonds canadien de revitalisation des communautés, les travaux doivent être terminés d’ici le 31 mars 2023. Soulignons que plusieurs communautés se retrouvent dans l’incapacité de réaliser les travaux avant l’échéance imposée en raison des difficultés d’approvisionnement de matériaux de construction, des pénuries et de la rareté de la main-d’œuvre qui affectent l’ensemble du marché du travail. Drummondville fait partie du lot, confirme Stéphanie Lacoste.

Résultat : la Ville de Drummondville a demandé une prolongation de l’échéance en mars 2024. «On est toujours en attente d’une réponse. Il est minuit moins une. Il faut avoir la confirmation d’ici la mi-octobre pour être en mesure de réaliser les travaux, sinon on va être obligé d’abandonner le projet. On s’est tourné vers Martin Champoux en espérant faire avancer les choses. On est également en lien avec le bureau de Pablo Rodriguez, le lieutenant du Québec, pour essayer de trouver une façon de débloquer ça le plus rapidement possible», soutient la mairesse.

Le député bloquiste a pris la situation en main en menant plusieurs actions au courant des derniers mois. «On a contacté les ministres concernés. Quand j’ai vu que ça ne bougeait pas, j’ai décidé d’aller plus loin. Ma collègue Nathalie Sinclair-Desgagné, député de Terrebonne et responsable des programmes fédéraux, a contacté directement la vice-première ministre du Canada et la ministre des Finances, Chrystia Freeland. Il ne se passe pas 48 heures sans qu’on relance son bureau», affirme-t-il, en précisant que Drummondville n’est pas la seule municipalité qui est touchée par cette situation.

La municipalité de Saint-Bonaventure aimerait agrandir et améliorer le centre communautaire multifonctionnel. (Photo: Ghyslain Bergeron

Dans tous les cas, Martin Champoux prend le dossier au sérieux. «C’est extrêmement important de faire avancer ça. J’ai l’impression que le fédéral ne comprend pas l’ampleur et l’importance que ces projets ont pour les municipalités. Ça me fâche de voir qu’ils n’ont pas plus de sensibilité pour des projets d’une telle importance pour les communautés.»

Ce dernier ne compte pas lâcher le morceau d’ici la mi-octobre. «On va continuer de frapper à la porte de la ministre Freeland tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas une réponse satisfaisante. On siège cette semaine. S’il faut, on va traverser la Chambre des communes pour aller lui parler directement», souligne-t-il, avec aplomb.

D’ailleurs, la Municipalité de Saint-Bonaventure se trouve dans la même situation, alors qu’elle a reçu une aide financière de 442 715 $ de la part du Fonds canadien de revitalisation des communautés pour améliorer et agrandir le centre communautaire multifonctionnel. Il est prévu d’ajouter des toilettes, une douche et des locaux de rangement. La Caisse Desjardins de Drummondville a accordé une somme de 50 000 $ pour le projet.

La Municipalité a également demandé une prolongation des travaux en mars 2024. «On m’a mentionné que la présentation avait été faite au Conseil du trésor et elle est encore sous analyse», dit la directrice générale de Saint-Bonaventure, Jessy Grenier.

Rappelons que le Fonds canadien de revitalisation des communautés a pour but d’aider les collectivités de tout le Canada à réaliser des projets d’infrastructure communautaire et à améliorer l’infrastructure existante afin qu’elles puissent se remettre des effets de la pandémie de COVID-19.

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