Une vétérane avant ses 20 ans

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Une vétérane avant ses 20 ans
Rosalie Boissonneault. Partie depuis ses 12 ans de Drummondville, Rosalie Boissonneault revient fréquemment voir de la famille et des amis. (photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Rosalie Boissonneault a intégré l’équipe olympique de Natation artistique Canada en 2020 et déjà, elle joue le rôle de vétérane au sein d’une équipe qui s’est presque entièrement renouvelée depuis les Jeux olympiques de Tokyo, il y a un an.

De retour à son Drummondville natal le temps d’une journée, la nageuse étoile s’est confiée sur son ascension fulgurante au sein du programme national, ses prochains objectifs ainsi que son attachement à sa ville d’origine.

Lorsqu’elle a intégré l’équipe olympique en 2020, Rosalie n’avait que 17 ans. Elle était la plus jeune nageuse du groupe. Aujourd’hui, à 19 ans, après une première participation aux Jeux olympiques, son rôle dans la formation a changé du tout au tout.

Comme plusieurs autres athlètes, Rosalie Boissonneault a immortalisé sa participation aux Jeux olympiques par un tatouage sur sa hanche droite. (photo : Ghyslain Bergeron)

«Au début, j’étais la nouvelle, la plus jeune. Les filles de l’équipe m’aidaient beaucoup parce que j’étais la recrue du groupe. En ce moment, c’est moi qui aide plus les autres nageuses parce que ce sont elles qui sont les nouvelles maintenant. C’est un rôle différent. Ça a complètement changé en si peu de temps», raconte Rosalie Boissonneault.

Malgré tous ces changements, l’athlète avoue que l’adaptation s’est bien déroulée. «Au début, c’était bizarre d’être dans ce rôle, affirme la jeune femme. Ça a été difficile de voir toutes les filles quitter. Je n’étais pas habituée à mener l’équipe, mais ça s’est bien fait. Les filles sont toutes mes amies; je nage avec elle depuis longtemps. Ça a facilité la transition. Puisqu’on est une nouvelle et une jeune équipe, on a beaucoup de choses à travailler. Lorsque je suis arrivée avec l’ancienne équipe, tout était déjà bâti. Je n’avais qu’à entrer dans le patron et bien exécuter ma partie; tout le reste autour de moi était déjà établi. Maintenant, c’est le contraire. C’est moi qui suis là et tout s’est construit autour de moi.»

Une seule autre nageuse, Kenzie Priddle, qui agissait comme substitut lors des Jeux de Tokyo, a vécu le renouvellement de l’équipe avec la Drummondvilloise.

Depuis, elle a fait sa place comme la meneuse de la formation dirigée par Gabor Szauder. À un point tel qu’elle est dorénavant qualifiée de l’étoile montante de la natation artistique au Canada et de celle autour de qui l’équipe actuelle est bâtie. C’est un compliment qu’accepte Rosalie avec beaucoup de fierté.

«Je pense que je mérite ce qualificatif parce que je suis un peu sortie de nulle part si on veut. Lorsque j’ai intégré l’équipe, personne ne s’attendait à ce que je participe aux Jeux olympiques. S’ils avaient eu lieu en 2020, comme prévu, je n’aurais pas été de la formation. En repensant à tout le chemin que j’ai parcouru, je ressens beaucoup de fierté. J’ai mis beaucoup d’efforts, depuis que je suis toute petite, pour me rendre où je suis en ce moment», ajoute humblement l’Olympienne.

Ancrée dans ses origines

Bien qu’elle ait quitté Drummondville à l’âge de 12 ans, Rosalie Boissonneault a toujours conservé un fort attachement pour sa ville natale. Encore aujourd’hui, elle se présente comme une Drummondvilloise malgré qu’elle vive à Montréal. «C’est toujours plaisant de revenir. J’ai commencé ici, c’est ici que j’ai fait mes premières compétitions», se remémore-t-elle.

Rosalie Boissonneault et sa mère, Karine Fréchette, partagent une complicité évidente. (photo : Ghyslain Bergeron)

Ces souvenirs sont nombreux pour Rosalie. Elle a été introduite au sport par les Nixines, qui comptait sa mère, Karine Fréchette, parmi leur groupe d’entraîneurs à l’époque. «Les Nixines ont eu une grande importance pour moi. C’est avec elles que j’ai appris les bases du sport. Sans elles, je ne me serais rendue nulle part; c’est ici que mon parcours a commencé», souligne l’athlète qui a eu beaucoup de plaisir à partager sa passion avec sa maman. Aussi, la sœur aînée de la famille, Salomé, a nagé avec les Nixines pendant quelques années.

Peut-être que les visites se font plus rares, mais celles-ci apportent beaucoup de bonheur à la nageuse de 19 ans. «Je reviens à Drummondville surtout pour voir ma famille. Mes parents sont avec moi à Montréal, mais tout le reste de ma famille habite encore ici. C’est toujours plaisant d’y revenir. Tous mes amis sont à Drummondville. Quand je suis loin, ce sont de bons souvenirs que j’emporte avec moi. J’ai passé toute mon enfance et mon école primaire ici», détaille-t-elle.

Vers Paris 2024

À deux ans de l’allumage de la flamme olympique dans la capitale française, Rosalie Boissonneault a déjà les yeux rivés vers la plus grande scène mondiale du sport amateur. Selon elle, son équipe peut se permettre de viser haut.

La nageuse drummondvilloise a vu son rôle, au sein de l’équipe canadienne de natation artistique, changer complètement en très peu de temps. (photo : Ghyslain Bergeron)

«Je crois que l’équipe a le potentiel d’améliorer le résultat de Tokyo, annonce la nageuse. On aura beaucoup de travail à faire en 2023. Il est déjà prévu qu’on prenne part à des “boot camps” de différents sports pour améliorer notre condition physique, notre endurance et notre coordination.»

Malgré la jeunesse de l’équipe, la Drummondvilloise croit plutôt que cela peut représenter son avantage en natation artistique, car les athlètes pourront nager et progresser ensemble pendant longtemps. «On est une équipe unie. En ce moment, ça va vraiment bien; on a un très bon esprit d’équipe. On a pratiquement toutes grandi ensemble dans le programme national», précise Rosalie.

La jeune femme veut également se qualifier à l’épreuve en duo de l’olympiade. Pour y arriver, elle devra passer par un processus de sélection national en septembre prochain. À ce moment, de nouvelles nageuses pourraient également se joindre à l’équipe de natation artistique. Puis, en novembre, la sélection du duo se fera entre les athlètes de la formation.

Et ce désir de performance est bien présent chez elle. Son état d’esprit les jours de compétition est très représentatif d’une athlète prête à tout pour atteindre l’excellence. «Je veux seulement foncer. Je veux donner tout ce que j’ai; le meilleur de moi-même. On se fixe toujours des objectifs qu’il faut atteindre. Je les garde en tête jusqu’à ce que mon programme soit terminé», conclut Rosalie Boissonneault.

Partager cet article