Éléna Marsolais a créé la première banque d’images agricoles au Québec

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Par Ghyslain Bergeron
Éléna Marsolais a créé la première banque d’images agricoles au Québec
Éléna Marsolais. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. L’esprit d’entrepreneure et la connaissance du milieu agricole ont mené la photographe Éléna Marsolais dans un projet unique au Québec, soit mettre en ligne une banque d’images «de la ferme», la première du genre dans la Belle Province.

La passion de la photographie d’Éléna Marsolais est venue alors qu’elle n’avait que 12 ans. En remportant un concours de dessin, elle a mis la main sur un appareil-photo argentique.

«Ma mère trouvait que ça coûtait cher en film! J’en faisais tellement. J’ai étudié comme technicienne agricole à l’ITA de Saint-Hyacinthe (l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec). J’avais la gestion d’un bâtiment agricole avec des poules pondeuses, des poulets de chair, des truies en gestation et des porcelets en engraissement. J’aidais aussi à la ferme laitière, bovine et ovine en plus des cours de dissection. J’ai un amour pour les animaux», a expliqué la femme qui détient un DEC en arts plastiques, une partie de DEC en design de mode et un DEC en gestion et exploitation d’entreprise agricole.

Lentement, Mme Marsolais fait sa place au sein du milieu agricole en proposant ses photos à divers clients. De fil en aiguille, la photographe originaire de Valleyfield a fait ses preuves.

«Ç’a été difficile au début. J’ai fait le tour des expositions agricoles pour me faire connaître. Je posais beaucoup de questions. J’ai vite réalisé qu’il y avait très peu de choix de photos qui représentaient l’agriculture québécoise», a ajouté la femme dans la trentaine.

Depuis longtemps, Éléna Marsolais rêve d’être son propre patron. En 2015, elle crée Elzé photographie et se lance dans l’aventure.

«Ça n’existe pas au Québec une telle offre. Les agriculteurs viennent à utiliser toutes les mêmes photos pour leurs projets ou leurs publicités et très souvent les images proviennent d’Europe. Ma banque de photos dormait et elle ne servait à rien. Alors j’ai mis à profit ce que j’avais. J’ai des photos d’animaux, de machinerie, de semis, de ferme, de champs, etc. Mes photos reflètent la réalité d’ici. Des médias et des agences publicitaires ont utilisé de mes images pour faire de la promotion», a précisé la photographe.

Son expérience fait d’elle une photographe de premier choix quand vient le temps de créer une image pour une entreprise agricole. «Je m’adapte à toutes les situations. Je sais, par exemple, qu’en pleine saison des récoltes, je ne peux pas aller déranger les clients. Je connais aussi les mesures de biosécurité. Je sais comment me vêtir ou comment procéder à la désinfection de mes équipements. Je ne voudrais pas transporter une bactérie qui pourrait toucher un troupeau», a-t-elle ajouté.

Des projets à venir

Pour le moment, Éléna Marsolais est seule au sein de sa compagnie. Cependant, le modèle d’affaires est appelé à changer et s’améliorer.

«Mon site web offre seulement mes photos, mais d’autres photographes pourraient se joindre à moi dans le futur. J’offre une collection de vêtements 100 % québécoise avec mes clichés dessus. Ça fait un an que mon site est en rodage et je suis maintenant prête à passer à la prochaine étape.»

Outre les affaires, Mme Marsolais veut faire découvrir l’agriculture. «Je veux informer les citoyens sur ce que c’est la vie agricole. Il y a beaucoup d’éducation à faire… il y a des enfants qui pensent que les carottes poussent dans l’épicerie avant d’être sur les tablettes! J’aime écrire, il se pourrait que je rédige un blogue. J’ai des aptitudes pour l’écriture», conclut-elle.

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