Sarah Saint-Cyr Lanoie, une femme engagée

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Par Marilyne Demers
Sarah Saint-Cyr Lanoie, une femme engagée
Sarah Saint-Cyr Lanoie, conseillère municipale du district 5. (Photo : Ghyslain Bergeron)

NDLR: Huit élus municipaux de Drummondville ont entamé leur premier mandat en novembre dernier. L’Express va à la rencontre de ces nouveaux visages, de tous âges et de tous horizons, dans leur univers respectif.

POLITIQUE. À 38 ans, Sarah Saint-Cyr Lanoie porte plusieurs chapeaux. Elle est maman de deux enfants, conseillère municipale du district 5, elle travaille dans un organisme qui offre du répit aux personnes vivant avec des limitations, en plus d’être une citoyenne impliquée dans sa communauté.

Déjà, à l’âge de quatre ans, Sarah Saint-Cyr Lanoie avait dit vouloir être en politique plus grande. Cette anecdote, c’est sa mère qui lui a raconté. «Je pense que j’ai toujours été fascinée par la politique», lance-t-elle, dynamique.

Jeune adulte, elle a été acceptée dans le programme de science politique, mais elle s’est finalement tournée vers le cinéma. «J’avais hésité, mais je ne regrette pas. Ça m’a amenée ailleurs. J’ai vécu plein de vie», soutient la bachelière en études cinématographiques et en communication de l’Université de Montréal.

Après ses études, elle a œuvré dans le domaine des voyages éducatifs. Elle a parcouru l’Amérique du Nord pendant quatre ans. Puis, cet emploi l’a conduite de l’autre côté de l’océan. «J’ai eu la piqûre. J’habitais Aix-en-Provence, qui est à 35 minutes de l’aéroport Marseille-Provence. J’ai quitté mon emploi et j’ai décidé de voyager. Je prenais de petits vols. Parfois, ça coûtait 14 euros pour un aller-retour. J’ai visité plusieurs pays», dit-elle, nostalgique.

Mais, toute bonne chose a une fin. Elle s’est mise à faire des boulots par-ci par-là. Elle a été engagée, entre autres, dans une fromagerie. «Le fromager m’avait dit qu’il n’avait pas besoin de spécialiste, mais plutôt d’une personne avec une personnalité, qui apprend vite et qui est allumée. Il m’a formée. Je vendais des fromages. On avait 200 variétés et je les connaissais toutes. Je faisais aussi des plateaux pour des cérémonies. J’ai adoré, s’exprime-t-elle. Je travaillais aussi dans une librairie. J’avais deux jobs en même temps. Même qu’un moment donné, je travaillais également dans une maison d’hôte. J’étais dans ce mood

À travers les demandes de visa, les démarches et la paperasse, Sarah Saint-Cyr Lanoie a vécu six ans en France. Durant ces années, elle a rencontré son conjoint. En 2014, le couple a eu un fils. «Là-bas, on avait un grand cercle d’amis. On faisait de l’improvisation de façon amateur. Ça nous a fait voyager. Je suis allée au Maroc, en Suisse et un peu partout en France. C’était vraiment tripant comme vie, raconte-t-elle. Mais, au niveau professionnel, je n’étais pas épanouie.»

Sarah Saint-Cyr Lanoie (Photo : Ghyslain Bergeron)

Elle s’est mise à considérer revenir vivre à Drummondville, sa ville natale. «Avoir un enfant m’a amenée à avoir plus de réflexion sur le futur. J’ai pensé à son avenir. Est-ce que c’était en France que je voulais qu’il grandisse? Je voulais être proche de mes parents. Ça me trottait dans la tête», indique-t-elle.

Janvier 2015. Le journal satirique Charlie Hebdo est la cible d’un attentat terroriste, à Paris. En novembre cette même année, de nouveaux attentats surviennent aux abords du Stade de France où se jouait un match de football, à la salle de spectacle du Bataclan où avait lieu un concert et à plusieurs terrasses parisiennes complètement bondées.

«Ç’a secoué toute la France. À ce moment-là, j’étais en congé de maternité. Je me promenais avec mon fils, j’allais prendre un café devant la mairie et il y avait des soldats armés dans les rues. Ils protégeaient les lieux sensibles. C’était notre quotidien. Je me suis demandée si c’était rendu la nouvelle réalité, de vivre dans ce stress-là», se souvient-elle.

La famille a finalement choisi de venir vivre à Drummondville. «C’était un retour aux sources pour moi. Mes parents et ma famille sont ici. Quand j’étais venue les voir à l’été 2015, alors que j’habitais en France, j’avais été impressionnée par le 200e anniversaire de Drummondville. Il y avait beaucoup d’animations et d’événements. Je trouvais la ville dynamique. C’est comme si j’étais retombée en amour avec Drummondville», sourit-elle.

Fonceuse  
À son retour, Sarah Saint-Cyr Lanoie a bouclé la boucle avec ses études cinématographiques en travaillant comme gestionnaire de projets chez Synaptik Média. Parallèlement, elle a voulu s’impliquer dans la communauté.

Elle a siégé à la Commission des arts et de la culture à la Ville de Drummondville en 2017 et 2018. Puis, elle a occupé le poste de membre citoyen du comité consultatif d’urbanisme jusqu’en janvier 2019. «Le comité consultatif d’urbanisme m’intéressait beaucoup. J’avais le regard européen. On ne peut pas copier-coller ce qu’on voit là-bas, mais on peut s’en inspirer. Pour moi, l’urbanisme, c’est la porte d’entrée pour amener des concepts qui sont plus à échelle humaine, des commerces de proximité», estime-t-elle.

Ex-candidate de Québec Solidaire dans Johnson aux élections provinciales de 2018, elle a fait campagne à l’élection partielle de 2019 pour succéder à la conseillère municipale Isabelle Marquis. «Durant les campagnes électorales, les gens m’ont vue et m’ont approchée pour m’impliquer dans leur organisme», fait-elle savoir.

Aujourd’hui, elle est vice-présidente du conseil d’administration de la Maison des jeunes Drummondville et administratrice du Carrefour jeunesse-emploi Drummond. «Ce sont des mandats relativement récents, mais qui me permettent d’être proche de la réalité des jeunes, de ce qu’ils vivent», mentionne-t-elle.

Sarah Saint-Cyr Lanoie, conseillère municipale du district 5. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Déterminée, Sarah Saint-Cyr Lanoie s’est lancée dans une nouvelle campagne électorale en 2021, au poste de conseillère municipale du district 5. Elle a été élue le 7 novembre. «J’aime ça! Je suis curieuse de nature. Je travaille mes dossiers et je fais mes devoirs», affirme la maman d’un garçon de 8 ans et d’une fille de 4 ans, qui œuvre également au Centre Normand-Léveillé.

En poste depuis quelques mois seulement, l’élue municipale n’a pas chômé. Dans son district, le dossier de la pression d’eau dans le quartier de la Marconi a notamment fait couler beaucoup d’encre.

«Quand tu es autour de la table et qu’il faut que tu t’affirmes, ce n’est pas tout le temps évident. Je suis fière de moi parce que j’ai pu le faire dans le respect. C’est ma position et elle est respectée par les autres. Je ne me suis pas sentie mise dans un coin. Je soutenais déjà les citoyens en campagne électorale. Je suis sensible à leur situation. J’ai voulu être fidèle à mes valeurs», conclut-elle.


Trois priorités pour son district

  • Verdir le quartier. Elle accorde une grande importance à l’environnement.
  • Ajouter des jeux d’eau pour se rafraîchir.
  • Améliorer la sécurité routière.
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