MAGAZINE. Brigitte Boisjoli est une femme pleinement assumée qui s’accomplit en tant qu’artiste, mère et amoureuse. Alors qu’elle franchira bientôt le cap de la quarantaine, elle se sent plus forte que jamais.
Rencontrée au parc Saint-Frédéric de Drummondville, Brigitte Boisjoli était radieuse. Fidèle à ses habitudes, une énergie pétillante l’habitait. Cette journée était significative pour elle. Une semaine s’était écoulée depuis la sortie de Mens-moi, une chanson dont elle signe les paroles. Une première pour l’artiste.
«Ça fait longtemps que Mens-moi est prête. J’attendais le lancement de la chanson avec impatience. La date a changé plusieurs fois. Maintenant, c’est fait. Je dois avouer que j’ai eu un certain vertige, à me demander si ça allait marcher. Je propose une composition de mon cru. J’ouvre une page de mon journal intime avec cette chanson. C’est moi, c’est ma vie», soutient-elle.
Après son passage à Star Académie, Brigitte Boisjoli a atteint les premières positions dans les palmarès avec les albums Fruits défendus et Sans regret. La chanteuse a emprunté la route des reprises de titres d’artistes qui l’inspirent, en rendant hommage aux icônes féminines de la musique country avec Patsy Cline et Women. Elle s’est aussi attaquée au répertoire du plus connu des paroliers québécois avec Signé Plamondon.
La Drummondvilloise est en train de plancher sur son sixième album en carrière. Récemment, elle a eu l’appel de l’écriture. Brigitte Boisjoli avait envie d’interpréter des pièces de son cru, en partageant une partie de son histoire.
Mens-moi marque le début de ce nouveau chapitre. Elle évoque la fin d’une relation toxique, avec un texte franc et assumé. «J’étais dans le bois avec ma fille Charlie et la mélodie m’est venue naturellement. J’ai pris mon cellulaire et je l’ai enregistré. J’ai construit une maquette avec Jay Lefebvre. Je n’arrêtais pas de chanter le refrain», raconte-t-elle, en précisant qu’elle a composé une partie des paroles avec Éric Maheu.
Brigitte Boisjoli est prête à se montrer sous un nouveau jour, en faisant preuve de vulnérabilité. «J’ai envie de me raconter, en parlant de mes bons coups et de mes mauvais coups. Je pense que ça va me rapprocher du public. Les gens pensent tout le temps que tout est beau. Je suis une fille joyeuse et j’aime la vie, mais j’ai aussi eu des coups bas. J’ai vécu des peines d’amour. Je me suis fait tromper comme plusieurs personnes. J’en parle ouvertement et les gens peuvent s’identifier à mes histoires.»
Au moment d’écrire ces lignes, l’artiste a composé six chansons. L’une d’entre elles porte sur la violence conjugale, verbale ou physique que les femmes peuvent vivre au quotidien. Une autre est à propos de la relation qu’elle a avec son père. «Partir est une chanson sur le départ de quelqu’un. Il s’agit du départ de mon père. Ça fait des années que je ne l’ai pas vu. Mon père a choisi une relation amoureuse, au détriment de ma sœur et moi.»
Dans ses compositions, Brigitte Boisjoli s’attarde autant sur le présent que le passé. Entre autres, elle parle de sa nouvelle relation amoureuse. «J’avais envie de parler du bon côté de la dépendance affective. Je ne trouve pas ça malsain de vouloir respirer son air parce que tu veux être avec lui. C’est correct d’être amoureux», soutient-elle, en éclatant de rire.
Quand l’amour donne des ailes
Brigitte Boisjoli file le parfait amour avec son conjoint depuis environ un an. Leur histoire est digne d’un conte de fées. «Je connais Jonathan depuis que j’ai 21 ans. On est allés à la même école. Au début de la pandémie, il m’a contacté parce qu’il voulait m’engager pour la Saint-Jean à Drummondville. Il est directeur des événements à Drummondville. J’ai appris qu’il était séparé. En fin de compte, on est allé faire du jogging ensemble. On est aussi allé prendre une bière. On est tombé amoureux», se remémore-t-elle, les étoiles plein les yeux, en précisant qu’ils se sont fiancés.
Le couple a aménagé ensemble. Ils sont six sous le même toit, puisque Jonathan a trois garçons. La Drummondvilloise adore cette dynamique familiale. Lorsque les enfants ne sont pas à la maison, les tourtereaux profitent de l’occasion pour faire des activités. «Il y a quelques années, la vie de couple ne faisait pas partie de mes priorités. L’arrivée de Jonathan a tout changé. Il est devenu l’une de mes priorités. Je suis contente qu’on soit capable de décrocher et prendre du temps ensemble.»
Brigitte Boisjoli est reconnaissante de partager son quotidien avec cet homme. «C’est le premier amoureux qui prend vraiment soin de moi. Ça fait du bien à la femme que je suis», souligne-t-elle, avec sincérité.
Être à sa place
À l’aube de son quarantième anniversaire, la Drummondvilloise sent qu’elle est à sa place. «Je suis à un beau point tournant dans ma vie, autant dans la production sur laquelle je travaille, autant avec la femme que je suis et l’amoureuse que je suis. À 40 ans, je n’ai plus rien à prouver. J’ai placé quelques pions et il ne me reste plus qu’à m’amuser. Je m’accomplis dans tous les domaines et j’ai arrêté de me taper sur la tête en me disant que je devais en faire plus.»
En quelque sorte, elle a pris les rênes de sa carrière professionnelle en agissant à titre de productrice de sa tournée. Brigitte Boisjoli se rendra dans plusieurs villes à travers le Québec pour présenter une nouvelle série de spectacles, tout l’été. Elle survole les chansons coup de cœur de ses précédents albums, tout en chantant quelques-unes de ses nouvelles compositions. Pour elle, c’est une manière de renouer avec la scène, en compagnie de ses précieux musiciens.
La sortie de son nouvel album sera à surveiller. Brigitte Boisjoli déploie beaucoup d’efforts pour la concrétisation de ce projet. «Tout est important pour moi et tout va être calculé. Évidemment, je vais être hyper pointilleuse et méticuleuse. Je veux que ce soit moi jusqu’au bout des doigts», conclut-elle.
