Une citoyenne rêve d’apiculture urbaine

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Par Marilyne Demers
Une citoyenne rêve d’apiculture urbaine
Marie-France Savard et Karine Giguère effectuent une inspection des ruches. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Soucieuse de la préservation des insectes pollinisateurs, une citoyenne souhaite qu’un projet d’apiculture urbaine voit le jour à Drummondville.

Il y a deux ans, Marie-France Savard a commencé à s’intéresser à la  permaculture. «C’est une autre façon de faire de l’agriculture, en essayant d’imiter la nature. L’idée est que tous les éléments, comme les arbres et les insectes, ont un lien entre eux. J’ai commencé à lire sur le sujet. Là-dedans, il parle beaucoup des abeilles parce qu’elles sont de bons indicateurs de la santé de la nature. J’ai lu beaucoup sur l’apiculture aussi», indique-t-elle.

Karine Giguère et Marie-France Savard. (Photo : Ghyslain Bergeron)

La Drummondvilloise en a discuté avec une amie, Karine Giguère. Peu de temps après, elles ont acheté du matériel apicole. Deux ruches ont été aménagées à la Bleuetière Jacques Lamothe. «J’ai approché M. Lamothe et il était bien content. Ça suscite beaucoup d’intérêt, plus que je pensais. Les maraîchers s’offrent pour accueillir les ruches», constate Mme Savard.

Véritable passionnée, Marie-France Savard s’est inscrite à une formation sur l’apiculture au Cégep de Lévis. De janvier à avril dernier, elle a reçu la partie théorique. Depuis mai, environ un samedi sur deux, et jusqu’en novembre, elle prend part aux cours pratiques.

Parallèlement, celle qui occupe un poste comme planificatrice logistique au sein d’une grande entreprise effectue une formation en entrepreneuriat à l’Université Laval. Avec les connaissances acquises, elle aimerait produire du miel localement. «J’aimerais avoir une miellerie à Drummondville. Ce sera de voir si mon projet tient la route. Il faut que je regarde la faisabilité de A à Z», avance-t-elle.

Projet pilote
Pour Marie-France Savard, l’élevage d’abeilles en ville apporte de nombreux bienfaits, en plus de contribuer à la protection de ces insectes pollinisateurs. «Les ramener en ville, c’est positif pour tout le monde. C’est un petit insecte qui a une grande incidence sur toute la chaîne alimentaire. C’est un des principaux pollinisateurs pour les fruits et les légumes», fait-elle valoir.

Souhaitant faire profiter la communauté de l’apiculture urbaine, elle a approché la conseillère municipale de son district, Julie Létourneau. «On a plein de beaux endroits à Drummondville pour élever des abeilles. Maintenant, c’est de voir de quelle façon on peut l’introduire. J’ai demandé à la Ville quelles sont les autorisations nécessaires», mentionne Mme Savard.

«En campagne, les règlements municipaux permettent que tu aies des ruches sur ton terrain. En ville, c’est plus difficile. Peut-être qu’il pourrait y avoir des espaces dédiés à ça. Ce serait d’offrir la possibilité à tout le monde d’en avoir. On pourrait aussi faire des ateliers pédagogiques avec les jeunes. Certaines personnes peuvent avoir des craintes. Il faudra faire de la sensibilisation», poursuit-elle.

Plusieurs détails devront être définis si la Ville décide d’aller de l’avant avec cette initiative citoyenne. «Ce pourrait être un projet pilote. Il y a une ouverture. Il va maintenant falloir soumettre le projet au Service de l’environnement. On en est encore aux premiers balbutiements», informe Julie Létourneau, conseillère municipale du district 9.

Au Québec, l’apiculture urbaine gagne en popularité. La réglementation autorisant l’élevage d’abeilles en ville varie selon les municipalités. Il faut également respecter la réglementation provinciale. Ainsi, une ruche ne peut être située à moins de 15 mètres d’une voie publique ou d’une habitation, sauf exception. Il est également obligatoire de les enregistrer auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

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