Festival JAIME : la touche de Felipe Arriagada-Nunez

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Par Emmanuelle LeBlond
Festival JAIME : la touche de Felipe Arriagada-Nunez
Du haut de ses 25 ans, Felipe Arriagada-Nunez est très actif dans le domaine de la culture montréalaise. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. La scène culturelle drummondvilloise entame un nouveau chapitre, alors que le festival JAIME débarque au centre-ville. L’artiste Felipe Arriagada-Nunez a participé à la création de l’identité visuelle de l’événement, une expérience qui s’est révélée enrichissante.

Le festival JAIME, qui en sera à sa première édition, propose un concept qui sort de l’ordinaire, alors que le virtuel rencontre le réel. L’événement est une exploration du Web IRL (in real life ou dans la vraie vie) par l’art, la musique et la culture. Foire commerciale, installations créatives, spectacles musicaux, prestations artistiques et parade cosplay : une programmation variée attend les festivaliers, du 15 au 17 juillet. L’événement se veut festif, tout en s’adressant à un large public.

Felipe Arriagada-Nunez, alias Chien Champion, a été approché pour réaliser l’identité visuelle de JAIME. L’artiste montréalais a sauté à pieds joints dans cette aventure et y a apporté sa touche. «J’ai trouvé ça vraiment le fun comme processus. Il y avait tout à créer. On partait d’une page blanche. La thématique principale était Internet. C’est quelque chose de très riche et il y a plusieurs façons de l’exploiter. On a tous un rapport avec le web. Pour ma part, je suis un enfant de la culture internet. C’est cool de mettre ça en image», raconte-t-il.

L’artiste a participé à l’identité visuelle du festival JAIME. (Photo: gracieuseté)

Le travail de l’illustrateur sera mis en lumière lors de l’événement. Il participera à des activités, dont la création d’œuvres en direct. Felipe Arriagada-Nunez a été charmé par cette proposition. «En tant qu’artiste digital, je suis habitué de travailler sur un iPad. C’est intéressant de renouer avec le matériel physique. Je vais être amené à peindre sur des panneaux mobiles en utilisant des pinceaux et des crayons. Ça me ramène à mon essence», soutient celui qui est âgé de 25 ans.

Ce dernier croit en l’importance d’un tel festival, question de faire rayonner les arts visuels à l’extérieur de la métropole. «Je trouve ça vraiment important qu’il ait un dialogue entre Montréal et les régions. Personnellement, c’est la première fois que je vais venir à Drummondville. C’est un peu trop facile de rester à Montréal et de voir ce qui se fait. J’aime vraiment me promener dans les autres villes et voir d’autres réalités. Je m’émerveille devant tout.»

Les illustrations de l’artiste sont colorées. (Photo: gracieuseté)

JAIME est une initiative de l’organisme MURAL, producteur du festival d’art public du même nom depuis 2013, et la Ville de Drummondville. Les organisateurs désirent offrir à la population une alternative au Mondial des cultures, qui a animé le centre-ville durant le mois de juillet pendant 36 ans.

Un parcours hors du commun

Felipe Arriagada-Nunez est né avec un crayon à la main. Du plus loin qu’il se souvienne, il a toujours dessiné. Il voulait devenir le meilleur illustrateur au monde, rien de moins.

Au fil des années, l’artiste a développé un style qui lui ressemble. «La couleur fait partie de mon travail. J’ai grandi dans une maison où les murs étaient verts, roses et oranges. Plusieurs œuvres y étaient accrochées. Les scènes étaient remplies de personnages. L’art latin, les bandes dessinées et les dessins animés m’ont toujours inspiré.»

Dès un jeune âge, Felipe Arriagada-Nunez a eu des contrats en illustration. Son entourage le sollicitait pour réaliser des affiches ou des logos. La tendance a continué à l’école secondaire. «J’étais dans une gang d’amis qui était près du monde du rap et de la musique. J’étais la personne qui dessinait pour ces gens-là. C’était naturel pour moi.»

Felipe Arriagada-Nunez collabore depuis les dernières années avec FouKi. (Photo: gracieuseté)

Le Montréalais a poursuivi son parcours académique au Collège Jean-de-Brébeuf en multimédia. Grâce à sa formation, Felipe Arriagada-Nunez a élargi ses connaissances en montage vidéo, en animation, en programmation de jeux vidéo, en infographie et en design, ce qui lui a permis d’ajouter plusieurs cordes à son arc.

Question d’exploiter sa créativité à son maximum, il a fondé une marque de vêtements. «Je m’occupais de la direction artistique. Ça m’a donné une notoriété et un professionnalisme aux yeux de mes pairs. Quand mes amis rappeurs ont commencé à signer avec des maisons de disque, ils se sont tournés vers moi. FouKi a été le premier à m’approcher en 2018», raconte-t-il.

«Il m’a demandé de faire de la merch au début. Par la suite, j’ai fait la pochette de son album Zay. J’ai fait les projections et le visuel lors de son lancement. C’était un moment important pour moi parce que ça a donné le coup d’envoi à ma carrière», poursuit-il, en précisant que cette collaboration perdure encore aujourd’hui.

Entre temps, le Montréalais avait entamé un baccalauréat en cinéma à l’Université de Concordia. Il a finalement décidé de se consacrer à temps plein à ses contrats professionnels. Ce choix s’est révélé judicieux. Plusieurs opportunités se sont présentées à lui, dont celle de travailler avec le groupe Clay and Friends.

L’une de ses plus grandes fiertés? Felipe Arriagada-Nunez a collaboré à la création d’Asteria, un voyage musical en réalité virtuelle. L’univers de cinq artistes a été mis de l’avant, dont FouKi. Le spectateur plonge dans une expérience hybride entre l’écoute de la musique et l’exploration d’un monde propre à chaque auteur-compositeur-interprète.

L’artiste a illustré un livre pour les enfants. (Photo: gracieuseté)

«Le visiteur met un casque de réalité virtuelle. C’était vraiment une immersion totale. J’ai participé à la création des illustrations. Par exemple, la personne vole sur le dos d’un flamant rose pour découvrir une île paradisiaque. C’est quelque chose de magique de prendre conscience que la technologie peut nous amener loin.»

En plus de faire sa place dans le milieu musical, le Montréalais trace son propre chemin dans le domaine littéraire. En 2021, l’artiste a relevé un nouveau défi, celui d’illustrer le roman pour enfant Ceci n’est pas un livre sur les dinosaures, en collaboration avec La courte échelle. L’autrice du récit, Mélina Schoenborn, est tombée sous le charme de l’univers de Felipe.

«C’était un de mes rêves. J’ai vraiment aimé mon expérience. J’adore que mes illustrations racontent une histoire. La collaboration avec Mélina s’est très bien passée. On a même fait un deuxième livre ensemble qui sortira prochainement», annonce-t-il.

Parmi tous ces projets, Felipe Arriagada-Nunez trouve le temps de créer des illustrations de son cru, question de nourrir sa fibre artistique. «J’aime aussi créer librement sans avoir de cadre précis», conclut-il.

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