Pression d’eau dans la Marconi : les citoyens ne lâchent pas le morceau

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Par Marilyne Demers
Pression d’eau dans la Marconi : les citoyens ne lâchent pas le morceau
Geneviève Béliveau, l’une des porte-parole du regroupement citoyen dénonçant la basse pression d’eau dans le quartier de la Marconi. (Photo : Tirée de la retransmission vidéo de Cogeco)

MUNICIPAL. Même si la Ville de Drummondville a fermé la porte à l’installation d’un surpresseur à ses frais dans le quartier de la Marconi, les résidents du secteur ne lâchent pas le morceau. Ils demandent à être «entendus et pris au sérieux».

Plutôt que d’opter pour l’ajout d’un surpresseur dans ce secteur, les élus municipaux ont adopté à la majorité, le 9 mai dernier, un règlement visant à créer un nouveau programme de subvention qui peut défrayer jusqu’à la moitié des frais associés à l’achat et l’installation d’un surpresseur privé par les citoyens.

Une solution «équitable» pour l’ensemble des citoyens, selon la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste. Un avis qui n’est toutefois pas partagé par les membres du regroupement citoyen dénonçant la basse pression d’eau dans le quartier de la Marconi.

«Plutôt que de corriger le problème, ce programme en crée de nouveaux. Bruits dans les maisons, coût d’utilisation et d’entretien, risques de fuite d’eau et surtout, ce n’est pas une solution durable pour préserver les ressources. Cette proposition est déconnectée des besoins exprimés par les citoyens», a soutenu Jean-Pierre Picard, l’un des porte-parole du regroupement citoyen.

Pour aller de l’avant avec le programme de subvention, la Ville s’est notamment basée sur les résultats d’un sondage en ligne lors duquel 92 personnes sur les 348 résidences concernées ont participé. Parmi les répondants, 63 répondants se sont dit toujours ou souvent incommodés par la situation. La Ville a conclu que le niveau de pression «ne semble pas problématique pour la majorité des gens du secteur», affirmant que 18 % semblent concernés.

Estimant qu’il s’agit d’une «fausse interprétation» des résultats du sondage, les membres du regroupement citoyen ont décidé d’effectuer du porte-à-porte. Du 13 mai au 15 juin, ils ont rencontré 297 résidents sur les 335 maisons du quartier, ce qui exclut les logements. Les porte-parole ont déposé une pétition comptant 266 signataires à la séance du conseil municipal lundi soir.

«Ce qui ressort, c’est que 90 % des résidents individuels rencontrés ont déclaré qu’ils sont insatisfaits du programme de subvention relatif à l’installation d’un surpresseur domestique et qu’ils souhaitent l’installation d’un mini-surpresseur sur le réseau de la Ville à même le budget d’amélioration des infrastructures. La Ville a aujourd’hui l’occasion d’être à l’écoute de ses citoyens, d’améliorer leur qualité de vie et de résoudre une problématique vécue par une majorité des résidents du quartier de la Marconi depuis plus de 10 ans», a indiqué Geneviève Béliveau, l’une des porte-parole du regroupement citoyen, lors de la période de questions des citoyens.

La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, a de nouveau fermé la porte à la demande des citoyens. «On a nous-mêmes fait nos démarches, envoyé 348 lettres aux gens. On a eu un taux de participation de 26 % dans le secteur de la Marconi. Il y avait différents scénarios. Suite à ça, on en a analysé plusieurs. […] On en est venu à la conclusion, Mme Béliveau, que vous et moi, on n’arrivera jamais à être d’accord parce que vous n’avez qu’un seul moyen de régler la situation. Nous, on en a analysé plusieurs. Le conseil a statué et on a décidé qu’on faisait un programme de subvention, idée qui a d’ailleurs été soumise par un de vos membres il y a quelques années. La décision du conseil municipal reste la même»», a-t-elle affirmé.

Actuellement, la pression moyenne oscille autour de 45 psi dans le quartier de la Marconi, soit la limite inférieure des bonnes pratiques. «Je tiens à rappeler, encore une fois, que les normes qui nous régissent pour l’eau, c’est entre 40 et 60 psi, ce que vous avez. Il y a eu des épisodes qui ont été en deçà. Nos tests nous ont permis de corriger ces situations-là», a mentionné la mairesse de Drummondville.

De son côté, la conseillère municipale du district 5, Sarah Saint-Cyr Lanoie, a pris la parole pour réitérer son appui aux citoyens. «Je tiens à vous saluer parce que la mobilisation citoyenne, ce n’est pas facile. Vous avez travaillé très fort, donc je voulais vous lever mon chapeau et vous dire bravo à tous», a-t-elle commenté.

Rappelons qu’en 2019, la Ville a étudié l’idée de construire un surpresseur spécifique au quartier de la Marconi, mais celle-ci a été rejetée. L’ajout d’un surpresseur est estimé à 800 000 $.

Déception
Au terme de son échange avec la mairesse, Geneviève Béliveau n’a pas caché sa déception. «C’est un jour sombre pour la démocratie municipale. La mairesse n’a démontré aucun intérêt à cet exercice démocratique gigantesque que nous avons fait. Rencontrer 297 résidents en quelques semaines, c’est tout un défi. Nous avons écouté tous les points de vue. Nous ne cachons pas le fait que 10 % des gens n’ont pas signé la pétition, mais il faut écouter les 90 % qui ne sont pas d’accord avec la proposition de la Ville», a indiqué la résidente du quartier de la Marconi.

«Je suis déçue de la réaction de la mairesse, qui disait lors de la campagne électorale vouloir faire de Drummondville la capitale de la qualité de vie et souhaiter être à l’écoute des citoyens pour favoriser une concertation», a-t-elle ajouté.

Les porte-parole du regroupement citoyen ne baissent pas les bras. Ils souhaitent être invités par les élus municipaux afin de discuter d’une solution «en toute transparence avec toutes les parties impliquées dans le dossier».

Par ailleurs, à l’heure actuelle, la Ville n’a reçu aucune demande relativement à son programme de subvention pouvant défrayer jusqu’à la moitié des frais associés à l’achat et l’installation d’un surpresseur privé par les citoyens.

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